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 Deux rencontres impromptues

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Theobald Murat Emploi : Apothicaire le jour, chef des Rebelles la nuit

Date de création : 29/03/2015
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Theobald Murat
MessageSujet: Deux rencontres impromptues   Deux rencontres impromptues EmptyMer 2 Nov - 0:26

Malgré un agenda de Chef des Rebelles très chargé, Theobald tentait de ne pas oublier son autre profession, qui n'était pas qu'une couverture après tout. Il avait une boutique à tenir, et préférait éviter d'attirer l'attention de clients qui auraient eu à redire sur ses services et sur un absentéisme répété.
Le quart-de-centaure aimait son travail d'apothicaire, et il aurait eu plaisir à y consacrer plus de temps...mais la décadence indubitable de la France Magique lui semblait autrement plus urgente. Seulement voilà : son magasin nécessitait aussi ses soins, et il était à court de certaines plantes indispensables à la préparation de médicaments magiques.

C'est ainsi que Theobald se retrouva à crapahuter dans les Pyrénées par un beau jour d'automne. Il avait passé la majorité de sa vie dans les Alpes, et même si elles étaient à l'autre bout du Pays et qu'elles étaient différentes en bien des points, cela restait un environnement aux signes familiers. Il pouvait reconnaître un passage dangereux, repérer les vallées susceptibles de voir germer certaines herbes, et les conifères offraient une ombre salvatrice face au soleil de plomb. Autour de lui, le bruit des animaux et des torrents apaisait sa nervosité devenue constante, tout en l'emplissant d'une énergie renouvelée.
Les montagnes, c'était son domaine et sa nature de centaure y évoluait en terrain connu. A un détail près : les ours.

L'hybride n'avait pas pensé qu'il en croiserait des spécimens, ayant purement et simplement oublié que certains résidaient encore dans les Pyrénées. Ils étaient devenus si rares dans les Alpes ! Pour la peine, le sorcier se serait bien donné des claques, mais la priorité était avant tout de s'en sortir sans égratignure.
Evidemment, tout membre de la communauté magique au bénéfice d'un permis de transplanage vous dirait qu'il lui suffisait de se volatiliser de l'endroit...mais la malchance voulait que le sac d'herbes récoltées par Theobald faisait l'objet de la curiosité de l'ours, qui le reniflait au sol à quelque pas de l'homme.
Ce dernier sortit sa baguette prudemment, dans l'intention d'incanter un simple Accio pour récupérer son bien et filer sans toucher un seul poil du plantigrade.
Seulement, Theobald n'était pas seul dans cette clairière, et le plantigrade l'avait également remarqué !
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Sophie de Châteauvert Emploi : Sénatrice au Département du Contrôle des Objets et Trafics illicites

Date de création : 26/02/2017
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Sophie de Châteauvert
MessageSujet: Re: Deux rencontres impromptues   Deux rencontres impromptues EmptyLun 15 Mai - 19:29

*Allez, encore un petit effort !*

En pleine ascension à vue d'une paroi rocheuse, la jeune sénatrice commençait à sentir des crampes dans ses bras. Se tenant fermement de sa main droite et bien campée sur ses appuis, elle secoua son bras gauche avant de faire la même opération pour son bras droit. Cela la soulagea un peu et elle put reprendre sa montée. Au bout d'une demi-heure, elle fut enfin au sommet et se hissa en poussant un dernier cri mêlant souffrance et soulagement.

Alors qu'elle se laissait tomber sur le dos, un sourire de satisfaction vint éclairer son visage et elle ferma les yeux, attendant que son rythme cardiaque se calme. Le fond de l'air était frais et le soleil brillait : des conditions idéales pour une belle escalade.

Au bout de quelques minutes, elle se redressa et s'assit en tailleur, profitant de la vue qui s'offrait à elle. La forêt de sapins s'étendait à perte de vue, d'un vert sombre que quelques couleurs mordorées d'autres espèces d'arbres venaient égayer. Sophie prit une profonde inspiration et sentit le calme et la quiétude l'envahir. La semaine au Grand Conseil avait été particulièrement éreintante, tant physiquement qu'intellectuellement, et elle avait eu besoin de se retrouver un peu seule dans la nature pour se ressourcer.

Elle demeura là un long moment, mangeant son casse-croûte et lisant son livre, tandis que Bulle s'ébattait dans un tapis de feuilles mortes. Puis, au bout d'un moment, elle décida de redescendre tranquillement en direction du village de moldus où elle avait l'intention de passer la nuit. Ramassant son boursouflet qui décida d'aller dormir dans son sac à dos, elle partit d'un pas tranquille, décidant de ne pas suivre le sentier, mais d'emprunter un chemin qu'un guide de montagne lui avait montré autrefois et qui passait par la forêt et de jolies clairières.

Tout à ses pensées, principalement dirigées vers les côtes d'agneau qu'elle ne manquerait pas de commander en arrivant à l'auberge du village, elle déboula dans une clairière sans y prêter attention. Elle ne vit ni l'homme posté quelques mètres au-dessus d'elle, ni l'ours qui avait relevé le nez alors qu'elle était passée dans son champ de vision.

Elle marcha encore quelques pas quand un grognement sourd se fit entendre. Elle s'arrêta aussitôt et se retourna lentement pour découvrir le plantigrade qui la regardait de ses yeux noirs.

