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 De trop brèves retrouvailles ... [Irmine]

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Goulven Le Guerrec Emploi : Avocat

Date de création : 07/01/2015
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Goulven Le Guerrec
MessageSujet: De trop brèves retrouvailles ... [Irmine]   De trop brèves retrouvailles ... [Irmine] EmptyMar 25 Avr - 22:34

Goulven marchait dans les ruelles de Bois-Doré, les mains enfoncées dans les poches de sa veste de cuir et l'air renfrogné. De profonds cernes se dessinaient sous ses yeux, il ne comptait plus les nuits blanches depuis longtemps.
Pendant des mois, l'avocat avait croulé sous le travail à tel point qu'il lui était arrivé de ne plus savoir par quel bout prendre les choses. Il avait souvent eu l'impression de se battre contre des moulins mais avait refusé et refusait encore d'admettre que la situation était perdue, même s'il était en train d'y laisser sa santé. Le souvenir de Jared lui interdisait tous les jours d'abandonner et sa dernière entrevue avec Theobald au Grand Conseil l'avait marqué à tel point qu'il ne sortait pas de son questionnement existentiel. De rage, il avait plusieurs fois fait valsé les dossiers sur lesquels il planchait, il lui était même arrivé d'insulter un magistrat une fois, ce qui lui avait causé de sérieux ennuis. Etait-ce ce fait qui lui avait valu l'incendie de son appartement ? Goulven n'en savait rien, mais cela lui avait fait le même effet que s'il avait été stupéfixé par 12 sorciers avant de se faire écraser par un troll. C'était un mercredi tiède d'Avril et la soirée s'annonçait belle, il avait prévu de retrouver Irmine, de passer la soirée avec elle chez lui, les moments avec elle se faisant bien trop rare. Mais il avait retrouvé à la place de son appartement de Pommeraye qu'un tas de cendres et son bureau à quelques rues de là avait subit le même sort. Il ne lui restait rien de plus que ce qu'il avait sur le dos. Obligé de prendre congé d'Irmine en hâte et sans explication, il traînait depuis quelques jours et frappait aux portes des amis pour voir si on pouvait bien lui faire une place dans un coin. C'était plus que certain, il n'avait plus de place, nul-part.

Quelle option, autre qu'abandonner, lui restait-il ? Il était entre deux eaux et ne savait plus quoi faire. Au bord de l'épuisement, il avait sollicité Irmine pour la voir. Il ne lui avait pas demandé grand-chose, il savait que la situation était compliquée pour elle aussi, juste une heure pour être dans ses bras. Il lui avait laissé le choix du lieu, la date et l'heure pour être sûr d'avoir du temps avec elle, et s'était rendu disponible. Cette petite entrevue, c'était un peu son phare dans la nuit.
A mesure qu'il avançait vers elle, son cœur se serrait. Il savait que la voir lui ferait du bien. Il plongerait dans ses bras, la trouverait magnifique, subirait son regard lourd de reproches, se noierait en excuses et en explications, l'embrasserait … et quoi qu'il arrive ensuite, quel que soit le temps qui leur serait accordé, aurait bien trop de peine à la quitter.

Il était en avance au rendez-vous, pour une fois, lui qui était toujours ponctuel voir légèrement en retard. Sachant qu'elle pouvait arriver d'un moment à l'autre, il essaya d'habiller son visage avec un sourire tranquille mais sans grand succès. Il guettait le pas léger de sa Naïade, le cœur battant d'impatience.
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Irmine Boisseuil Emploi : Bibliothécaire de Beauxbâtons

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Irmine Boisseuil
MessageSujet: Re: De trop brèves retrouvailles ... [Irmine]   De trop brèves retrouvailles ... [Irmine] EmptySam 20 Mai - 1:36

L'une des qualités d'Irmine était sa ponctualité exemplaire. Toute petite on lui avait inculqué l'importance d'être à l'heure et de ne pas faire attendre son entourage, car c'était le comble de l'impolitesse ; et si elle devait déjà importuner la société par de fâcheuses origines, autant ne pas en rajouter avec des retards pénibles. Pourtant, ce jour-là, elle allait faillir à sa réputation.

