C'était un bel après-midi, il faisait un temps idéel pour se promener. Dans les ruelles de Bois-Doré, de nombreuses personnes se baladaient. Parmi eux, on pouvait distinguer la chevelure scintillante d'une jeune fille blonde. C'était Nésiris, la blonde profitait de ce début de vacance pour se promener un peu. Quelqu'un de l'académie plus précisément un élève la connaissant, qui par hasard passerait par là aurait du mal à la reconnaître. En effet, la blonde paraissait littéralement transformé. Son visage n'arborait plus ce masque de glace que les élèves de Beauxbâtons lui connaissaient si bien. Son regard n'était plus froid mais bienveillant. Ses lèvres n'étaient pas étirés en un sourire faux ou sarcastique, mais en un sourire chaleureux. La jeune fille semblait être une toute autre jeune fille en cet instant. Mais Nésiris était bel et bien la même, seulement, elle avait laisser tombé le masque de glace qu'elle arborait habituellement. Elle laissait désormais apparaître celle qu'elle était réellement au fond d'elle. Si elle s'était créé une carapace, c'était simplement pour éviter de souffrir à nouveau lorsqu'elle se trouvait à l'académie, mais en dehors, lorsqu'elle se trouvait seule ou bien avec ses parents, elle brisait cette carapace pour révéler celle qu'elle était vraiment.

Nésiris avançait tranquillement dans les ruelles de Bois-Doré, se promenant sans vraiment savoir où elle se rendait, elle se laissait guider par ses pas. Elle était heureuse que l'année soit enfin terminée, ainsi elle ne verrait pus tout ces visages d'élèves qu'elle n'appréciait guère. Pourtant, en y réfléchissant bien, à Beauxbâtons personne ne la cherchait, au contraire, une bonne partie des élèves a craignaient. Elle avait une réputation de garce qu'elle avait forgée depuis sa troisième année, on avait fini par lui donner le surnom de reine des glaces dut au fait qu'elle ne semblait jamais éprouvé de sentiments, mais aussi à son visage qui semblait dépourvut d'émotions, et ce peu importe le moment où on la croisait. Les élèves la pensait simplement sans cœur. Et pourtant, ils ignoraient à quel point ils se trompaient. Nésiris est même le genre de personne qui ont le cœur sur la main.  Enfin, peut être pas à ce point là, mais elle était prête à aider les autres, ce n'est pas pour rien qu'elle comptait devenir médicomage. Cependant, en dehors de ses parents et de Julian, personne n'était au courant de son désir de devenir médicomage.

La demi vélane continua d'errer sans vraiment savoir où elle atterrirait, se contentant simplement d'avancer d'un pas régulier en observant les alentours. Elle réfléchissait, elle pensait à ces lois concernant es hybrides. La blonde trouvait cela tellement injuste, pas seulement parce que ça la touchait également, étant elle même une hybride, mais parce que pour elle, ces lois contre les hybrides étaient vraiment abjectes. En quoi un hybride peut-il être plus dangereux qu'un simple sorcier? En quoi le fait d'être un hybride rend inférieur aux sorciers pur souche? Non vraiment, il fallait qu'elle cherche un moyen de changer cela. Elle repensa alors à ce dont Lysandre lui avait parlé, puis au cours "spéciale" auquel elle avait assisté. Lorsqu'elle avait parlé au jeune Lutra, Nésiris avait déclaré que pour elle, c'était inutile de s'opposer à la directrice qui n'était qu'un pion, que pour aboutir à quelque chose, il fallait agir au sein même de l'origine du problème. Mais en y repensant, ne se trompait-elle pas? C'était possible, mais elle n'en était pas vraiment sûre. Une chose dont elle était certaine cependant, c'était qu'elle rejoindrait les rebelles afin de les aider à agir pour lutter contre l'oppression du gouvernement sur les hybrides. Nésiris était tellement plongée dans ses pensées qu'elle ne fit pas attention et rentra dans une personne et faillit tomber.

-Excusez moi, déclara-t-elle avant de relever la tête pour voir la personne, elle s'aperçut alors que c'était Lysandre. Aussitôt son expression de glace refit surface, rien ne laissait paraître qu'à peine quelque secondes plus tôt, un sourire chaleureux était dessiné sur son visage.

-Ah, c'est toi..., lâcha-t-elle d'un ton glacial.

Bien qu'il n'avait aucune raison de se trouver à Bois-Doré pendant les vacances, Lysandre déambulait tranquillement dans les rues du petit village proche de l'académie. Le temps était magnifique, il faisait beau. Le jeune sorcier, vêtu d'un bermuda et d'un tee-shirt à la mode Moldue, dérivé d'un groupe de metal "musique du démon" comme disait sa mère. Il devait retrouver Alix qui avait un cours avec un "professeur particulier" afin de rattraper son retard scolaire. Depuis qu'elle avait été renvoyée, la jeune Lutra n'avait plus le droit d'assister à aucun cours et cela compromettait grandement sa carrière de joueuse professionnelle. Lysandre ignorait que Thibault Vannier avait les moyen de payer à sa fille un précepteur, mais au fond, tant mieux pour elle.

Il savait qu'elle en aurait pour deux heures environ, il avait bien le temps de flâner et de trouver quelques trésors inattendus au bazar du village, mais il fût vite désœuvré. Il fallait avouer que Bois-Doré ne valait pas Brocéliande pour le Shopping. Mieux, le Chemin de Traverse à Londres ! Alix et Lysandre avaient toujours projeté d'y aller, pour passer au magasin des Weasley's, qui était très réputé dans le milieu professionnel de la Farce et Attrappe.

Alors qu'il tournait au coin de la rue, il se cogna contre Nesiris ... Quelle aubaine ! Il pourrait répondre à ses provocations sans risquer la retenue.

- Et bien, pas étonnant que je me sois cogné contre toi, tu es aussi large que cette rue.

On vous avait dit à quel point Lysandre peut être très très très TRES chiant ?