*Nom de Merlin !*

Elle voulut transplaner, mais la vision de l'homme en arrière-plan l'en arrêta. Plusieurs pensées la traversèrent au même moment : si ce n'était pas un sorcier et qu'elle faisait usage de sa baguette ou qu'elle transplanait, elle violerait l'article 72 du Code International du Secret Magique, en outre, si elle transplanait, elle risquait de laisser le pauvre homme à la merci de l'ours, mais si elle n'usait pas de sa baguette, c'était sa vie à elle qui serait menacée !

L'ours, lui, ne se posait pas toutes ces questions et avait décidé d'aller voir d'un peu plus près ce que Sophie pourrait lui apporter...
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Theobald Murat Emploi : Apothicaire le jour, chef des Rebelles la nuit

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Theobald Murat
MessageSujet: Re: Deux rencontres impromptues   Deux rencontres impromptues EmptyMer 31 Mai - 16:08

Les muscles tendus, l'oeil aux aguets du moindre mouvement de l'ours et de sa potentielle victime, Theobald retenait son souffle. Il n'avait pas eu de chance en tombant sur une moldue dans de telles conditions, mais il ne s'imaginait pas un instant la laisser en pâture à l'animal.
Le montagnard se mit donc à marcher prudemment dans sa direction, contournant l'ours, mais il eut la surprise de la voir faire de même. Que fichait-elle ? Il aurait mieux valu qu'elle soit figée par la peur sur place que de tenter de le rejoindre, au risque d'énerver le plantigrade. Theobald fit donc de grands gestes en l'air l'enjoignant à s'immobiliser. La jeune femme lui répondit par des signes indiquant qu'elle allait marcher jusqu'à lui, auxquels il répondit lui-même par de vives dénégations de la tête.
Leur petit cirque aurait pu continuer encore longtemps, mais l'ours décida d'y mettre fin en se précipitant soudainement sur la grimpeuse.

- Attention !, s'écria Theobald, détournant ainsi l'attention de l'assaillant.

Ni une ni deux, le quart-de-centaure réagit par réflexe et transplana aux côté de la jeune femme, faisant fi des considérations sur le secret magique ; il empoigna fermement l'inconnue par la taille et transplana à nouveau, une seconde avant l'impact, laissant derrière eux un animal hébété d'avoir refermé ses crocs dans le vide.

Les deux rescapés atterrirent dans une clairière non loin de là, assez difficile d'accès pour ne pas risquer d'y croiser plus de moldus. Theobald lâcha sa compagne d'infortune et leva aussitôt les bras en l'air dans un geste d'apaisement, craignant qu'elle ne hurle de peur et de surprise en ayant été confrontée à de la magie pour la première fois.

- Je vais tout vous expliquer, gardez votre calme., dit-il d'une voix apaisante, usant du timbre velouté qu'on lui connaissait généralement.


Dernière édition par Theobald Murat le Mar 25 Juil - 22:21, édité 1 fois
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Sophie de Châteauvert Emploi : Sénatrice au Département du Contrôle des Objets et Trafics illicites

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Sophie de Châteauvert
MessageSujet: Re: Deux rencontres impromptues   Deux rencontres impromptues EmptyJeu 1 Juin - 19:57

Tandis que l'ours brun s'était décidé à marcher dans sa direction, le coeur de Sophie se mit à battre plus vite et elle comprit qu'elle n'avait plus le choix : elle devait se sortir de ce mauvais pas et emmener l'homme avec elle, pour lui éviter d'être la prochaine proie du plantigrade. Gardant la tête froide autant que sa peur de l'animal le lui permettait, elle décida de rejoindre son malheureux compagnon d'infortune dans l'idée de transplaner avec lui, même si pour cela elle devait violer quelques articles du Code International du Secret Magique.

Mais alors qu'elle s'avançait dans sa direction, elle s'aperçut qu'il en faisait de même.

*Oh non, il a fallu que je tombe sur un moldu aux ambitions héroïques !* songea-t-elle en répondant à ses signes par d'autres lui signifiant que c'était elle qui allait le rejoindre.

Elle pensa qu'elle devait être en face d'un garde-forestier, éventuellement habitué à ce genre de situation ou, du moins, entraîné à sauver les demoiselles en détresse, et elle pesta en son for intérieur. Malgré tout le respect qu'elle pouvait avoir pour les moldus, elle était certaine d'être plus apte que lui à les sauver.

Alors qu'elle était sur le point de perdre le peu de sang-froid qui lui restait, à la fois angoissée et dépitée qu'il ne puisse comprendre ses intentions, l'homme cria et Sophie se tourna vers l'animal d'un air effrayé. L'ours la chargeait ! Elle n'eut cependant même pas le temps de songer à transplaner qu'elle sentit une présence à ses côtés et transplanait dans les bras de Theobald.

Ils réapparurent dans une clairière et l'homme la relâcha aussitôt, levant les mains en face de lui en signe d'apaisement tout en l'enjoignant au calme. Sophie écarquilla les yeux et dévisagea son interlocuteur, probablement de la même manière effarée qu'une moldue l'aurait regardé en cet instant précis.