La jeune femme était affairée à tenter de décrypter le mystère qui l'obsédait depuis le retour d'Yngvar, celui qu'il avait ramené avec lui et dans lequel il l'avait embarquée sans n'avoir guère dû insister. Les deux sorciers passaient l'après-midi ensemble, comme souvent dès que la jeune femme pouvait s'éclipser de Beauxbâtons, penchés sur d'épais grimoires afin de trouver un sens aux inscriptions de la boite contenant la terre de l'Atlantide.
Ce n'est que lorsque le cloché du village auvergnat où ils se trouvaient sonna dix-neuf heures et quinze minutes qu'elle réalisa qu'elle était déjà en retard pour le rendez-vous qu'elle avait fixé avec Goulven. En hâte, elle rassembla les rouleaux de parchemins qui leur avaient servis de brouillons, les mit sous clé dans un secrétaire, et pressa Yngvar de ranger le sujet de leurs recherches. "Et trouve-toi un autre endroit que cet hôtel brocéliandais pour vivre ! C'est vraiment pas malin de garder le coffre là-bas.", le conjura-t-elle pour la énième fois tout en verrouillant la porte de l'appartement d'Arsène derrière eux. Elle le serra brièvement dans ses bras, et transplana ensuite directement à Bois-Doré.

Irmine apparut sur la Grande Place du village de l'Île de Vermeil, et fut bien contente de s'être lancée ses sortilèges d'Imperméabilité sous le regard désapprobateur de son meilleur ami, car il pleuvait des cordes. Elle tint sa baguette à la verticale et incanta la formule lui permettant de se protéger sous un parapluie invisible, mais bien qu'il n'y eut aucun risque de voir apparaître ses marques de naïade, elle sentit ses nerfs se tendre par réflexe malgré tout. Apercevant Goulven sous l'auvent d'une boutique, elle courut jusqu'à lui pour se réfugier à ses côtés, le gratifiant d'un rapide baiser on-ne-pouvait-plus chaste. Ils étaient à Bois-Doré, et elle avait horreur de s'exposer.

- Excuse-moi, je n'ai pas vu l'heure passer. Tu  es ici depuis longtemps ?

La jeune femme comptait sur la tendance de son amant à ne pas toujours être à l'heure aux rendez-vous qu'ils se donnaient. De toute manière, il avait également à se faire pardonner le lapin qu'il lui avait posé à la dernière minute quelques jours auparavant. Sans plus d'explications, il avait annulé leur dernière rencontre, bien que celles-ci aient été de plus en plus difficile à programmer, et avait sans cérémonie quémander d'autres retrouvailles la veille. Elle avait consenti à lui accorder une heure en cette fin de week-end, un peu de temps pour eux avant qu'elle ne doive retourner à l'Académie pour préparer la nouvelle semaine.
Si Irmine n'était pas la plus rancunière des femmes, il fallait avouer que la météo ne jouait pas en la faveur de Goulven, venant empirer une tension qui s'insinuait en elle lorsqu'elle repensait au fait que le jeune homme la tenait à distance d'inquiétudes dont elle ignorait la nature depuis plusieurs semaines.

- Tu as une mine terrible...des problèmes au travail ?

Irmine posait la question, mais ne savait si cette fois encore elle obtiendrait l'éternel "tout va bien" qu'il s'obstinait à lui servir lorsqu'elle s'inquiétait pour lui. Sa main frôla celle de Goulven, mais elle ne la prit pas, préférant l'éloigner pour croiser les bras comme si la fraîcheur de l'air la dérangeait.
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Goulven Le Guerrec Emploi : Avocat

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Goulven Le Guerrec
MessageSujet: Re: De trop brèves retrouvailles ... [Irmine]   De trop brèves retrouvailles ... [Irmine] EmptyMar 18 Juil - 23:31

Quand il la voyait après un long moment passé sans elle, c'était toujours la même chose. Il commençait par perdre sa voix et sentir une immense vague d'amour le submerger. Cette fois, l'amour  était teinté de mélancolie et cela le rendit triste. Triste d'être triste ...  Pourquoi n'était-il pas juste heureux de la voir ? Leurs moments à deux se faisaient rares et précieux. Pourquoi fallait-il qu'une émotion si négative l'envahisse ?