- Et bien, pas étonnant que je me sois cogné contre toi, tu es aussi large que cette rue.

La réponse du jeune homme n'offensa en rien la demie vélane. Sans doute que la bonne humeur qui l'habitait quelques secondes plus tôt n'y était pas pour rien. Ou bien, peut être Nésiris était-elle rassurée que le jeune homme ne se soit pas aperçut de son changement, autrement dit qu'il n'ait pas remarqué le sourire bienveillant qui se trouvait encore sur le visage de la blonde quelques secondes plus tôt, ou même son expression de bonheur. Elle n'osait pas imaginer ce qu'il aurait pu dire alors, sa réputation qu'elle s'était forgée au sein de l'académie aurait été anéantit, et c'était bien la dernière chose qu'elle souhaitait, du moins pour l'instant. Le jeune lutra ne semblait pas non plus avoir entendu ses excuses, sinon il l'aurait sûrement fait remarquer. En bref, rien ne laissait à supposer que le brun ait remarqué le changement de comportement de Nésiris à peine quelques secondes plus tôt.

La demie vélane lança alors un regard glacial au jeune sorcier, un sourire sarcastique se dessinant sur son visage.

-Moi au moins je n'ai pas un cerveau de la taille d'un petit pois, déclara-t-elle alors du même ton glacial qu'elle utilisait toujours pour s'adresser aux autres élèves, seul un faisait exception.

-Qu'est-ce que tu fais là? demanda-t-elle ensuite sur le même ton.

Elle ne s'attendait vraiment pas à croiser quelqu'un de l'académie, et encore moins Lysandre. Nésiris avait espéré ne jamais tomber sur un élève en dehors de l'académie maintenant que c'était les vacances, mais apparemment, c'était raté. La blonde garda son regard posé sur le lutra, attendant simplement qu'il réponde sans se départir de son masque de glace.

Lysandre s'ennuyait et l'ennui ne donnait jamais quelque-chose de bon chez lui. Heureusement, ou malheureusement, Nésiris était apparue, ce qui allait lui apporter un peu de distraction. La donne serait différente cette fois, car ils n'étaient pas à l'Académie, Lysandre ne risquait pas d'écoper de nouvelles retenues ... Autrement dit, il avait carte blanche.

Quand elle lui dit qu'elle, au moins, n'avait pas le cerveau de la taille d'une de ces graines vertes immondes qui passent à peine avec des carottes, Lysandre éclata de rire.

- C'est tout ? C'est pas la grande forme toi en ce moment ...

Ce qu'il faisait-là ne regardait pas vraiment l'ancienne Cycna. Oui, ancienne, et elle allait laisser un grand vide dans sa vie d'étudiant maintenant qu'elle ne serait plus à l'Académie.

- Je fais des crèpes. Ca se voit pas ? Et toi ? T'as oublié que t'étais plus à l'école alors ? Et puis quel effet ça fait ? Ca va ? On ne se sent pas trop vieille d'un coup ?

Il rit à sa propre blague, il n'était pas forcément drôle, mais vraiment très lourd. Sachant que tout ce qu'il dirait ne pourrait jamais être retenu contre lui.

- Oh ! Sourit quoi ! A moins que tu ne puisses plus ? T'as forcé sur le botox ?

La demie vélane avait toujours le regard posé sur le Lutra. Elle sentait que son humeur qui, quelques minutes plus tôt, était bonne allait vite redescendre si il continuait à la chercher comme il était entrain de le faire. Elle qui pensait pouvoir passer un après-midi tranquille à se balader, elle s'était trompée. Nésiris avait de la patience, mais elle sentait qu'elle n'en aurait pas assez avec lui si il continuait ainsi à déballer autant de conneries d'un coup.

-Non, seulement ce n'est pas que je n'aime pas bavarder avec toi, mais j'ai mieux à faire. De plus ne commence pas à me chercher, désormais je peux utiliser la magie en dehors de Beauxbâtons, toi par contre je ne pense pas que tu ais déjà l'âge de t'en servir en dehors, lâcha-t-elle d'une voix glaciale.

Certes, elle n'était pas du genre à utiliser la magie en publique, surtout pour s'en prendre à quelqu'un, même si c'était un insupportable vermisseau comme Lysandre, mais peut être qu'une simple mise en garde calmerait les envies du Lutra. Son humeur baissait au fur et à mesure des paroles de Lysandre et elle n'avait qu'une envie, le faire taire. Nésiris était bien contente d'avoir terminée l'école, ainsi lle n'aurait pu à le croiser. Mais si c'était pour le croiser dans les ruelles de Bois-Doré, ça ne servait guère à grand chose.

-Mais quel humour, j'en pleure de rire. Non sérieusement, tu devrais devenir humoriste tu sais? répondit alors Nésiris d'un sarcastique.

La blonde n'avait qu'une envie, le laisser planté là et partir, mais étant donné que ce n'était pas son genre, du moins pas le genre de la Nésiris que connaissait Lysandre, elle ne pouvait pas le faire.

-Oublier que je n'étais plus à l'école? Je ne vois pas pourquoi tu dis ça morveux, vieille? Mon cher Lysandre tu apprendra que sortir de l'école ne fait pas de moi une vieille. Par contre toi tu n'es encore qu'un gosse, alors un conseil, lâche moi ou tu pourrais très bien le regretter. Ne crois pas que le fait que cela ne se passe à l'école soit bénéfique puisque tu n'écopera d'aucune heures de colles, mais tu pourrais subir bien pire, ajouta-t-elle ensuite d'un ton froid et menaçant, son regard perçant posé sur le jeune homme.

-Tu te crois drôle peut être? Moi au moins je n'ai pas une tête à faire fuir, je suis sûre que dès que tu te regarde dans un miroir, il se brise! lança-t-elle d'une voix glaciale.

Il n'y avait désormais plus aucune trace de la véritable Nésiris, son masque avait refait surface et dissimulé toute trace de la gentille Nésiris.