Face à l'air de la jeune femme, Theobald entama un début d'explication, mais il n'eut guère à en dire davantage car Sophie venait enfin de reprendre ses esprits. Cependant, elle n'eut très certainement pas la réaction à laquelle le quart-de-centaure pouvait s'attendre :
- Non mais vous vous rendez compte !? Transplaner comme ça avec une parfaite inconnue !! J'aurais pu être une moldue ! s'emporta-t-elle. Vous vous rendez compte que vous auriez pu être en violation du CISM !?

Ses propos et le ton de sa voix ne reflétaient pas l'immense reconnaissance qu'elle ressentait pour son sauveur du jour, mais plutôt la peur rétrospective qu'elle avait en réalisant qu'elle avait manqué de peu d'être croquée vivante par un ours et traduisaient les réflexions qu'elle s'était faites face à l'inextricable situation dans laquelle elle s'était trouvée quelques instants plus tôt. Encore toute tremblante de son expérience, une part d'elle se rendit toutefois compte qu'elle manquait à la plus simple des politesses en ne remerciant pas Theobald.
- Mais merci, hein, de m'avoir sauvé la vie ! dit-elle sur le même ton.

Elle souffla, posant les mains sur ses hanches, prenant conscience de tout ce qui venait de se passer. Ses jambes menaçaient de se dérober sous elle au moindre pas qu'elle aurait osé faire et c'est pourquoi elle resta plantée comme un piquet au milieu de la clairière, osant à peine regarder l'homme à qui elle venait de quasiment hurler dessus alors qu'il l'avait sauvée d'une mort certaine.
- Excusez-moi, bredouilla-t-elle. Je ne voulais pas vous hurler dessus.
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Theobald Murat Emploi : Apothicaire le jour, chef des Rebelles la nuit

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Theobald Murat
MessageSujet: Re: Deux rencontres impromptues   Deux rencontres impromptues EmptyMar 25 Juil - 23:21

Si Theobald ne se considérait pas comme un preux chevalier ayant secouru une pauvre demoiselle en détresse, et donc n'attendait pas une ovation de villageois en délire, il n'avait pas imaginé que son geste presque instinctif récolterait un déluge de reproches.

- Vous n'êtes pas une moldue., constata-t-il tandis qu'elle lui parlait de risques juridiques.

La patience de Theobald était l'une de ses plus grandes qualités, et ce n'était pas la première fois que le Chef des Rebelles risquait sa peau, ainsi la tension dans ses muscles aurait dû disparaître assez rapidement. Toutefois, l'énervement et le flot de paroles qui sortait de la bouche de l'inconnue ne prêtait pas à la détente !

- Baissez d'un ton ou vous allez rameuter tous les randonneurs du coin.

Sa voix avait adopté un ton un peu plus ferme, sans pour autant se hausser. Il n'aurait servi à rien de surenchérir dans les cris, alors mieux valait attendre qu'elle se calme. Ce qui s'amorça par des remerciements auxquels il répondit par un simple hochement de tête, commençant à se dire qu'elle aurait bien été capable de sermonner l'ours de la même manière s'il avait réussi à lui grignoter un bras.

Elle s'immobilisa soudainement et baissa la tête. Les excuses qu'elle bredouilla alertèrent Theobald qui la trouvait trop immobile pour qu'elle soit dans un état normal. Le montagnard s'approcha doucement de la jeune femme, comme d'un animal apeuré. Il lui prit doucement les mains qu'elle avait crispées sur ses hanches et les en détacha pour soulager les jointures blanchies. Il les lâcha rapidement pour poser ses grandes mains abîmées de grimpeur sur les épaules de l'inconnue, dans un geste apaisant.

- C'était le stress, et il est en train de retomber. C'est normal. Mais nous sommes hors de danger maintenant.

Theobald jouissait de la faculté étonnante de pouvoir aussi bien hypnotiser une foule par son timbre qu'apaiser les tensions en modulant celui-ci.

- Je m'apelle Richard.

Son nom d'emprunt le plus courant, qu'il utilisait automatiquement désormais lorsqu'il faisait la rencontre d'une personne dont il ne savait rien.
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Sophie de Châteauvert Emploi : Sénatrice au Département du Contrôle des Objets et Trafics illicites

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Sophie de Châteauvert
MessageSujet: Re: Deux rencontres impromptues   Deux rencontres impromptues EmptyDim 10 Sep - 18:54

Sophie eut un mouvement de tête impatienté lorsque Theobald constata qu'elle n'était pas moldue, mais elle ne fit pas de commentaire. D'ailleurs, elle eut plutôt le sentiment pour le moins désagréable d'être en position d'infériorité alors qu'il la sermonnait calmement mais fermement. Il avait raison : ce n'était pas la peine d'attirer l'attention sur eux plus que nécessaire en hurlant à tout-va. Cependant, cela avait été plus fort qu'elle, la peur causée par l'attaque de l'ours se mêlant au soulagement d'avoir été sauvée à temps et au sentiment de culpabilité qu'elle éprouvait en réalisant que cet homme n'avait pas hésité à prendre des risques, aussi bien en la sauvant in extremis des griffes du plantigrade qu'en exposant sa nature de sorcier.

Elle put toutefois constater qu'il ne semblait pas lui en tenir tellement rigueur comme il s'approchait d'elle pour la réconforter, s'étant aperçu que sa frayeur l'avait comme clouée sur place. Incapable du moindre mouvement, elle n'eut aucun geste pour le repousser tandis qu'il lui prenait les mains. Ce contact ne dura que quelques secondes, mais la chaleur de ses mains sembla se propager dans les siennes et elle se sentit soulagée alors qu'il posait ses mains sur ses épaules et avait pour elle des paroles rassurantes et apaisantes.