- Excuse-moi, je n'ai pas vu l'heure passer. Tu  es ici depuis longtemps ?

- Depuis une demi-heure ... répondit-il la mine si sombre qu'on aurait dit qu'il lui reprochait quelque-chose. Il s'en rendit compte et il s'en voulu.

Il déposa une main sur sa taille pour l'attirer à lui et l'embrasser doucement, mais elle le coupa dans son élan.

- Tu as une mine terrible...des problèmes au travail ?

Il soupira.Où étaient le bonheur et l'insouciance des débuts ? Il ouvrit la bouche pour commencer à lui parler mais au moment de lui dire, il réalisa soudain qu'il avait besoin de légèreté, de retrouver Irmine, et d'oublier les soucis, ne serait-ce qu'une soirée. Alors il lui fît un sourire fatigué.

- N'en parlons pas ce soir ... Tu veux bien ?

Il ne voulait pas gâcher leurs retrouvailles, lui dire qu'il était sans toit, probablement sans travail, et doutait de tout ? Non.
Il la fît tourner doucement et alla quérir ses lèvres avec tendresse.


- Comme les tiennes, mes journées sont longues, intenses, compliquées. Allons boire un verre, manger quelque-part, se ballader, danser, je ne sais pas ... mais faisons quelque-chose pour nous, ce soir ... ma belle ... tu veux bien ?

Il n'avait pas envie de parler de ses problèmes et ne se sentait pas capable de recevoir les siens ce soir ... et c'était dire sa détresse s'il lui proposait de danser ...
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Irmine Boisseuil Emploi : Bibliothécaire de Beauxbâtons

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Irmine Boisseuil
MessageSujet: Re: De trop brèves retrouvailles ... [Irmine]   De trop brèves retrouvailles ... [Irmine] EmptyMer 19 Juil - 1:32

La mine qu'afficha Goulven en annonçant le temps qu'il avait attendu fit croire à Irmine qu'il le lui reprochait. Elle ne dit rien, estimant qu'en effet elle aurait dû être à l'heure, mais son visage se ferma. Il était bien mal placé pour lui en vouloir pour ça !
Le jeune homme l'attira à lui, comme à son habitude, pour quémander les baisers qu'elle retenait, mais il n'obtint pas les effusions qu'il attendait. A la place, elle embraya sur l'éternelle question sans réponse : qu'est-ce qui pouvait bien tracasser Goulven ?

L'espace d'un instant, il sembla qu'Irmine obtiendrait enfin les réponses qu'il éludait...mais elle fut une nouvelle fois déçue. Le sourire qu'il accompagna de sa demande de ne pas aborder le sujet ne trompait personne, toutefois la naïade n'était pas du genre à insister. S'il tenait tant à avoir des secrets, c'était son droit après tout. Cela ne lui plaisait pas, mais cela donnait à la jeune femme le droit de ne pas dévoiler les siens.

- Comme tu veux., répondit-elle en haussant les épaules.

La bibliothécaire consentit enfin à répondre aux baisers de son amant, sans pour autant se détendre réellement. Elle n'aimait pas s'afficher à Bois-Doré, il le savait ! Elle le repoussa donc doucement après quelques secondes, jetant un discret regard autour d'eux, mais les habitants du village avait mieux à faire ce soir-là qu'à espionner les retrouvailles de deux amoureux.
La détresse de Goulven frappa Irmine de plein fouet lorsqu'elle croisa son regard, mais surtout le pli amère qui serrait les coins de sa bouche. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas vu le sourire qui l'avait charmée.
S'y ajouta ses propositions d'activité, passablement irréfléchies étant donné que lui lui proposait de danser. L'hybride allait commencer à réellement s'inquiéter -elle avait l'impression de ne faire plus que ça sur tous les aspects de sa vie !-, sauf qu'il l'affubla d'un surnom qui aurait pu passer pour affectueux, s'il n'était pas à des kilomètres des habitudes de Goulven.
"Ma belle" ? Depuis quand recourrait-il à ce genre de niaiseries ? Venant d'Yngvar c'était commun, venant de Goulven, vraiment pas. Elle se raidit instinctivement et leva à nouveau sa baguette pour s'en servir comme parapluie.

