C'était le grand jour, ce jour que la demie vélane attendait depuis plus d'une semaine maintenant. Ce jour pour lequel elle s'était préparé. Est-ce qu'elle stressait? Non, pas vraiment. Au contraire elle semblait plutôt détendue. Pour elle, l'école venait de se finir, elle avait définitivement quitté Beauxbâtons et elle y avait laissé cette carapace qu'elle s'était forgé. Du moins, ce n'était pas tout à fait vrai. Si elle venait à croiser un ancien camarade elle retrouverait sûrement ce masque de glace. Pourquoi continuer d'être ainsi avec eux alors qu'elle était complètement différente en dehors de l'académie avec les autres personnes? Elle ne le savait pas réellement elle-même, une habitude sans doute, ou bien une envie qu'aucun de ses anciens camarades découvrent la vraie Nésiris? Il est vrai que si Lysandre venait à découvrir la vraie Nésiris, cela n'arrangerait pas la demie vélane, il serait capable de la provoquer encore plus qu'il ne le faisait. Et elle n'y tenait pas.

Nésiris marchait dans les rues de Bois-Doré en direction de la taverne "Au Troll Farceur", le lieu du rendez-vous. La blonde était vêtue d'une chemise blanche ainsi qu'un pantalon léger. Elle avait décidé de faire bonne impression alors elle s'était habillé de manière à ce que ce soit le cas. A vrai dire elle ne savait pas vraiment en quoi consisterait cet "entretien" alors elle avait fait de son mieux.

La demie vélane avançait tranquillement, n'importe quel élève de Beauxbâtons la connaissant la croiserait à cet instant ne réussirait pas à la reconnaître tellement elle semblait différente. Et elle l'était. Son sourire habituellement froid et faux était l'opposé parfait. Un sourire chaleureux, joyeux. Son regard qui fusillait toujours les personnes était brillant. Sa démarche toujours si hautaine était au contraire gracieuse et naturelle. Pourtant, c'était la même personne.

Nésiris arriva finalement à la taverne "Au troll farceur" et entra. Elle s'installa à une table après avoir cherché du regard la personne avec qui elle avait le rendez-vous qui ne semblait pas encore être arrivé. Mais la demie vélane était arrivée en avance pour être sûre alors cela ne l'étonnait pas. Elle se contenta donc d'attendre que la personne arrive.
A vrai dire, elle ne savait pas vraiment à quoi il ressemblait, elle connaissait juste son nom: Thobald. C'était le chef des rebelles et Nésiris avait réussit à avoir un rendez-vous avec lui par le biais de ses connaissances chez les rebelles. Elle souhaitait les rejoindre et les aider en parallèle de ses études pour devenir médicomage. Et elle espérait qu'ils l'accepteraient. La blonde resta donc là à attendre qu'il arrive tandis que le bruit dans le pub s'intensifiait, ce qui au final n'était pas plus mal puisque cela leur permettrait de ne pas être entendu des autre.

Depuis que Nymphadora Fillarius s'était engagée en tant qu'informatrice auprès des rebelles, Theobald faisait des passages de plus en plus fréquents par l'Île de Vermeil. Non sans une once de mélancolie parfois. Généralement, les lieux de rendez-vous avec son agente étaient discrets et reculés, mais cette fois-ci il traversait la place du village au grand jour, car n'était pas la vélane qu'il allait voir. Pas celle-là du moins.

Il avait été informé par l'un de ses amis travaillant à Sainte-Philomèle qu'il aurait possiblement une nouvelle recrue à la fin de cette journée. Une jeune fille, fraîchement diplômée, avait manifesté la ferme intention de s'engager dans la cause que défendait Theobald depuis tant d'années, et il avait décidé de la rencontrer pour voir de quoi il en retournait vraiment. Beaucoup de sorciers affirmaient soutenir la rébellion, peu étaient prêts à réellement agir dans ce sens.