Elle n'osait pas encore le regarder bien en face, quelque peu embarrassée par son attitude précédente. Elle expira lentement toutefois et se détendit.
- Merci, fit-elle timidement.

Elle leva enfin la tête et reprit un peu de son assurance en croisant le regard franc et azur de celui qui se présenta sous le prénom de Richard.
- Merci Richard, répéta-t-elle. Je m'appelle Sophie.

Il dégagea ses mains de ses épaules et Sophie parut retrouver l'usage de son corps, bien que celui-ci se mît à trembler quelque peu, l'adrénaline le quittant maintenant que tout danger était écarté. Elle passa une main dans ses cheveux et eut un rire bref, à la fois gêné et soulagé.
- Quelle aventure ! commenta-t-elle. Je ne pensais pas que les ours descendaient si bas dans la montagne. Le guide m'avait prévenue de leur présence, mais il m'avait dit qu'il faudrait vraiment jouer de malchance pour tomber sur l'un d'entre eux... Je suis venue ici plusieurs fois et c'est la première fois que j'en vois un !

Puis, sentant ses jambes encore un peu faibles, elle avisa un tronc d'arbre mort et se tourna vers l'homme :
- Si ça ne vous ennuie pas, je vais m'asseoir 5 minutes...
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Theobald Murat Emploi : Apothicaire le jour, chef des Rebelles la nuit

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Theobald Murat
MessageSujet: Re: Deux rencontres impromptues   Deux rencontres impromptues EmptyDim 22 Oct - 16:02

La jeune grimpeuse sembla se calmer, aussi Theobald n'éternisa pas ses mains sur ses épaules, ne souhaitant pas se montrer intrusif. La conversation prit une tournure plus civilisée, elle-même lui donnant son prénom dont il ne doutait pas qu'il fut vrai. Theobald pouvait se targuer de connaître presque tous les Rebelles vivant dans la clandestinité et ayant donc besoin d'un nom d'emprunt.

Il eut un bref sourire lorsqu'elle commenta leur aventure, lui-même ne s'étant pas attendu à ce qu'une simple sortie cueillette prenne cette tournure.

- Je dois vous avouer que je ne m'y attendais pas non plus, on en croise tellement rarement en liberté dans notre pays. Vous m'avez néanmoins rappelé que je ne devrais pas toujours compter sur le transplanage, car j'aurais été bien embêté si vous aviez été une vraie moldue.

En vérité il y avait toujours les sortilèges d'oubli dans ces cas-là, mais Theobald tendait à développer une grande réticence face à ce type de sorts depuis peu, ayant dû en faire usage de nombreuses fois pour protéger son activité au sein de la Rébellion.

Sophie lui signala alors se sentir encore faible et le tremblement de ses jambes confirma ses propos alors qu'elle peinait à mettre un pied devant l'autre pour aller s'asseoir. Non pas par galanterie, mais par un simple instinct de protecteur des faibles et démunis, le montagnard lui prit le bras afin qu'elle s'appuie sur lui et la mena ainsi jusqu'au tronc sans qu'elle ne s'étale par terre.
Une fois Sophie assise, il alla reprendre son sac abandonné quelques pas plus loin et revint aussitôt à ses côtés en farfouillant au fond de celui-ci.

- Je dois avoir quelque chose là-dedans pour vous remonter et cesser les tremblements. J'en cueillais justement avant de tomber sur vous et l'ours.

Il finit par sortir avec précautions une fleur ressemblant à s'y méprendre à du myosotis, mais qui était en réalité une plante magique aux vertus toniques. Il en détacha la feuille qu'il tendit à la jeune femme.

- Mâchez ça lentement, le goût n'est pas merveilleux, mais cela vous fera du bien. Et si vous me le permettez, je vais vous faire une manipulation qui va tout de suite vous remettre d'aplomb.

Theobald demandait la permission par politesse, mais contournait déjà Sophie pour se retrouver derrière elle. Il avait toujours été passionné par la magie curative et n'était pas devenu apothicaire sans raison ! sans être un guérisseur certifié, il connaissait également quelques techniques, en plus des onguents et potions, qui pouvaient guérir bien des maux.
L'hybride dégagea doucement la nuque de sa compagne d'infortune des mèches de cheveux qui lui barraient le passage. Il y appliqua la tige en partant de la racine des cheveux, et pressa doucement sa main dessus un instant afin de faire sortir la sève et créer une sensation de chaleur dans cette région du corps. Puis, en prévenant Sophie que cela allait picoter, il transforma le bout de sa baguette en aiguille et fit de minuscule incisions dans la peau à quelques millimètres de distance les uns des autres là où le suc de la fleur s'était déposé afin de le faire pénétrer. Ses gestes étaient rapides et assurés et il eut tôt fait d'essuyer la nuque de la sorcière et de terminer par l'application des pétales mauves pour cicatriser les incisions appuyant à nouveau avec une grande douceur de son doigt calleux.