- Je n'ai pas beaucoup de temps, on peut aller boire un thé. Après je dois rentrer au Palais.

Folle soirée en perspective ! Elle aurait préféré s'isoler dans les bois, mais le temps ne le leur permettait pas.
Irmine précéda donc Goulven jusqu'au salon de thé du village, où ils s'installèrent face à face et commandèrent des boissons chaudes. La jeune femme s'enfonça dans le dossier de son siège, gardant ses mains sur ses genoux. Naguère, elle l'aurait laissé lui prendre la main et ils se seraient lancé dans une interminable conversation sur quelconque sujet qui les passionnait. Aujourd'hui, un lourd silence pesait sur leur rendez-vous.
Irmine avait l'impression qu'ils redevenaient en partie des étrangers l'un pour l'autre. Ce sentiment lui broyait le coeur, mais elle ne savait comment remonter cette pente dangereuse sur laquelle ils étaient engagés. Lui parler d'elle ? Ce qui l'obsédait ces temps, elle ne pouvait lui en faire part ; ses recherches avec Yngvar étaient trop délicates pour que quiconque soit au courant...et elle n'allait pas en parler dans un lieu public !

- Ta petite protégée a encore fait des siennes., évoqua-t-elle distraitement afin de ne pas avoir l'impression qu'elle aurait eu meilleur temps de continuer son travail avec Yngvar plutôt que de perdre une heure à bouder, Figure-toi que Vannier a été retrouvée en train de piéger les fenêtres des dortoirs des Cycna.

Irmine finissait par être blasée par les frasques du Lily, mais elle savait que Goulven avait de la sympathie pour la Lutra à qui il avait donné des cours d'été. Néanmoins, il était évident que l'hybride de nymphe ne cherchait qu'à meubler la conversation. Alors malgré qu'elle ait accepté de ne pas parler de problèmes, égal à elle-même dans son habitude de ne pas ménager ses proches, elle ne put retenir la question qui s'échappa de ses lèvres :

- Pourquoi as-tu annulé notre rendez-vous l'autre soir ?
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Goulven Le Guerrec Emploi : Avocat

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Goulven Le Guerrec
MessageSujet: Re: De trop brèves retrouvailles ... [Irmine]   De trop brèves retrouvailles ... [Irmine] EmptyJeu 28 Sep - 22:17

Son envie de raviver la légèreté de leurs moments passés ensemble contrastait avec la gravité avec laquelle il la regardait. Pas étonnant que dans cette réalité distordu, Irmine ne réponde pas à ses besoins d'affection. Leurs retrouvailles étaient teintées d'amertume, l'un dissimulant à l'autre certaines vérité gênante au nom du bonheur simple de rester ensemble.
Goulven ne réalisait pas qu'il s'enlisait, petit à petit, dans un mensonge.
Lui, avocat, qui manipulait la vérité avec habileté, mentait par omission à sa Naïade pour ne pas l'inquiéter, pour ne pas voir son beau visage se teinter de tristesse.

Il accepta de se laisser conduire pour un thé, mais sa mine s'assombrit encore si cela était possible, accentuant le creux formé par les cernes sous ses yeux. Goulven avait l'air d'avoir pris plusieurs années en quelques semaines.
Il avait le teint gris et avait visiblement maigri. Son hygiène de vie s'était trouvée considérablement détériorée avec la surcharge de travail. D'habitude, voir Irmine lui redonnait des forces ... mais aujourd'hui, cela l'accablait, et le manque d'elle devenait insupportable.

Irmine lui raconta alors comment Alix, la jeune fille pour qui il s'était battu quelques mois auparavant se comportait à l'Académie et il y avait de quoi rire, mais cette nouvelle ne toucha même pas Goulven dont l'expression du visage ne bougea pas d'un iota. Il planta son regard bleu dans les yeux d'Irmine. Pourquoi ils étaient là ? Ah, si elle ne détestait pas ça, il la prendrait dans ses bras et transplanerait avec elle, loin. Il n'en pouvait plus de Bois-Doré, de Brocéliande et tous ces lieux oppressants.