Arrivant au lieu de rendez-vous, la Taverne du Troll Farceur, une bouffée de souvenirs revint au montagnard, des souvenirs du temps où lui-même était écolier et retrouvait ses amis attablés devant une bierraubeurre, refaisant le monde tels qu'ils le rêvaient. Un monde plus juste, où chacun serait considéré sur un pied d'égalité qu'ils soient sorciers, hybrides, moldus... Un monde où ce genre de distinction ne serait qu'un mauvais souvenir.
A 15 ans il rêvait de renverser le gouvernement, et voilà qu'à 43 ans il se mettait constamment dans l’illégalité. Ses amis de l'époque étaient rentrés dans les rangs et avaient rangé leurs idéaux au placard...lui jamais !

Theobald passa la porte de l'établissement plein à craquer, ce qui était le meilleur moyen de passer inaperçu. Il repéra la jeune fille décrite par son ami assez rapidement, celle-ci étant assise à la seule table où il restait une place de libre.
Le centaure eut un sourire amusé : elle semblait s'être apprêtée comme si elle se rendait à un entretien d'embauche. Que lui avait donc raconté leur contact commun à propos du chef des rebelles ?!¨
Il se faufila donc entre les clients et s'assit sans cérémonie en face de la demoiselle.

- Bonjour Nésiris. L'on m'a informé que vous désiriez me parler., déclara-t-il de sa voix grave, un ton légèrement plus bas pour ne pas être entendu des badauds.

Le brouhaha ambiant leur assurait une discussion tranquille, mais on n'était jamais à l'abri des oreilles indiscrètes !

Nésiris jeta un regard à la pièce qui était bondée. Après quelques minutes elle fouilla dans son sac et en sortit un livre qu'elle commença à lire en attendant que son rendez-vous arrive. Elle se plongea alors dans sa lecture, si bien que le bruit de la pièce devînt silencieux pour la demie vélane. Nési resta ainsi durant plusieurs minutes à lire.

Elle sortit le nez de son livre lorsqu'elle entendit la porte du pub s'ouvrir. N'y prêtant d'abord pas garde, elle releva la tête quand elle vit un homme d'une grande taille s'approcher de sa table et s'installer sur la chaise vide en face de la demie vélane. Elle l'observa quelques secondes, il avait environ la quarantaine, de belle apparence. Nésiris comprit aussitôt que c'était lui, le chef des rebelles. Il prit alors la parole, saluant la demie vélane. A dire vrai, Nési était légèrement intimidée, pas qu'il lui faisait peur, non, mais elle se rendait compte de qui il était, et elle avait peur qu'il puisse ne pas l'accepter parmi les rebelles. Cela était en partit dut au fait qu'elle craignait qu'il ait eu des échos de son comportement à l'académie. Après tout, il devait sans doute avoir des contacts là-bas. Mais après tout, Nésiris n'avait rien fait de mal à l'académie, certes elle intimidait la plupart des élèves, mais elle s'était toujours montré bonne élève et bien qu'elle n'était pas particulièrement sympathique avec les autres, elle ne leur avait jamais vraiment fait du mal. En bref, il n'y avait aucune raison pour qu'il la refuse.

Nésiris finit par répondre après quelques secondes.

-Bonjour. Oui en effet, je souhaitais vous rencontrer pour vous faire part de mon envie de vous rejoindre. Je souhaites me battre à vos côtés pour lutter contre cette injustice dont sont victimes les hybrides.

Nésiris avait dit ça d'un ton aimable et sérieux. Elle souhaitait réellement être acceptée parmi les rebelles.

-Je pense pouvoir vous êtres utile, d'une part étant donné que je suis désormais étudiante en médicomagie, je pourrais m'arranger pour trouver de nouveaux alliés, les ralliés à cette cause que je souhaite défendre car j'estime que peu importe la valeur de notre sang, nous sommes tous égaux, sorcier hybride, sorcier au sang pur, au sang mêlés ou même nés moldus, nous devrions tous avoir les mêmes droit.