Okay, okay ... OKAY elle marquait un point. Il ne pouvait pas se servir de la magie en dehors de l'école, elle, si. Même si elle était hybride et que, par conséquent, tout ce qu'elle ferait subir à un sorcier de manière apparemment gratuite pourrait lui causer de graves ennuis par la suite, Lysandre n'abuserait pas de cette situation.

- Oh, il n'y a rien que tu ne m'aies pas déjà fait subir alors ... Tu sais, j'ai pas tellement peur de toi.

Il riait à ses dépends et de ses propres vannes. C'était dire s'il s'ennuyait ... Il était temps qu'Alix en finisse et revienne vite le rejoindre pour qu'il fasse quelque-chose de constructif comme dire du mal de Jules-Magnus derrière son dos ou d'autres choses plus distrayantes encore !

C'est alors que l'ancienne Cycna lui suggéra une carrière des plus intéressantes.

- J'y ai pensé. Je compte entrer à l'école du rire, mais j'hésite entre deux options. "Sarcasme" et "blague du jour".

En fait, il se demandait ce qu'elle fichait au village si elle ne fréquentait plus l'Académie. Qu'elle ait éventuellement pu y travailler était un fait qui ne lui traversa même pas l'esprit. Elle pourrait abimer sa manucure.

- Ouh, tu joues la menace ! Dit-il en s'esclaffant.

De nouveau, elle se moquait de lui sur son physique. Il leva les yeux au ciel en écartant les bras.

- Nesiris ... Nesiris ... NESIRIS ! Tu m'as déjà sorti cette vanne. Au printemps dernier. En Avril. Après un cours d'astro' ... le 15 je crois. Ahlala ...

Il posa sa main sur l'épaule de la jeune fille.

- Avoue. Avec le temps, tu as fini par m'apprécier. Peut-être même que je te manque ?

La demie vélane observait le Lutra, son masque dissimulant toujours son vraie visage. Elle l'écoutait parler, son regard glacial toujours posé sur lui.

-Oh mais crois moi, je peux faire bien pire, jusque là je trouve même que j'ai été un peu trop gentille! répliqua-t-elle de son habituel ton froid.

Bien sûr, elle n'utiliserait jamais la magie dans un tel endroit et surtout pour s'en prendre à quelqu'un, même si ce quelqu'un était un insupportable petit morveux qui ne cessait de l'emmerder du nom de Lysandre. Non, premièrement parce que quelqu'un pourrait les voir, ensuite parce que peu importe le masque qu'elle s'était forgé, elle n'utiliserait jamais la magie contre quelqu'un, ou du moins simplement des sorts sans danger, rien de bien méchant donc.

Nésiris écoutait sans rien dire le Lutra, son visage restait de marbre, on ne distinguait aucune émotion sur son beau visage de demie vélane.

-Très drôle, vraiment très drôle, répondit-elle sans la moindre pointe d'humour dans la voix.

La blonde n'avait qu'une envie, partir d'ici, d'ailleurs elle avait mieux à faire. En effet depuis son départ définitif de l'école étant donné qu'elle venait d'achever sa dernière année, elle avait décidé de trouver le moyen d'entrer en contact avec les rebelles, ou du moins le chef des rebelles. Etant donné qu'elle avait certaines connaissances qui en faisait justement partie, elle devait prendre contact avec eux afin qu'ils lui organise une rencontre avec leur chef. Nésiris devait également s'inscrire en études supérieur pour devenir médicomage.

La demie vélane n'avait pas détourné le regard du jeune Lutra, continuant de l'écouter sans que son visage n'affiche la moindre expression. Et pourtant, Lysandre commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs et elle rêvait de pouvoir le faire taire. Sa dernière phrase particulièrement l'irrita plus que les autres.

-Ne prends pas tes rêves pour une réalité, répondit-elle simplement de son ton froid avec une pointe de sarcasme dans la voix.

-Le jour où je t'apprécierais, le monde n'aura plus aucun problème et tout le monde sera égaux, ce qui signifie qu'à mon avis, ça n'arrivera jamais! ajouta-t-elle ensuite sans changer de ton.

Lysandre déployait tous les efforts du monde pour faire réagir l'ancienne Cycna mais cela ne marchait pas très bien. Ce n'était pourtant pas faute de manquer d'imagination. Ce qui gâchait un peu tout, c'était qu'il riait à ses propres vannes par contre.

- Mes propres rêves pour des réalités ? Franchement, Nesiris, tu veux que je te dise ? Je suis d'accord avec toi, pour une fois. Dans un monde peuplé de poneys et de licornes, peut-être que nous pourrions être les meilleurs amis du monde, toi et moi, et peut-être même qu'on serait amour ... Non, là ce serait un univers parallèle, mais bref.


Il arrêta de rire et évita de relever la pique sur l'égalité des sorciers entre eux car pour Lysandre, qui était jeune et révolté mais malgré tout pleins d'espoir, il ne tenait qu'aux gens de faire changer les choses.

- Il ne faut jamais dire jamais Nesi-Chérie. Je sais que les vieux sont généralement aigris mais essaye de ne pas casser tout l'espoir sinon ça veut dire que t'as rien compris aux cours à Fillarius !


Il donna une accolade faussement amicale sur son épaule.

- Bon ! Ma petite chérie, maintenant, ce n'est pas que je m'ennuie, mais je vais retrouver Alix qui est emprisonnée avec un prof particuliers parce qu'elle a voulu défendre VOS droits alors ... On se fait un petit bisou et on se revoit dès qu'on en a envie tous les deux ?

Du coup pas tout de suite, voir jamais, cela allait sans dire. Pour aller au bout de ses paroles et pour clairement la faire chier, Lysandre amorça le geste pour lui faire une bise.

La demie vélane l'écoutait sans broncher. Il continuait de lui taper sur le système même après qu'elle ait quitté l'école, à croire qu'il le faisait exprès, ce qui n'était peut être pas totalement faux à vrai dire.