Au moment où il allait parler, elle lui posa la question fatidique, à savoir pourquoi il avait annulé leur entrevue le week-end précédent.
Il resta silencieux pendant quelques secondes. Le mensonge aurait pu prendre fin en cet instant, mais dans un ultime volonté de préserver Irmine, par peur, aussi, de la faire fuir, il fît le mauvais choix, une fois de plus.

- Une affaire qui a mal tournée. Une fois de plus. Les choses ont mal tourné et je n'ai pas pu gérer, je ne peux pas en dire plus. C'est un peu ... une routine ces derniers temps. A ceci près que, cette fois, c'est sûr, je ne pourrai plus exercer.

Il dit cela, la voix teintée de douleur, la gorge serrée comme s'il se retenait de pleurer. En réalité, il avait presque envie de vomir.

- Crois-moi, j'aurais préféré être dans tes bras.

Il aurait dû être touché plus qu'il ne l'était. Être avocat était sa grande ambition, et le droit sa passion. Mais il comprenait que ce n'était en réalité pas le cas. Sa vraie conviction, c'était la justice. Et la justice n'était pas forcément légal, la légalité n'était qu'une histoire de règles, fondées par des êtres qui n'étaient pas forcément justes.

- Et j'ai aucune idée de ce que je vais faire maintenant. Je suis un peu perdu. Mais en même temps, je me dis que ... plus rien ne me retient et que je peux aller ou bon me semble ...

Il prit sa main, faisant fi de ses réticenses à se montrer en public.

- Je vais donc certainement déménager. Je n'habite plus dans mon appartement, à présent. En attendant ... on peut aller ou bon te semble, toi et moi ...
Irmine, je n'en peux plus de cette vie où je ne te vois que quelques heures ...


C'était sorti comme ça, sans vraiment l'anticiper ...
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Irmine Boisseuil Emploi : Bibliothécaire de Beauxbâtons

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Irmine Boisseuil
MessageSujet: Re: De trop brèves retrouvailles ... [Irmine]   De trop brèves retrouvailles ... [Irmine] EmptyMar 16 Jan - 22:11

L'absence de réaction que son anectode sur Vannier récolta impatienta Irmine. Non, vraiment, s'ils n'étaient désormais là que pour le principe de rattraper le temps qu'ils passaient séparés, cela n'avait plus aucun sens. Il ne s'employait même plus à faire semblant, à l'abreuver de paroles afin de détourner son attention du fait qu'il allait de mal en pire.
Si Goulven croyait avoir épargné ses soucis à Irmine, il s'était fourvoyé : cela faisait des semaines que la jeune femme avait remarqué que quelque chose clochait, qu'il dépérissait, et que la flamme qui s'allumait dans ses yeux lorsqu'il se lançait dans de grands discours semblait étouffée sous une pile de cendres mornes. Il ne lui disait rien, mais ses traits tirés racontait à eux seuls les nuits blanches probables.
Elle lui avait demandé, plusieurs fois, puis elle avait tenté de faire comme si de rien n'était, comme si elle respectait son silence et sa pudeur, alors qu'en réalité elle se vexait de plus en plus de cette mise à distance. Reprenant de vieux réflexes, elle avait de son côté reconstruit le mur entre eux que Goulven s'était pourtant brillamment employé à briser. Plutôt que de tenter de rétablir le dialogue... Irmine n'était pas douée lorsqu'il s'agissait d'entretenir une communication de couple saine !

N'en pouvant plus de cette comédie, Irmine laissa franchir une nouvelle fois une vraie question de ses lèvres. Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il y répondit...à moitié.
La jeune femme éluda l'intermède du "j'aurais préféré être dans tes bras" qu'elle jugeait futile, et se concentra sur l'information qu'il venait de lâcher : il ne pourrait plus exercer.

- Mais qu'est-ce que tu as fait pour perdre ta licence ? Il y a bien un moyen que tu fasses recours et que tu la récupère, non ?