Nésiris s'arrêta là, attendant ensuite la réponse de son interlocuteur, attendant de voir ce qu'il allait penser de ses paroles. La demie vélane faisait de son mieux pour expliquer ses raisons, et elle espérait ne rien avoir dit qui pourrait nuire à ses chances de les rejoindre. pour l'instant en tout cas, il ne lui semblait pas avoir dit quelque chose de mal.

Theobald eut un sourire en entendant le ton sérieux qu’adoptait Nésiris. Il avait vraiment l’impression de se retrouver à la place d’un recruteur qui aurait publié une offre d’emploi. Ce n’était pas moquerie de sa part, au contraire il prenait l’engagement pour sa cause très au sérieux, mais il voyait que la jeune fille mettait tous ses efforts dans son discours pour se vendre au mieux et être acceptée. Alors autant jouer le jeu, il en apprendrait plus sur elle comme cela.

- De bien beaux projets, et de bien belles paroles…mais à votre avis, que feront ces nouveaux alliés ?

Il fit une pause, lui laissant le temps de mesurer les mots qu’elle choisirait pour lui répondre, mais avant qu’elle n’en ait le temps, il ajouta :

- « Rallier » c’est bien…mais en fait vous cherchez d’autres personnes pour accomplir le travail le plus dangereux à votre place.

Il était bien décidé à tester les limites de l’étudiante en médicomagie pour voir ce qu’elle était prête à donner pour défendre leurs droits, ses droits à elle aussi.

- Comme vous le savez, nous ne restons pas toujours dans les limites de la légalité.

L’apothicaire avait baissé une fois de plus le ton en jetant un regard autour de lui, vérifiant que personne n’observait d’un curieux le duo atypique qu’ils formaient dans cette taverne remplie d’écoliers, de villageois et de voyageurs.
A aucun moment le centaure ne s’était départi de son sourire tranquille, néanmoins le ton grave de sa voix impressionnait à lui seul. Depuis le temps qu’il recrutait pour son mouvement protestataire, il avait appris la manière de parler qui ferait fuir les peureux qui rêvaient de s’improviser héros d’un jour, mais qui détaleraient dès que le moindre danger se présenterait.

Nésiris faisait de son mieux pour ne pas s'embrouiller dans ses propos. Elle faisait attention à ne pas dire de choses qui lui vaudrait assurément un refus. A la question de Théobald, la jeune vélane réfléchit quelque minutes. Alors qu'elle s'apprêtait à répondre, il prit à nouveau la parole. Les propos qu'il tînt alors révoltèrent quelque peu la jeune blonde bien qu'elle n'en laissa rien paraître. La prenait-il pour le genre midinette qui a peur de se casser un ongle et déteste tout ce qui est manuel? Nésiris était loin d'être ce genre de fille, au contraire. L'action ne lui faisait pas peur, tout comme elle ne craignait pas de se blesser dans ses missions. Cela l'importait peu, la seule chose qui comptait pour la demie vélane, c'était de défendre les droits des hybrides, et par conséquent, ses droits à elle aussi.

-Le danger ne me fait pas peur, je ne parlais pas de chercher des alliés pour leur refiler les missions les plus dangereuses. Mais pour nous aider dans notre but, plus d'engagé dans cette cause, plus de missions à pouvoir être faites. Plus de possibilités également. Mais en aucun cas je n'envisageais de leur refiler les missions les plus dangereuses. Je peux les accomplir pour moi, je donnerais même ma vie pour cette cause s'il le faut, déclara Nésiris d'un ton sérieux.

Le fait qu'il puisse la prendre pour le genre nunuche incapable d'accomplir des missions périlleuses vexait la demie vélane. Elle ne voulait pas être considérer comme une jeune femme faible incapable d'accomplir la moindre petite tâche dangereuse.

Nésiris écouta ensuite son interlocuteur tandis qu'il déclarait que les actions qu'ils menaient ne relevaient pas toujours de la légalité.

-Je le sais, et cela m'importe peu, pour moi le plus important c'est que ces missions finissent par aboutir à un résultat. Qu'elles soient légales ou non, cela ne me dérange pas tant qu'elles sont utiles pour cette cause, c'est le principale pour moi, assura la demie vélane.