-Et heureusement, cela n'arrivera jamais, lâcha-t-elle d'un ton froid

Lorsqu'il l'appela "Nési-Chérie", elle ne pu s'empêcher d'esquisser une grimace, l'entendre l'appeler ainsi c'en était un peu trop.

-Ne m'appelle pas Nési-chérie, tu n'as aucun droit de m'appeler ainsi. Ensuite, j'ai bien compris les cours de cette chère Fillarius. Mais vois-tu, pour l'instant nous sommes loin de réussir à ce que tout le monde soit égaux, et bien que je sais que de nombreuses personnes souhaitent changer ça, pour l'instant, ils sont encore en infériorité et c'est pas demain la veille que cela changera, dans quelques années peut être. Ca n'empêche que le jour où je t'apprécierais n'arrivera jamais!

Elle toisait le Lutra du regard et lui lança un regard noir quand il l'appela à nouveau "chérie". Il mentionna ensuite Alix, ce qui donna une bonne occasion à l'ancienne cycna de renvoyer la balle à Lysandre qui venait de lui taper sur les nerfs.

-Tiens tiens, ça va, la petiote se remet de son renvoi? Oh, elle prend des cours particuliers alors? Intéressant. Oh mais quelle tristesse, tu n'aura plus ta jumelle diabolique, ou je ne sais plus comment on vous appelle, vous les deux plaisantins de l'école. C'est vraiment dommage qu'elle est été renvoyé, répondit Nésiris d'un ton faussement triste

-Nos droits? Pourquoi me comptes-tu dedans? Qu'est-ce qui te dit que je sois concerné par cela?

Nésiris ignorait que le Lutra l'avait percé à jour. Cependant, il ignorait quelle était son hybridation, mais Nésiris ne comptait pas lui faciliter la tâche en avouant qu'elle était belle et bien hybride, non bien au contraire, si elle pouvait semer le doute cela serait beaucoup mieux pour elle. Bien sûr elle savait qu'il défendait les droits des hybrides, mais elle ne souhaitait pas pour autant qu'il apprenne son hybridation, surtout lui, qui ne faisait que de l'énerver, ça jamais.

A ses dernières paroles, Nésiris recula d'un pas.

-Si tu crois pouvoir m'embrasser, tu peux toujours rêver! répliqua-t-elle alors.

S'il ne savait toujours pas quelle était l'hybridation de Nesiris, Lysandre n'avait aucun doute sur le fait qu'elle l'était. Il lui arrivait parfois d'avoir quelques moments de clairvoyance. Il ne comprenait cependant pas pourquoi elle le cachait aux yeux du monde, mais n'étant pas hybride, ne pouvait que comprendre théoriquement ce que ceux-ci vivaient. Et c'était bien pour cette raison qu'il n'avait jamais tellement compris Jeanne.

- Arrête de me prendre pour un nul. Elle est difficilement dissimulable ton hybridation de troll ...

Il rit encore à sa propre blague. Décidément, il était en forme aujourd'hui.

- Mais qu'à cela ne tienne, je garderai cela secret, comme je garde secret mon amour pour toi, Nesi-Chérie.

Il adorait dire cela quand elle prenait cette attitude : elle redressait la tête, relevait légèrement le menton, et prenait un ton hautain. On aurait pu l'appeler "Son Altesse" ou "Sa Majesté" que cela n'aurait même pas détonné !

- Juste une petite bise ?! s'offusqua t-il quand elle le refusa. "Tu me brises le coeur !" Dit-il en jouant les tragédiens.

La déclaration de Lysandre concernant sa prétendue hybridation de Troll avait pour but de l'énerver un peu plus, et ça Nésiris en était consciente et ne comptait pas le laisser gagner.

-Lysandre, Lysandre, sincèrement, de nous deux si il y en avait qui serait d'une hybridation de troll, ce serait toi sincèrement, tu te lave des fois? Non parce que pour le coup, ton odeur ressemble beaucoup à celle des trolls! répliqua-t-elle

Les paroles qu'il prononça ensuite n'étonnèrent même pas la demi vélane, décidément, il avait prévu de tout faire pour l'emmerder aujourd'hui.

-Cause toujours, ton prétendu amour pour moi sonne aussi faux que si la dirlo disait qu'elle aimait les hybrides! répondit-elle d'un ton froid

Non vraiment, elle allait se le taper toute l'après-midi ou quoi? En tout cas c'était bien partit pour, à moins que Alix ne finisse son cours et le rejoigne enfin! Seulement Nési ignorait combien de temps cela prendrait et elle espérait que ça ne serait plus long. Lysandre lui tapait de plus en plus sur le système et elle avait hâte de s'en débarrasser. Il ne cessait de parler encore et encore juste pour l'emmerder, un vrai moulin à parole celui là!

-Lysandre, le jour où je te ferais ne serait-ce qu'une bise n'arrivera pas, tu peux seulement en rêver! Alors cesse de jouer la comédie, tu es très mauvais dans ce domaine! lâcha-t-elle

Oui, Nési commençait en avoir vraiment marre pour le coup.

Lysandre s'esclaffa lorsque Nesiris lui retourna son insulte. Cela ne l'atteignait pas outre mesure, il était très propre et aucunement hybride. Il ne se vexerait pas si on ne le l'attaquait pas sur ses origines Moldues, une chose qu'il ne supportait absolument pas.

- Né-Moldu, oui. Par contre je ne suis pas plus hybride que ce que tu prétends être. Ou ne pas être, enfin voilà quoi, tu m'as compris.

Ce ne devait pas être le cas, mais Lysandre enchaîna comme si ça l'était et sans se préoccuper de savoir si Nesiris avait bien saisi ce qu'il avait voulu dire. En cet instant, le Lutra ne s'exprimait guère mieux que la créature avec laquelle il faisait l'allusion d'un possible lien de parenté avec l'ancienne Cycna.