Elle n'imaginait pas qu'il ne s'agissait en réalité par d'un retrait de licence mais de réelles menaces sur sa sécurité. Connaissant un peu la manière de travailler de Goulven, qui parfois oubliait qu'un avocat devait conserver une certaine distance avec ses clients pour garder la tête froide, elle s'imaginait qu'il avait dû commettre une erreur éthique sur laquelle le Grand Conseil avait joué pour se débarrasser de lui. Elle savait qu'il défendait des causes souvent perdues, rien de plus.
Alors qu'il lui répondait d'une manière signifiant clairement qu'il abandonnait sa soi-disant vocation d'avocat, il balança une nouvelle information. Pourquoi diable avait-il donc quitté son appartement ? Elle eut un pincement au coeur en repensant aux doux moments qu'ils y avaient passé ensemble, et à ce lieu qu'elle avait apprécié.
Mais le plus gros restait à venir, qu'il livra dans une précipitation qui perdit définitivement Irmine.

Un silence pesa entre eux l'espace d'une minute, durant lequel Irmine considéra son amant afin de s'assurer qu'elle avait bien compris ce qu'il sous-entendait.

- Es-tu en train de me demander de quitter Beauxbâtons pour emménager avec toi ?

Dans d'autres circonstances, Irmine aurait pu être émue par cette proposition audacieuse, mais cette proposition voilée avait un goût amer.

- As-tu seulement réfléchi deux secondes à ce que cela signifie ? Tu me demandes de quitter ma position à l'académie pour te suivre alors que tu ne sais même pas où tu veux aller.

La naïade se passa une main sur le visage, cherchant les mots les moins blessants pour exprimer la peur qu'elle ressentait.

- Je ne peux pas être ta bouée de sauvetage.

Elle ne voulait pas être dure, mais il lui donnait l'impression de se raccrocher à elle désespérément, et par-dessous elle avait peur de ne pas être capable de l'aider à garder la tête hors de l'eau. Pas quand elle-même ramait déjà de son côté.
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Goulven Le Guerrec Emploi : Avocat

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Goulven Le Guerrec
MessageSujet: Re: De trop brèves retrouvailles ... [Irmine]   De trop brèves retrouvailles ... [Irmine] EmptyJeu 14 Juin - 21:52

- Es-tu en train de me demander de quitter Beauxbâtons pour emménager avec toi ?

Pas vraiment, en fait. Goulven était surtout en train d'éluder la question d'Irmine, à savoir ce qu'il avait bien pu faire pour perdre sa licence d'avocat. Rien, en fait. Car techniquement, il ne l'avait pas perdue, mais il était tout de même forcé d'arrêter sinon ...
Sinon, ce serait peut-être lui qui partirait en cendres, la prochaine fois. Goulven réalisa alors que, pour la première fois depuis qu'il avait obtenu sa licence, il avait peur pour lui, peur pour sa vie, peur pour Irmine, de perdre Irmine. L'angoisse, petit à petit, l'envahissait.


- As-tu seulement réfléchi deux secondes à ce que cela signifie ? Tu me demandes de quitter ma position à l'académie pour te suivre alors que tu ne sais même pas où tu veux aller.

Non, il n'y avait pas réfléchi parce qu'il n'y avait rien de censé, dans cette proposition. Ce n'était pas parce que lui venait de tout perdre, qu'il devait demander à Irmine de renoncer à tout ce qui lui était cher. Le jeune homme déglutit avec difficulté, voyant qu'il avait fait naître la peur dans les yeux de la nymphe des eaux.

- Je ne peux pas être ta bouée de sauvetage.

- Tu l'es déjà.

Il baissa la tête tristement. Dans les heures les plus sombres, une pensée pour Irmine ravivait la lumière, l'espoir, et lui donnait la force de continuer. C'était inexplicable. Il ne savait pas pourquoi il agissait comme cela.

En fait, s'il était devenu avocat, c'était surtout grâce à Irmine, qui avait trouvé les mots qu'il fallait pour l'encourager, ou plutôt, lui botter les fesses. La naïade parlait peu, mais ce qu'elle disait touchait toujours le jeune sorcier en plein coeur, si bien qu'il était rapidement tombé sous son charme, comme envouté. Et l'amour qui était né pour elle était devenu, pour Goulven, le sentiment le plus précieux, pur, le plus beau qu'il n'ait jamais ressenti pour quelqu'un, un sentiment qu'il choyait, et s'efforçait de protéger aussi.
Il ne voyait plus sa vie sans Irmine, et la manière dont elle le percevait était très importante pour lui.