Cette technique devait normalement générer une sensation de courant le long de la colonne vertébrale de la patiente, la plante envoyant un message électrique au système nerveux périphérique qui se propageait ensuite par réseau dans tous les muscles du corps.
Son oeuvre terminée, Theobald revint faire face à Sophie avec un sourire calme et assuré.

- Vous devriez rapidement pouvoir vous relever et même entamer l'ascension du Mont-Blanc avec la dose que je vous ai mise.
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Sophie de Châteauvert Emploi : Sénatrice au Département du Contrôle des Objets et Trafics illicites

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Sophie de Châteauvert
MessageSujet: Re: Deux rencontres impromptues   Deux rencontres impromptues EmptyVen 27 Oct - 22:05

Sophie sourit à Theobald lorsqu’il reconnut que cette mésaventure lui aurait au moins servi à se rappeler qu’il ne pouvait pas toujours compter sur le transplanage pour se sortir d’affaire. S’il n’évoqua pas la possibilité, dans cette hypothèse, d’effacer les souvenirs de l’éventuel moldu, témoin de sa nature de sorcier, la jeune femme était elle-même trop peu coutumière des sorts d’oubli et, du reste, encore trop sonnée, pour y penser.

Elle se dirigea d’un pas peu sûr vers le tronc d’arbre sur lequel elle souhaitait s’asseoir et fut reconnaissante, quoiqu’embarrassée, que le sorcier vienne lui prêter assistance et la guide jusqu’à bon port, ses jambes étant beaucoup plus flageolantes qu’elle ne l’aurait imaginé. Si elle ne le formula pas ainsi dans son esprit, n’étant pas en état d’analyser ses réactions émotionnelles, Theobald lui inspira confiance et lui fit forte impression, tant par sa force tranquille que par son assurance douce.

Elle s’assit en le remerciant une nouvelle fois tandis qu’il retournait près de son sac qu’il ramena auprès d’elle.
- Qu’est-ce que vous cherchez ? demanda-t-elle alors qu’il fouillait dans son sac, permettant ainsi à Sophie de voir qu’il était plein d’herbes et de fleurs en tout genre.

Il lui expliqua ce qu’il cherchait et elle haussa les sourcils :
- Vous êtes herboriste ? interrogea-t-elle.

Il lui tendit finalement une fleur en lui disant de la mâcher, ce qu’elle fit sans se méfier. Après tout, il venait de la sauver d’un ours, elle doutait qu’il cherchât à lui faire du mal. Puis, à vrai dire, elle ne se posait pas de question, l’autorité naturelle et prévenante de Theobald la conduisant à faire ce qu’il lui disait. Le goût légèrement acidulé de la plante arracha une petite grimace à la jeune femme, mais elle ne se plaignit pas. Il lui demanda, sans vraiment attendre sa réponse, la permission de la manipuler et, une fois de plus, elle se retrouva à acquiescer sans même y réfléchir.

Il passa derrière elle et tandis qu’il dégageait sa nuque de ses cheveux, elle se sentit involontairement rougir. Elle se félicita qu’il ne puisse pas la voir, tout en se demandant bien pourquoi elle était aussi troublée tout à coup. Il opéra en silence et Sophie n’osa ni bouger ni demander quoique ce soit, intimidée qu’elle était tout à coup par le sorcier. Tous ses sens et sa réflexion semblaient se focaliser sur le contact des mains de Theobald sur sa nuque ainsi que sur la brise aux odeurs d’automne qui soufflait doucement dans cette clairière de montagne. Sophie était très troublée par la tournure que prenait les événements et si la plante eut l’effet escompté, la jeune femme n’en retrouva pas pour autant tout de suite son assurance.

Elle fut d’autant plus déstabilisée que Theobald revint lui faire face et plongea son regard rassurant dans le sien, la gratifiant d’un sourire calme et confiant. Elle fit néanmoins de son mieux pour cacher son agitation intérieure, quelque peu aidée en ça par les effets bénéfiques de la plante qui se faisaient maintenant ressentir, et elle rit de bon cœur à sa réflexion :
- Carrément le Mont-Blanc ! Haha ! J’aimerais bien le gravir, mais peut-être pas tout de suite quand même.

Elle se leva, évitant son regard, et s’aperçut avec soulagement et émerveillement qu’elle se sentait effectivement d’attaque :
- C’est incroyable ! Merci beaucoup ! Qu’est-ce que c’était comme plante ? Cela pourrait m’être utile d’en avoir avec moi quand les journées sont longues et éprouvantes au bureau, plaisanta-t-elle.

Après ses explications, elle pensa qu’ils n’avaient plus vraiment de raison de rester l’un avec l’autre, mais, bizarrement, elle n’avait pas envie de le quitter et revint alors sur le métier de son interlocuteur et sur sa présence dans la montagne, histoire de continuer la conversation :
- Et vous venez donc cueillir des plantes ici ?
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Theobald Murat Emploi : Apothicaire le jour, chef des Rebelles la nuit

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Theobald Murat
MessageSujet: Re: Deux rencontres impromptues   Deux rencontres impromptues EmptyLun 2 Avr - 12:27

- Apothicaire, en réalité. Mais je privilégie autant que possible les remèdes à base de plante., répondit Theobald à la question de Sophie, qui avait dû apercevoir le contenu de son sac.