Ce qui suivit le toucha au coeur et le vexa profondément. Mais au lieu de se renfrogner, cela décupla l'envie du jeune homme à ruiner la journée de la jeune Vélane.

- Commence déjà par t'y connaître en Théâtre. Moi au moins quand je dessine, on ne dirait pas des crottes de nez.

Nésiris commençait vraiment à en avoir marre du jeune Lutra, dire qu'elle pensait pouvoir passer une journée tranquille, paisible... Mais non, il fallait que ce crétin de Lysandre vienne la lui gâcher. Et elle qui croyait qu'elle n'aurait plus à le voir maintenant qu'elle avait quitté l'académie, grosse erreur.

-Tu crois vraiment que tes origines m'intéressent, je m'en fiche royalement tout comme je me fiche de toi! répondit-elle d'un ton dédaigneux.

Sa remarque suivante ne vexa même pas la demie vélane qui savait qu'il ne disait ça juste par veangeance. Or elle savait pertinemment qu'elle savait bien dessiner puisque son professeur le lui avait répété plusieurs fois.

-Lysandre, Lysandre. Franchement, tu crois que tu t'y connais mieux en dessin peut-être? Je ne pense pas non, je crois que si mon prof m'a répété un bon nombre de fois que j'étais douée, c'est que c'est vrai. De plus, peut-être es-tu doué en théâtre, mais tes dernières paroles sonnent fausses, tu devrais t'entraîner un peu plus! lâcha-t-elle froidement

Nésiris observa les alentours, toujours aucun signe de Alix, pour une fois qu'elle espérait la voir. Bien sûr c'était simplement pour qu'elle emmène Lysandre avec elle, rien de plus, mais apparemment, ce n'était pas pour tout de suite et le Lutra était pire qu'un moulin à parole!

Lysandre avait abandonné son air goguenard et son attitude était désormais plus provocatrice. La question de ses talents au théâtre le tendait particulièrement, il ne digérait toujours pas d'avoir loupé le premier rôle de l'année au profit de Merlin qui, de surcroît avait embrassé Jeanne. Cet échec l'avait fait douter de ses capacités et il restait particulièrement susceptible sur la question.

Il changea à nouveau de mine, d'un seul coup et posa une main sur l'épaule de la Cycna.

- Aïe aïe aie, Nesiris ... franchement, ce que tu me dis me fait de la peine. J'aimerais te dire que je regrette, mais non. Tu me pourries la vie depuis que je suis entré à l'Académie alors j'ai conscience que je ne fais rien pour arranger mon cas, c'est vrai.

Lysandre avait l'air tout à fait sérieux.

- Je ne sais plus quoi faire, j'avoue, j'ai l'impression de m'enfoncer maintenant, à chaque fois que je ... Mais c'est parce que je suis trop maladroit pour ... je n'ose pas t'avouer que ...

Il soupira, puis se retourna.

- C'est pas grave. De toutes façons c'est trop tard maintenant pour ... te dire que ...

Il n'y tint plus et éclata de rire.

- Ah ah ah ah ah ! Tu y as cru hein ?

Nésiris ignorait depuis combien de temps elle était là à parler, enfin si on peut appeler ça comme ça, avec le Lutra. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle en avait assez de lui, et qu'il fallait qu'elle enfin le moyen de lui clouer le bec pour qu'il arrête enfin de la chercher. Chose pas très facile quand on connaît Lysandre qui peut parfois aller vraiment loin.

-Je te pourris la vie? Lysandre franchement, oublierais-tu notre première rencontre? Ce n'est pas de ma faute si tu t'es trouvé au mauvais endroit au mauvais moment! répondit la demie vélane de sa voix glaciale.

La blonde observait toujours Lysandre, ses paroles étaient d'ailleurs incompréhensibles pour elle au début, puis après, lorsqu'elle comprit ce qu'il voulait dire, elle comprit aussitôt qu'il jouait la comédie. Pas parce que son jeu était mauvais, tout simplement parce que ça sonnait faux, surtout de la part du Lutra.

-Lysandre, franchement, tu pensais sérieusement que j'allais gober ça? Surtout venant de toi? Tu devrais encore t'entraîner, car là t'es loin de me convaincre! s'exclama la demie vélane sur le même ton glaciale.

Nésiris commençait sérieusement à en avoir marre, il durait combien de temps ce fichu cours que suivait Alix? Au moins une fois qu'elle aurait fini elle pourrait la débarrasser de Lysandre. Malheureusement ça n'avait pas l'air d'être pour tout de suite. Nési devrait encore le supporter un moment.

Lysandre leva les yeux au ciel et imita la Vélane quand celle-ci lui renvoya sa faute. Il n'avait rien trouvé de mieux, mais elle non plus de toutes façons alors il estimait se mettre plutôt justement à son niveau. Le Lutra avait à présent épuisé toutes ses idées pour rendre la jeune fille hors d'elle et il n'avait as réussi. Il ne voulait pas partir sur un échec, impossible n'est pas Sainclair ! Surtout quand on mettait en doute ses talents d'acteur.

Alors il eut une idée.

Il décida de lui chanter une chanson, de son invention, déclamant son amour à la fille aux cheveux d'or ...

- "Et aux yeux gris acier, d'une flèche elle a transpercé mon coeur et le met au supplice. Je ne peux me défaire de ce sentiment toxique, qui m'empoisonne et annihile tous mes sens ... ôôôôôôô ... Nesiiiiii !"

Il continua, alors que son petit numéro attirait les passants qui s'arrêtaient pour regarder et riait du jeune homme autant que de l'hybride. Lysandre lui infligeait une honte cuisante, autant qu'à lui même, mais si c'était le prix à payer pour ébranler le stoïcisme de la jeune fille et lui faire péter les plombs alors c'était tout bon !