Theobald écouta Nésiris se défendre de l'image qu'il donnait d'elle. assurément, elle n'avait pas dû apprécier d'être comparée aux pleutres qui peuplaient les tavernes, à refaire le monde en paroles mais jamais dans les actes.
Il s'appuya contre le dossier de sa chaise en croisant les bras, un sourire en coin accroché aux lèvres. Qu'est-ce qu'elle était jeune ! Et elle parlait de donner sa vie... était-elle réellement sincère, ou une envie puérile de vivre une aventure la menait-elle tête baissée dans cette guerre ? Les Rebelles ne pouvaient risquer d'être découverts à cause de têtes brûlées.

- Je vois. Donner votre vie...c'est bien noble de votre part.

L'apothicaire la railla doucement, mais en réalité lui-même connaissait ce sentiment, d'être prêt à se sacrifier pour une cause.
Il tiqua néanmoins sur le commentaire qu'elle émit sur la légalité des missions.

- Et qu'est-ce qui ne serait pas "utile à la cause" pour vous ?

Cela tournait vraiment à l'entretien d'embauche, cela en aurait été risible si les temps avaient été moins graves. Elle se mettait en position d'être testée, il n'allait donc pas de gêner pour le faire ! Les épreuves qui l'attendaient en intégrant les Rebelles seraient bien plus graves.

Nésiris était toujours installée sur sa chaise, dans une position décontractée bien que pas trop non plus. Elle attendait de voir ce qu'allait répondre son interlocuteur. La demie vélane jeta un coup d'oeil aux autres personnes présentent dans l'endroit puis reporta son attention sur Theobald lorsque celui-ci reprit la parole, déclarant que c'était bien noble de sa part de donner sa vie pour cette cause.

Il se tut ensuite quelques instants avant de reprendre la parole, posant une nouvelle question à la demie vélane qui prit le temps de réfléchir avant de répondre, afin de ne pas se précipiter et au final dire ce qu'il ne fallait pas.
Après avoir prit son temps pour réfléchir, elle se décida enfin à répondre à la question de son interlocuteur.

-Les missions qui engageraient des innocents. Des personnes qui ne nous aurait fait aucun tord mais qui paierait pour les actes du gouvernement et de leur partisans. Voilà un acte qui selon moi ne serait pas utile à la cause. Je ne pense pas nécessaire d'impliquer des innocents et ne désirant pas se joindre à la cause sans pour autant être du côté du gouvernement soit quelque chose de bon. Au contraire, cela pourrait au contraire les faire avoir une mauvaise opinion et par conséquent les faire adhérer aux idées du gouvernement.

Elle se tut ensuite, attendant de voir quelle allait être la réaction de Theobald.

Theobald devait le reconnaître : Nésiris ne se laissait pas démonter et répondait de manière réfléchie à ses questions. Il ne dit rien pendant quelques instants, se contentant de la jauger du regard, sans animosité aucune.

- Quel âge avez-vous ?, demanda-t-il soudainement, brisant le mutisme dans lequel il s'était laissé aller quelques minutes.

Il ne put retenir un très léger soupir à la réponse qu'elle lui donna. Elle était vraiment jeune, à peine un an de plus que son fils ! La pensée de son enfant qu'il n'avait revu depuis des mois lui serra le coeur, mais il chassa bien vite celle-ci pour se reconcentrer sur son interlocutrice. Theobald était parfois attristé que la situation politique soit devenue si problématique, au point que des gosses doivent assumer le rôle de tous ces adultes qui se terraient derrière leur passivité. Il appréciait la motivation de la jeune fille, ainsi que son courage évident, mais il aurait tant souhaité ne jamais avoir à en arriver là. A recruter des jeunes à peine sortis de l'école, pour un mouvement qui mettrait leur vie en danger...

- Vous avez raison, engager des innocents est injuste. Nous ne pourrons pas toujours éviter les dommages collatéraux...et les indécis peuvent nous faire autant de mal que les partisans du Grand Conseil.