Le remède sembla faire son effet rapidement, car déjà elle ne tremblait plus et reprenait des couleurs. Elle semblait même prendre son évaluation à la lettre car déjà elle se relevait. Il lui aurait conseillé d'attendre au moins 5 minutes, mais la jeune femme ne lui en laissa pas le temps, confirmant son impression qu'elle devait posséder un caractère plutôt énergique.

- C'est une myosteris, à ne pas confondre avec sa soeur le myosotis. Les moldus les confondent souvent, et les sorciers non-connaisseurs aussi en fait. Si vous savez la reconnaître, elle permet de produire des toniques puissants, et là je vous l'ai administrée pure, donc ne vous étonnez pas si vous avez du mal à vous endormir ce soir. C'est malheureusement l'un des effets secondaires. Je vous déconseille d'ailleurs fortement d'y avoir recours trop souvent : elle est très addictive.

Theobald avait déjà dû en refuser à des clients qui présentaient des signes évident de manque, bien que cela n'ait pas été bon pour ses affaires. Sa conscience préférait perdre quelques écus !

Alors qu'il refermait son sac, elle le questionna sur la raison de sa présence dans ces montagnes, qui n'était plus un secret.

- Oui, je suis venue remplir mon stock de quelques plantes qu'on ne trouve que dans cette région. Et vous, à part chasser les ours, qu'est-ce qui vous amenait dans la région ?
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Sophie de Châteauvert Emploi : Sénatrice au Département du Contrôle des Objets et Trafics illicites

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Sophie de Châteauvert
MessageSujet: Re: Deux rencontres impromptues   Deux rencontres impromptues EmptyDim 16 Sep - 19:33

Sophie se contenta d’un hochement de tête lorsque Theobald lui répondit être un apothicaire mais privilégier les remèdes à base de plantes. Elle-même n’avait pas d’opinion bien tranchée sur le sujet : à partir du moment où cela fonctionnait et n’était pas mauvais pour la santé, elle ne disait pas non à un petit remontant !

Elle l’écouta avec attention lui expliquer la différence entre myosteris et myosotis et se promit de s’en rappeler.
- Merci pour l’info, je tâcherai de m’en souvenir.

Elle eut un sourire amusé quand il la prévint des effets secondaires du remède qu’il venait de lui administrer :
- Ah ! Je ne vais plus avoir d’excuse pour ne pas finir le livre et lire tous les documents que j’ai amenés avec moi !

Lorsqu’elle partait en week-end à la montagne pour se ressourcer, Sophie emmenait toujours de la lecture, aussi bien personnelle que professionnelle, mais se retrouvait souvent trop fatiguée pour s’y mettre. Cette fois-ci promettait donc d’être différente, ce qui n’était, en fin de compte, pas une si mauvaise chose.

Sophie eut un petit rire embarrassé lorsqu’il lui demanda ce qu’elle était venue faire ici, à part chasser les ours.
- Eh bien, croyez-le ou non, ce n’est normalement pas dans mes habitudes de chasser l’ours !... Non, plus sérieusement, je suis venue ici pour profiter de la montagne et faire de l’escalade. Ca m’aide à me vider la tête. J’ai un travail assez exigeant et passer des week-ends seule dans la nature, loin de l’agitation du Grand Conseil, ça m’aide à supporter ce qui peut s’y passer.

Sophie n’était pas du genre langue-de-bois, mais affichait ses convictions haut et fort, c’est pourquoi elle ne cherchait pas à masquer son opinion quant à la politique menée par le Consul.

Elle hésita un instant à ajouter quelque chose, mais peut-être aidée par les effets de la myosteris, elle finit par se lancer :
- Dites, je pensais redescendre au village. Je ne sais pas si vous comptiez y passer la soirée, mais à l’auberge La Tute, ils servent un délicieux aligot et des côtelettes d’agneau comme vous n’en avez probablement jamais mangées !... Sauf si, bien sûr, vous y avez déjà mangé… Bref, ce que j’essaie de dire, c’est : est-ce que ça vous dit de vous joindre à moi ? Histoire que je puisse au moins vous offrir un verre pour vous remercier de m’avoir sauvé la vie et pour le myosteris.

Aussitôt, une bouffée de gêne l’envahit et son cœur se mit à battre plus vite alors qu’elle réalisait ce qu’elle venait de proposer à Richard. Mais pire était encore d’attendre sa réponse. Elle le regardait fixement, en espérant avoir l’air naturel et à l’aise…
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Theobald Murat Emploi : Apothicaire le jour, chef des Rebelles la nuit

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Theobald Murat
MessageSujet: Re: Deux rencontres impromptues   Deux rencontres impromptues EmptyDim 14 Juil - 15:09

La plante eut l'air de faire effet rapidement, car déjà Sophie sautait sur ses pieds et lui expliquait son intérêt pour l'escalade.
Theobald la comprenait parfaitement, il n'y avait rien de mieux qu'un bon effort physique soutenu pour en oublier l'espace d'un instant ses problèmes. Le contact avec la roche, la mousse, bref l'environnement de la montagne avait cet effet lui aussi. Bien que cela soit devenu de plus en plus compliqué de vraiment mettre les problèmes de côté depuis quelques temps.

L'hybride ne manqua pas de noter qu'elle travaillait au Grand Conseil, et même s'il n'en montra rien, intérieurement il se demanda de quel bord elle était dans le conflit. Beaucoup de sorciers ne prenaient pas de parti, mais en ce sens prenaient celui du Grand Conseil selon Theobald, car ils ne participaient pas aux mouvements qui tentaient d'enrayer la politique répressive. Se taire, c'était comme accepter.