Nésiris espérait avoir enfin réussir à faire taire le Lutra qui semblait un peu à court d'idées. Mais c'était sans compter sur l'inventivité de Lysandre qui n'était pas du genre à laisser tomber facilement, au grand damne de la demie vélane qui allait bientôt finir par céder tellement il lui tapait sur les nerfs. Mais la blonde ne se doutait pas un seul instant que le pire était à venir. En effet, sans prévenir, le Lutra commença à chanter une chanson d'amour, très mauvaise certes, à la jeune femme qui n'en crut pas ses oreilles. Elle pensait avoir déjà subi le pire mais elle se rendit compte qu'elle s'était lourdement trompée. Et le pire dans tout ça, c'est que les passants s'arrêtaient, riant du Lutra et de la demie vélane.

Non, là c'en était trop pour la blonde, il avait assez joué avec ses nerfs, là c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Nési se mit alors à réfléchir à un moyen de le faire taire étant donné qu'il semblait partit pour ne pas s'arrêter. Ce qui se passa ensuite semblait strictement impossible, même la demie vélane ne put y croire sur le moment. Mais à vrai dire, elle avait agi sans réfléchir pour enfin faire taire Lysandre. Pourtant, personne n'aurait pu imaginer qu'un jour, Nésiris embrasserait Lysandre, pas simplement sur la joue, non, c'était bien pire, son seul réflexe pour le faire taire avait été de l'embrasser sur la bouche.
Elle se retira à peine deux secondes plus tard, étonnée elle même de son geste bien qu'elle n'en montrait rien sur son visage. Les passants semblaient s'être lassés et avaient reprit leur route. Nésiris se pencha alors à l'oreille du Lutra.

-Ne va pas t'imaginer des choses, chuchota-t-elle alors avant de se reculer.

Lysandre était mort de rire intérieurement, il avait beaucoup de mal à garder son sérieux en déclamant son amour pour Nesiris. C'est alors que la jeune blonde fît une chose à laquelle il ne s'attendit pas : elle l'embrassa pour lui clouer le bec. Cette technique fût plutôt efficace, parce que non seulement il ne pouvait plus parler, mais en plus, il ne pouvait plus bouger ! Tandis que la Vélane s'éloignait, il restait là, l'air bête et les bras ballants, ne trouvant rien à répondre.

Mais que se passait-il dans la tête de Lysandre à ce moment-là ? C'était difficilement descriptible, à savoir que le jeune homme n'avait embrassé que deux filles dans sa vie. La première, c'était Alix. Alix, qui scandalisée par le fait même que Lysandre n'ait embrassé personne à l'âge de 14 ans, s'était dévouée pour la bonne cause. La seconde, c'était Jeanne, une Cerva pour qui il avait eu le béguin pendant des mois et avec qui il était sorti quelques semaines. Nesiris était la troisième. Autant dire que la situation était pour le moins inhabituelle pour le jeune Lutra qui s'était retrouvé littéralement gelé sur place par l'initiative de l'ancienne Cycna.
Ca lui donna les mains moites, la chaire de poule, et même un peu mal au coeur.

-Ne va pas t'imaginer des choses,, dit-elle en chuchotant.

Après quelques secondes de battement, Lysandre retrouva l'usage de sa langue pour parler.

- T'es malade ?! J'men fous ! mentit-il de tout son coeur.

Citation :

- Alleeeeeeeeeeeeeeez ! S'il-te-plait, Maître Boisseuil!

- Arrête de m'appeler comme ça !

- Ouais je sais, mais j'adore la tronche que tu tires quand j'le fais., ricana la jeune fille tandis que son professeur particulier levait les yeux au ciel, Je me demande si ta copine fera la même si je l'appelle Mademoiselle Le Guerrec quand je reviendrai à l'école.

- Pour ça, il faudrait d'abord que tu réussisses tes examens de rattrapages, et laisse-moi te dire que ce n'est pas avec ton niveau actuel en métamorphose que tu...

- Roh bon ça va ! J't'ai dit que je fais ce que je peux. C'est difficile ! Mais hé ! T'as changé de sujet, là ! Alleeeeeeeeeez, s'il-te-plait s'il-te-plait s'il-te-plait ! Dépose-moi à Bois-Doré.

- Il me semble que ton père veut que tu rentres directement chez lui après nos cours.

- Normalement oui, mais là c'est spécial : je vais voir un ami.

- Tu as sa permission ?

- Mais ouiiieuh ! Promis ! Tu me fais pas confiance ?

- Hum...

- Tu me fais de la peine, ça me blesse que tu me crois capable de te mentir, à toi ! Mon avocat, mon héros, celui qui va me permettre d'obtenir mon diplôme, l'homme qui...

- C'est bon, arrête de faire la maligne ! Je t'emmène, mais j'espère que tu ne me racontes pas des blagues.

- Promis juré sur la tête de ma grand-mère !

Les deux grands-mères d'Alix s'en retournaient sûrement dans leur tombe, mais ce n'était qu'un détail. Avec un grand sourire, elle attrapa le bras que lui tendait Goulven et il la déposa par transplannage d'escorte au village sorcier de l'ìle de Vermeil. Après un au revoir et des remerciements expéditifs, afin qu'il s'en aille au plus vite, la jeune fille fila dans les rues tortueuses à la recherche de Lysandre. Elle avait bien rendez-vous avec le jeune homme...par contre, son père la croyait rentrée réviser. C'était donc une demi-vérité, plutôt qu'un demi-mensonge, non ?

La jeune brunette - eh oui, elle avait dû retrouver son châtain d'origine pour passer d'une part devant le Conseil de Discipline puis devant le Tribunal qui avait jugé son cas ! Quelle tristesse ! - n'eut pas de mal à retrouver son turbulent jumeau de coeur, car celui-ci chantait à tue-tête dans sur la place du village. En revanche, elle espérait qu'elle avait mal entendu le prénom qu'il avait prononcé à la fin de ses mots d'amour, n'ayant aucun envie de croiser la sale peste de Cycna qui avait enfin quitté l'école normalement !