Il fit une nouvelle pause, la laissant intégrer ce qu'il sous-entendait dans ses paroles : qu'une guerre ouverte finirait bien par éclater, et qu'elle entraînerait des pertes, des deux côtés.
Néanmoins, il était satisfait de cette jeune personne recommandée par son informateur, et cela confirmait d'ailleurs la bonne opinion qu'il avait de ce contact commun. Quant à Nésiris, une sorcière formée à la médicomagie de plus dans ses rangs ne serait pas du luxe !

Il avait cependant une dernière question, qui pourrait paraître saugrenue étant donné que la jeune fille était majeure, mais sur laquelle il préférait quand même s'informer.

- Qui est au courant de vos projets ? En avez-vous parlé à votre famille ? Et...qu'en pense votre mère ?

Car Theobald ne rencontrait pas seulement des résistances parmi les sorciers, il savait qu'il en trouvait également beaucoup chez les créatures magiques.

Nésiris espérait se montrer convaincante. Son désir de rejoindre les rebelles n'était pas quelque chose d'irréfléchi, bien au contraire. Elle y songeait depuis plusieurs années et y avait bien réfléchit. Elle en avait parlé à ses amis qui avaient intégré le clan des rebelles avant elle. Et même si les années avaient passé, son désir n'avait pas faiblit. Peut-être certains penseraient que son choix était stupide, qu'elle allait gâché sa vie. Mais Nésiris s'en fichait, sa vie se trouvait déjà gâché par ces stupides lois du gouvernement.  Elle reposa son attention sur son interlocuteur lorsque celui-ci lui demanda son âge.

-J'ai dix huit ans.

Nésiris remarqua alors le léger soupir de son interlocuteur mais n'en montra rien. Oui, elle était encore jeune, mais ce n'était pas non plus une enfant. Elle était assez mature pour assumer des responsabilités, et elle refusait de devoir rester ainsi, les bras croisés, sans agir et essayer de faire changer les choses, ça serait insupportable pour elle.

Elle écouta ensuite les paroles de Théobald, comprenant bien ce qu'il voulait dire. Il avait raison, certains dommages ne pourraient être éviter, cependant elle souhaitait que ces dommages restent minimes, même si elle avait bien compris le sous-entendu dans cet phrase. Et elle s'était déjà préparé à cette éventualité, même si elle préférerait que cela n'arrive jamais.

-Oui, je comprends, j'espère juste que ces dommages resteront minimes, même si je conçois qu'on ne puisse éviter d'en faire parfois...

Nésiris ne fut pas vraiment étonnée de la question de son interlocuteur.

-Seul mes amis qui sont déjà parmi les rebelles sont au courant, ainsi que mes parents qui me soutiennent dans mes choix. Ils auraient aimé pouvoir faire de même, mais ma mère ne peut s'exposer autant que moi, son statut de vélane ne le lui permet pas, de plus elle est assez malade ces derniers temps ce qui fait que mon père ne peut la laisser seule. Mais tout deux acceptent mon choix et me soutiennent.

A sa sortie de l'école, lorsqu'elle était rentrée chez elle, Nésiris avait apprit que sa mère n'allait pas très bien. Son père lui avait alors confié qu'il supposait qu'elle était resté trop longtemps éloigné de la nature et que cela avait joué sur sa santé. Il avait donc décidé de l'emmener se reposer dans son habitat d'origine, laissant Nésiris seule dans la maison, mais cela ne la dérangeait pas.

Nésiris reporta son attention sur son interlocuteur, attendant qu'il reprenne la parole.

[HJ : Désolée pour ce retard de fou ! ]

Theobald écoutait avec attention les dernières réponses de la jeune fille, mais il s'était déjà décidé. Il hocha la tête imperceptiblement et sondait Nésiris du regard, alors qu'elle affirmait connaître les risques. "Même si je conçois qu'on ne puisse éviter d'en faire parfois..." disait-elle. Parfois ? Si seulement cela pouvait rester le qualificatif approprié, malheureusement l'avenir s'annonçait sombre.