- J'imagine que travailler et vivre dans la capitale peuvent être stressants. Je ne sais pas comment vous pouvez tenir toute la semaine dans cette agitation., commenta-t-il en remettant son sac à dos sur ses épaules.

Toute ragaillardie par le myosteris, Sophie lui fit alors une proposition à laquelle il ne s'attendait pas. Il mit quelques secondes à répondre, hésitant à refuser tout bonnement car il n'avait pas le temps de s'éterniser. Les plantes qu'il avait cueillies nécessitaient d'être traitée et conservée assez rapidement, pour ne pas perdre leurs vertus curatives. Il avait malgré tout encore quelques heures devant lui...et la jeune femme lui était sympathique ! Il pourrait être intéressant d'en apprendre plus sur son activité au grand conseil. Theobald ne manquerait jamais l'occasion de convertir une bonne âme à sa cause !

- Je vous remercie de l'invitation, mais je vais devoir la décliner pour sa plus grande partie. Je dois rentrer chez moi ce soir, m'occuper de tout ça., répondit-il en désignant son sac du pouce, Je peux accepter un verre en revanche.

Avec un sourire, il lui offrit à nouveau son bras en lui expliquant qu'il préférait opérer un transplanage d'escorte pour lui éviter de se désartibuler. On n'était jamais trop prudent, même si le traitement semblait avoir été très efficace.
Ils atterrirent dans une cabane à moutons vide à l'entrée du village, et firent le reste du chemin à pieds. L'auberge possédait une terrasse agréablement ombragée par des parasols, et ils prirent place en commandant leurs boissons. Theobald se permit de reprendre leur discussion sur le quotidien de Sophie.

- Vous avez donc une vie bien chargée au Grand Conseil ? Qu'est-ce que vous y faites ?

Il remercia le serveur qui déposait un jus de tomate devant lui.
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Sophie de Châteauvert Emploi : Sénatrice au Département du Contrôle des Objets et Trafics illicites

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Sophie de Châteauvert
MessageSujet: Re: Deux rencontres impromptues   Deux rencontres impromptues EmptyMar 16 Juil - 16:41

Sophie haussa les épaules et eut un sourire résigné face à la remarque de Richard quant à l’agitation qui devait régner dans la capitale.
- C’est effectivement parfois stressant, mais, au final, j’aime bien toute cette agitation ! Et quand j’en ai assez, je viens me ressourcer à la montagne. Je pense avoir trouvé un certain équilibre, conclut-elle.

Voyant qu’il hésitait à répondre à sa proposition de se joindre à elle pour dîner, Sophie se sentit idiote de la lui avoir faite, mais elle tâcha de ne pas laisser voir son embarras. Le début de sa phrase n’était d’ailleurs pas très engageant et la jeune femme pensa qu’il allait tout bonnement refuser. Cependant, il déclina seulement une partie de son invitation et c’est avec un certain soulagement et surtout beaucoup d’enthousiasme qu’elle l’entendit accepter prendre un verre avec elle. Elle se contraignit à ne pas sourire comme une enfant et se contenta d’un sourire raisonnablement joyeux :
- Oui, bien sûr, je comprends que vous ne voulez pas gâcher votre récolte !

Elle accepta sans rechigner le transplanage d’escorte, pour partie car elle pensait qu’il avait raison, pour partie car elle n’allait pas refuser de lui prendre le bras ! Ils arrivèrent sans encombre dans une petite cabane à moutons et prirent la direction de l’auberge où ils s’installèrent en terrasse. Tandis qu’ils commandaient à boire, un jus de tomate pour lui et un jus de sureau pour elle, Richard lui demanda ce qu’elle faisait au Grand Conseil.
- Je suis sénatrice, répondit-elle.

Elle but une gorgée de son verre avant d’ajouter :
- Plus précisément, je travaille au Département du Contrôle des Objets et Trafics Illicites. C’est un métier vraiment passionnant, même si, actuellement, la politique menée par notre Consul le rend un peu moins agréable…

Sophie ne craignait pas de dire tout haut ce qu’elle pensait à un parfait inconnu. Après tout, elle n’avait pas peur d’afficher ses convictions face au Consul ou à ses partisans, bien plus dangereux, selon elle, qu’un apothicaire !
- Mais bon, c’est aussi dans ce genre de situation que l’on voit le vrai courage politique ! Car il est facile de se battre pour ses idéaux quand tout va bien ou quand le contexte est favorable… Mais si on les abandonne aux premières difficultés, alors, c’est qu’on n’y croyait pas vraiment à la base.

Elle se rendit néanmoins compte que l’homme lui avait seulement demandé ce qu’elle faisait dans la vie et non de lui faire part de ses réflexions sur la politique actuelle, ou la politique tout court d’ailleurs.
- Pardonnez-moi, dit-elle d’un air un peu gêné. Mon métier est, pour ainsi dire, toute ma vie. J’ai tendance à m’emballer quand j’en parle, mais j’oublie que la politique n’intéresse pas forcément tout le monde !...