Malheureusement, sa surprise fut encore plus grande, car lorsqu'elle déboula sur la place, elle put voir que c'était bien Nésiris qui s'y trouvait avec Lysandre et qu'en plus ils...elle...il...non, c'était beaucoup trop horrible pour être décrit !

- HEEEEEEE ! MAIS C'EST DÉGUEULASSE ! Ly' qu'est-ce que tu fous ?!!!, s'écria-t-elle sans égard pour les riverains.

Dire qu'elle était écœurée était un doux euphémisme.

Nésiris observa le jeune Lutra tandis que celui-ci semblait avoir du mal à comprendre ce qu'il venait de se passer, ce qui amusa beaucoup la jeune vélane. Après plusieurs minutes il réussit enfin à répondre. Son ton trahissait sa surprise, ce qui amusa d'autant plus la jeune blonde. Alors qu'elle avait toujours le regard posé sur Lysandre, elle entendit une voix s'adresser à ce dernier, en hurlant plus précisément. Nésiris n'eut pas besoin de se tourner vers l'endroit d'où provenait la voix pour deviner de qui il s'agissait. C'était bel et bien Alix, la compère de ce cher Lysandre, qui venait d'apparaître. De toute évidence elle avait surprise le baiser entre les deux, enfin baiser était un bien grand mot, Nésiris n'avait fait cela que pour le faire taire.

Nésiris tourna finalement son regard vers la jeune Lutra qui semblait assez différente, au niveau de ses cheveux principalement.

-Tiens, mais c'est la petiote que voilà. Alors, on a fini les cours privés? demanda Nésiris d'un ton sarcastique, son regard posé sur la jeune fille.

Elle se tourna ensuite vers Lysandre, un sourire sur les lèvres.

-Mince, je crois bien que ta copine nous a vu mon chou! s'exclama-t-elle d'un ton faussement gênée.

Elle se tourna ensuite de nouveau son regard vers Alix avec un sourire aux lèvres.

-Alors la ptite, on veut réussir à réintégrer l'académie? demanda-t-elle de ce même ton qu'elle avait utilisé plus tôt.

Nésiris reporta à nouveau son attention sur Lysandre, puis de nouveau sur Alix.

-Mince, j'espère que tu n'as pas vu ce qu'il vient de se passer! Ce serait terriblement gênant! s'exclama l'ancienne Cycna empruntant une mine gênée tandis que son regard croisait celui de la Lutra.

Lysandre n'avait pas encore rassemblé les pièces de son cerveau qu'Alix déboulait dans le paysage. Cette dernière était écoeurée, tandis que Nesiris était plus sarcastique que jamais. C'en était trop pour le Lutra qui aurait tout donné pour que personne ne voit cela et surtout pas sa sœur de cœur ! Alors que l'ancienne Cycna commençait à s'adresser à Alix et à affubler Lysandre de doux surnoms, il secoua la tête avec énergie.

- Non, ouais, mais non, n'importe quoi ... Arrête ! Chuis pas ton chou et c'est pas ma copine ! Enfin si, mais pas ma copine comme ça, ma copine ! Pas ma cop ... Oh et merde hein !

S'agaçant devant sa propre confusion, Lysandre prit Alix par les épaules et l'entraîna avec force loin de Nésiris sans même la saluer. Quand ils furent hors de portée de la vue de la jeune Vélane, il lâcha Alix et enfonça les mains dans ses poches, continuant à avancer en maugréant.
Il avait les joues écarlates, les oreilles assorties. Le cœur au bord des lèvres il en avait presque la nausée.

- Li', franchement, j'ai pas envie d'en parler. Pas du tout ! Parle moi plutôt de ton aprem' avec le mec de Boisseuil ... Dit-il en tentant une maladroite diversion.

Voilà bien une chose qui ne manquait pas à Alix depuis qu'elle avait été renvoyée de l'Académie : les sarcasmes de Nésiris. Sa voix tout particulièrement, qui résonnait désagréablement aux oreilles de la jeune fille, comme le son de deux pièces de métal que l'on frotte l'une contre l'autre.

- Alors la ptite, on veut réussir à réintégrer l'académie ?

- Maintenant que t'y es plus, ce sera le paradis !

Lysandre tentait de se justifier maladroitement pendant que les deux jeunes filles se lançaient des regards on-ne-pouvait moins amicaux. Alix allait rétorquer à la blondasse que c'était pour Lyly que c'était le plus gênant, mais ce dernier ne lui en laissa pas le temps et la prix par les épaules pour la forcer à partir.

- Essaye de faire quelque chose de plus utile de ta vie que de te faire les ongles !, cria-t-elle à Nésiris tout en étant entraînée par son ami.

Une fois qu'ils furent seuls, Alix explosa.

- C'était quoi CA ?! Dis-moi qu'elle t'avait lancé un Imperium, qu'elle s'apprêtait à te violer ou je sais pas quoi...mais par pitié me dit pas que t'étais consentant !

Il lui semblait tout simplement inimaginable que Lysandre ait voulu embrasser Nésiris...ou pire : ait apprécié échanger leurs salives respectives.

- Li', franchement, j'ai pas envie d'en parler. Pas du tout ! Parle moi plutôt de ton aprem' avec le mec de Boisseuil ...

- Chiant, on a ENCORE fait de l'Histoire. Je voulais faire des Potions, mais lui a dit que j'ai rien à rattraper de ce côté-là...non mais change pas de sujet, toi ! C'était quoi ce bordel ?

Nésiris s'amusait de voir le jeune Lutra se perdre dans ses propres paroles, s'emmêlant les pinceaux et bafouillant à tout bout de champs. Elle trouvait cela très divertissant, elle devait l'avouer.

Les paroles d'Alix firent rire la demie vélane.