Il était un peu surpris que des parents acceptent aussi facilement de laisser leur fille s'engager dans une guerre dangereuse, du côté des plus vulnérables qui plus est ! Quoi qu'il en soit, Nésiris était majeure aux yeux de la loi, ce choix lui appartenait donc, même si la famille et l'entourage n'étaient jamais à négliger.

- Très bien. A partir de maintenant, vous n'en parlerez plus à personne qui ne soit pas déjà au courant sans m'avoir préalablement consulté., ordonna-t-il de ce timbre qui suffisait à convaincre n'importe quel interlocuteur, C'est une question de sécurité pour tout le monde. Je tiens également à ce que vous soyez consciente que garder le plus grand secret évitera de mettre votre famille en danger. Ce seront les premiers visés si l'on vient à découvrir votre nouvelle affiliation. Est-ce bien clair ?

Il la jaugea du regard, un léger sourire satisfait apparut à nouveau sur ses lèvres. Le quart-de-centaure gardait son aura d'autorité, mais celle-ci s'était adoucie, marquant l'intégration de Nésiris dans le clan Rebelle.

- Surveillez l'état de santé de votre mère., conseilla-t-il.

On n'était jamais trop prudent ! Qui savait si sa maladie était dûe à des causes naturelles ?
Sortant une vieille montre à gousset de sa poche, il avisa l'heure et décida qu'il était temps de partir. Il avait cependant quelques dernières recommandations à faire à sa nouvelle recrue.

- Je vous contacterai dans quelques temps. Si toutefois vous aviez des informations importantes à me transmettre durant ce délai, écrivez à "Richard, dans la souche creuse argentée, Col des Montets, Massif des Aiguilles Rouges". Vous saurez retenir cette adresse ? Ne la noter nulle part ailleurs que sur les lettres que vous enverrez ! N'abusez pas des hiboux, je ne tiens pas à ce que nous soyons repérés. Et signez de vos initiales uniquement.

Theobald répondait toujours présent lorsqu'un de ses alliés avait besoin de lui, mais il ne tenait pas à les rendre dépendants non plus. Il se leva de sa chaise, enfila sa lourde veste en cuir et tendit la main en direction de Nésiris.
Tandis que celle-ci serrait cette poignée tendue, Theobald se pencha pour murmurer et n'être entendu qu'elle.

- Une dernière chose : vous direz à vos parents que vous n'avez finalement pas rejoint notre mouvement. Désormais, seuls les Rebelles doivent savoir que vous êtes devenue l'une des nôtres.

La voix était calme, mais le ton ne souffrait aucune contradiction. Il se redressa et après un dernier signe de tête, quitta la taverne sans se presser, pour n'éveiller aucun soupçon.

Nésiris écouta attentivement son interlocuteur, hochant la tête en signe d'approbation à ses conditions. Nésiris était prête à tout faire pour éviter de mettre ses parents en danger, si pour cela il fallait les garder en dehors de cette affaire, elle le ferait. Elle l'écouta jusqu'au bout avant de répondre.

-Oui, c'est très clair, déclara-t-elle simplement.

Nésiris avait bien compris qu'elle avait réussit, qu'elle était accepté parmi les rebelles, elle avait d'abord eu peur qu'il la refuse, elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais non, elle avait réussit, et elle était prête à tout faire pour ne pas le décevoir. Lorsqu'il lui déclara de surveiller l'état de santé de sa mère, Nésiris fut quelque peu étonnée mais n'en montra rien.
Elle hocha simplement la tête. La demie vélane l'écouta ensuite faire ses dernières recommandations.

-Très bien, répondit-elle

Il se leva et Nésiris fit de même avant de serrer la main qu'il lui tendait puis l'écouta lui murmurer des dernières paroles. Elle acquiesça d'un signe de tête puis le regarda partir en direction de la porte avant de sortir de la taverne. Nésiris attendit quelques minutes puis elle fit de même, décidant de rentrer chez elle.