Elle lui jeta un coup d’œil, attendant qu’il réagisse à son dernier commentaire.
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Theobald Murat Emploi : Apothicaire le jour, chef des Rebelles la nuit

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Theobald Murat
MessageSujet: Re: Deux rencontres impromptues   Deux rencontres impromptues EmptyDim 3 Nov - 15:09

Bonne pioche ! Theobald écoutait Sophie lui exposer son travail et ses convictions en buvant tranquillement son jus de tomate. En voyant son empressement à bien faire comprendre de quel côté elle se situait, un léger sourire apparut sur les lèvres de l'homme.
Il secoua la tête vivement lorsqu'elle s'excusa de s'être emballée.

- Ne vous excusez pas d'avoir des convictions, d'autant plus quand celle-ci sont honorables.

L'hybride était on-ne-pouvait-plus sérieux, mais il décida de continuer sur le ton de la plaisanterie pour aborder le sujet hautement difficile qu'était la politique de leur époque.

- Finalement il n'y a pas qu'à la montagne que vous devez affronter des ours, je me trompe ?

Après une courte pause, il répondit à sa curiosité, ne prenant pas d'énormes risques en dévoilant le fond de sa pensée :

- C'est vrai, la politique barbe beaucoup d'entre nous, mais c'est bien dommage si vous voulez mon avis. Je pense néanmoins qu'une partie du peuple s'en désintéresse majoritairement parce qu'ils ont l'impression que leur voix ne sera jamais entendue, quoi qu'ils fassent. Ne le prenez pas mal, mais notre gouvernement fonctionne en système fermé et il est déjà tellement difficile de devenir Conseiller si l'on ne possède pas les bonnes connexions et relations que beaucoup abandonnent et se sentent abandonnés par des politiciens plus intéressés par leur profit personnel que par le bien commun. Heureusement, vous n'êtes pas tous comme ça, j'en suis convaincu.

Avec un soupir, il ajouta :

- Quant au Consul Courtois, c'est une autre histoire...il nous prouve que certains idéaux auraient mieux fait d'être découragés.
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Sophie de Châteauvert Emploi : Sénatrice au Département du Contrôle des Objets et Trafics illicites

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Messages : 39

Sophie de Châteauvert
MessageSujet: Re: Deux rencontres impromptues   Deux rencontres impromptues EmptyMar 24 Déc - 17:54

Sophie put se rendre rapidement compte que Richard était non seulement intéressé par la situation politique de leur pays, mais également qu'il semblait plus proche de ses orientations à elle que celles dominant au Grand Conseil. Elle eut un sourire embarrassé lorsqu'il plaisanta sur le fait qu'elle ne devait pas rencontrer que des ours à la montagne :
- Si vous saviez... se contenta-t-elle de répondre.

Elle l'écouta avec un intérêt non feint lui exposer son avis sur la manière dont la politique était perçue par une grande partie de la population. Elle ne pouvait le contredire, malheureusement. Si son père n'était jamais intervenu pour l'aider à entrer au Grand Conseil ou progresser dans sa carrière politique, elle savait que le simple fait de s'appeler "de Châteauvert" lui avait ouvert certaines portes et elle était bien au courant de la manière dont la plupart de ses collègues était arrivée au pouvoir.
Elle fut toutefois rassurée l'entendre dire qu'il ne mettait pas tous les politiciens dans le même sac et restait persuadé que certains d'entre eux agissaient pour le bien commun.
Il conclut sur une note vague mais teintée de critique à l'encontre de leur Consul, ce qui réjouit Sophie. La confiance qu'il lui inspirait depuis le début de leur rencontre se trouvait renforcée par ses propos. S'il avait été pro-Consul, elle aurait été franchement déçue. Elle aurait alors terminé son verre au plus vite, l'aurait une fois de plus remercié pour son aide et aurait été bien contente de le voir partir. Là, c'était tout le contraire qui se produisait.

- Je suis malheureusement d'accord avec vous, dit-elle en référence au fonctionnement de leur classe politique. C'est un milieu fermé, aussi bien dans son accès que dans son mode de pensée. Mais vous avez aussi raison de ne pas perdre espoir : nous sommes quelques uns qui croyons fermement qu'être politiciens est avant tout un devoir et non un privilège. Ma famille s'est toujours battue pour combattre la cause des laissé-pour-compte. Mon père et ma grand-mère ont défendu les valeurs en lesquelles notre famille a toujours cru, comme la solidarité et la non-discrimination. La situation n'a pas toujours été aussi... désolante qu'elle peut le paraître aujourd'hui. Mais je suis convaincue que cela n'est que temporaire.

Sophie croyait fermement en ce qu'elle disait à Richard. Son regard s'assombrit légèrement quand il mentionna les idéaux du Consul :
- Là encore, je vous rejoins. J'ai peine à croire qu'ils puissent avoir trouvé un écho aussi favorable. Je ne peux me résoudre à penser qu'une grande majorité de la population croit réellement en l'infériorité des sorciers hybrides... Pour moi, il manipule l'esprit des gens en insufflant la peur et je suis bien résolue à combattre ça.

Si elle avait débuté ses paroles d'un air presque peiné, elle avait terminé avec détermination. Elle finit par un sourire à l'adresse de Richard :
- Mais passons à autre chose et ne nous gâchons pas cette belle fin de journée en pensant à M. Courtois... Dites-moi plutôt à quoi vont vous servir les plantes que vous avez récoltées ?
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