-J'imagine! Mais ce sera encore mieux pour moi, ne plus avoir à vous croiser à chaque coins de couloirs, de superbes et longues vacances pour moi! s'exclama-t-elle tandis que son regard passait d'Alix à Lysandre

Ce dernier qui s'empêtrait de nouveau dans ses propos se tut finalement et s'avança d'un pas vif vers son amie avant de l'entraîner loin de la demie vélane. Elle eût cependant le temps de lancer une nouvelle pique à Nésiris qui ne s'en vexa d'ailleurs pas. Ses paroles la firent rire plus qu'autre chose.

-C'est ça, et toi trouve toi un meilleur style! répliqua Nésiris.

Elle les observa ensuite s'éloigner d'une démarche rapide. Elle ne les suivit pas. A quoi bon? Elle avait ce qu'elle voulait non? Plus de Lysandre dans les pattes, elle en était enfin débarrassé, alors pourquoi leur courir après? Ca ne servait à rien.

Nésiris reprit donc tranquillement sa route, en espérant ne plus croiser les deux Lutra. Son apparence avait encore changé, du moins au niveau de son visage. Elle avait retrouvé le sourire chaleureux et le regard bienveillant qu'elle arborait avant de croiser Lysandre. D'un pas tranquille elle poursuivit sa route en ayant tout de même une pensée au petit duo, elle s'amusait de savoir ce qu'il pouvait se passer en ce moment entre les deux.

Lysandre tenta de changer de sujet et orienta la conversation sur quelque-chose qu'ils adoraient faire tous les deux, critiquer le mec de Boisseuil. Alic se plaignait qu'il lui avait encore fait faire de l'histoire ! Une matière que lui appréciait parce qu'il aimait apprendre du point de vue des sorciers, mais que la plupart de ses camarades jugeaient superficielle ou ennuyeuse.

- En plus on va changer de prof alors imagine que ça pourrait être lui ... dit-il en riant.

Malheureusement, la jeune fille ne fît pas suivre la conversation et demanda des explications à Lysandre qui fût tenté, pendant un moment, de mentir. Mais si Lysandre excellait dans cet art, sa meilleure amie n'en était pas dupe, et il risquerait gros si jamais elle l'apprenait.

- Bon, je l'ai un peu cherché, je l'ai taillée et puis elle a trouvé que ça à répondre. Mais c'est pas moi hein ! Va pas croire que je l'ai embrassé, ce serait vraiment trop dégueulasse !

En disant cela, il essuya sa bouche avec sa manche, encore écoeuré et chamboulé par ce qu'il venait de se passer.

- S'teuplaît, franchement, on arrête d'en parler. De toutes façons, on ne la recroisera plus jamais vu que ... voilà. Putain Alix, j'espère vraiment que tu vas réussir à revenir à l'école alors même s'il est chiant le mec à Boisseuil, accroche toi parce que si tu n'es pas là cette année, je vais MOURIR d'ennui !

Lysandre se projetait en se voyant seul, sans personne avec qui faire ses conneries. Sa mère lui disait que comme ça, il serait obligé de se mettre à travailler. A force de recevoir des courriers l'alertant sur le comportement de son fils, elle ne le prenait plus au sérieux, encore moins quand il tentait de dénoncer les abus de pouvoir de leur nouvelle directrice. Mais cela ne l'empêchait pas de compatir au sort d'Alix, être renvoyé de l'école à 16 ans devait être terrible.

- On va à Tire-Larigot ? Ils ont reçu des nouveaux produits Weasley. Notre voisine a encore fait pisser son chien dans les géraniums à ma mère. J'ai envie de lui faire une blague.

Alors que Nésiris critiquait son style - décidément, elle ne se renouvelait pas, cettepimbêche ! - Alix se laissa entraîner par Lysandre en ne répondant que d'un geste grossier du doigt.
Tandis qu'il entraînait la discussion sur son professeur de fortune, elle eut un sourire narquois en commentant : "Je pourrais bien me marrer si c'était lui le nouveau.", car elle en faisait déjà voir de toutes les couleurs à Goulven.

Mais elle ne risquait pas de laisser Lysandre sans tirer sans une once d'explication. et revint sur l'horreur à laquelle elle venait d'assister. La justification qu'il donna ne lui sembla que guère suffisante, mais il refusait d'en dire plus et la suppliait de lâcher le morceau.

- Ouais ouais ouais...ben y a intérêt à ce que je ne te vois plus te laisser faire comme ça. T'as dû vraiment la pousser à bout n'empêche... bon alors j'dis pas, j'adore énerver c'te quiche, mais berk...te faire embrasser par...berk berk berk ! J'espère qu'elle t'a pas refilé de saloperie !

Alix n'avait aucune estime pour son ex-camarade, ce qui pouvait s'entendre très clairement à travers ses paroles.
Quand Lysandre fit part de son inquiétude à ce qu'elle ne revienne pas à l'école, elle attrapa le bras de son meilleur ami et l'entoura du sien en faisant un geste désinvolte de la main.

- Mais ouiiiiii, t'inquiète ! Franchement, avec le programme qu'il m'inflige, c'est obligé que je réussisse les rattrapages. En plus mon père vérifie chaque soir l'avancée de mes révisions, c'est super chiant je l'ai jamais autant eu sur le dos. J'ai demandé à ma mère de pouvoir revenir à Paris, mais elle refuse en prétextant que Brocéliande est un meilleur environnement pour que je révise. Tu parles...elle est naze c'te ville !

Tout en discutant, le jeune homme les baladait à travers les rues jusqu'à leur boutique préférée, avec une idée bien particulière en tête. Le visage d'Alix s'illumina à la proposition de son comparse et un grand sourire méphistophélique s'étira sur ses lèvres.

- Carrément ! J'y pense...tu crois que ta voisine aimerait avoir un chien au pelage tigré orange et gris ? Ça pourrait être marrant...

Les sortilèges colorant étant la signature d'Alix, elle ne manquait pas une occasion d'en faire usage, et elle appréciait la mère de Lysandre assez pour suivre son ami dans sa vengeance.
Et c'est en échafaudant tout un plan qu'ils passèrent la porte du magasin de farces et attrapes.