Il releva la tête et la dévisagea. Oui, s'il en était là, c'était parce qu'il était important pour lui de briller devant elle. Important pour lui, qu'elle sache qu'il était capable de défendre des causes perdues. Parce que cela signifiait, ni plus, ni moins, qu'il pourrait la protéger quoi qu'il arrive, et qu'il voulait en être capable. Parce qu'on était à l'aube d'une guerre. Alors comment lui avouer qu'il ne voulait plus être avocat ?
Goulven ignorait pourtant tout de l'hybridation de celle qu'il aimait.

Mais à force d'avoir peur, il avait fini par provoquer ce qu'il redoutait le plus. Il avait fini par s'enfoncer dans les mensonges et les omissions. Et ça devenait intenable, surtout maintenant qu'il avait pris conscience qu'il était en train de creuser la propre tombe de son couple à l'agonie. Et cette fois encore, c'était Irmine qui l'avait mis sur la voie.


- Alors, il faut que ça cesse.

Il serra les poings et détourna le regard, un court instant.

- Le seul moment où je ne te mens pas, c'est quand je te dis que je voudrais être dans tes bras et que je n'en peux plus de cette vie, où je ne te vois que quelques heures.
Pour le reste, Irmine, je ne suis pas heureux. En obtenant ma licence d'avocat, j'ai cru que je pourrai faire quelque-chose d'utile et qui aie du sens alors que la seule chose qui aie du sens aujourd'hui au fond ... c'est d'être bien, avec toi.
C'est devenu de plus en plus difficile de plaider. Et les gens venaient me voir, de plus en plus désespérés ... mais ... je suis devenu bon, en fait, je n'ai pas eu le choix, parce que parfois, c'était presque une question de vie ou de mort pour les gens que je défendais.
Mais les procès que je perdais devinrent de plus en plus nombreux ... et je me perdais avec eux, comme je te perds de vue, en ce moment.


Il marqua une pause et réprima des larmes.

- J'ai honte de te le dire, et je culpabilise énormément mais ... j'ai décidé de rendre ma licence car je n'ai plus le courage de continuer. J'ai peur. Mon appartement, l'appartement où nous aimions tant nous retrouver a été détruit par vengeance, et je ne sais pas qui c'est, même si j'ai des doutes. Je pourrais enquêter, à quoi bon ? Je ne peux même pas me faire aider, la milice est corrompue et la plupart des sorciers du Grand Conseil me détestent.
Je ne sais pas ce qu'il convient de faire. Je suis épuisé, et à bout. Mais j'ai l'impression des tous les abandonner, ces gens, qui comptaient sur mon aide.


Une larme roula sur sa joue.


- Je ne t'ai pas dit tout ça parce que j'avais peur de te perdre, de t'inquiéter et de gâcher le peu de moments que nous passions ensemble, mais je me rends compte que c'est exactement ce que j'ai provoqué et ne te racontant pas toute la vérité.
Et ... je suis forcé d'admettre que ... je n'ai plus envie. Je n'ai plus envie de me soucier de quelqu'un d'autre que toi, dans cette vie.


Goulven marqua une longue pause et essuya ses larmes. Ca lui faisait tout de même du bien, de pleurer, de lâcher prise, et de parler avec Irmine avec son coeur grand ouvert. Comme avant.

- Alors ma proposition précipitée, irréfléchie et malvenue pour l'instant, est néanmoins sincère et tiendra sans limite de durée dans le temps, Ine.

Il enroula ses doigts tremblant autour des siens.

- Parce que je t'aime. Je t'aime comme la vie. Et que ça ne changera jamais. Même si je ne sais pas toujours te le dire comme il faut, te le montrer comme tu en as besoin. Parfois, tu me sembles insaisissable ... j'aime cela chez toi.

Il releva la tête, plus déterminé.

- Tu as raison. Tu n'es pas ma bouée de sauvetage. Je vais trouver une solution pour me sortir de là. Je ne sais pas encore vers qui me tourner, mais ce n'est pas ton rôle ... j'espère cependant, et je vais tout faire pour qu'on puisse avoir un endroit à nous. Pour qu'on puisse se retrouver ailleurs. Tu me manques.
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De trop brèves retrouvailles ... [Irmine]

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