Malgré l'après-midi passée au bord de la mer avec Irmine et le manque de préparation pour son affaire de l'après-midi, Goulven n'avait pas perdu. Il n'avait aucun mérite, il avait été du "bon" côté. Les moments passés avec la belle bibliothécaire avaient contribué à alléger sa nausée et il était presque serein au sujet de la soirée qui l'attendait : une réception au Grand Conseil. Pour qui ? Pour quoi ? Il n'en savait rien, cela faisait bien longtemps qu'il avait arrêté de se renseigner. Toujours était-il que le sport du soir serait, comme d'habitude, d'éviter son père qui serait certainement présent à cette soirée. Les conjoints, époux et fiancés n'étant pas conviés, sa mère ne serait pas présente ce soir et il ne tenait pas à se retrouver en présence de cet homme en compagnie des huiles du Grand Conseil. La dernière fois qu'ils s'étaient vu, se faire traiter d'avocaillon lui avait suffit.

Néanmoins, il savait qu'il n'était pas dans les petits papiers de Courtois et qu'il valait mieux pour lui et sa place qu'il se trouve là, il n'aurait qu'à serrer les dents le temps de quelques heures avant de partir.

Une fois sur place, il réussi à attraper un verre d'hydromel et se mit dans le milieu de la foule en saluant les gens qu'il connaissait. Ainsi, il n'avait pas l'air de se mettre à l'écart et comme il semblait attendre quelqu'un, on lui fichait la paix.

La belle ambassadrice avait passé l'après midi avec sa sœur et leurs retrouvailles lui avait fait le plus grand bien. Malheureusement elle avait dû la quitter en fin de journée, ayant l'obligation d'assister à la réception que donnait le Grand Conseil. Ania n'avait aucune envie d'y aller, mais elle n'avait pas vraiment le choix. Cela faisait à peine une semaine qu'elle avait prit ses fonctions en tant qu'ambassadrice du Royaume-Unis, elle ne pouvait aisément pas refuser de faire sa première apparition lors d'une soirée. Surtout qu'une information avait fuitée au bureau : un toast serait porté en son honneur.
Anastasiya s'était vêtue d'une somptueuse robe dorée, laissant ses cheveux roux tomber en cascade sur son dos nu. Elle avait une classe folle, c'était inné chez elle. La jeune femme descendit les marches qui menaient à la salle de réception et pût ainsi observer la salle dans son entièreté. Les invités étaient déjà là, et étaient déjà très nombreux. Des petits groupes s'étaient déjà formés, chacun discutait avec l'autre en attendant le début des hostilités.

La vélane déambulait entre les invités, son plus beau sourire aux lèvres. Les hommes se retournant sur son passage étaient nombreux. Elle s'arrêta plusieurs fois discuter avec des petits groupes, saluer les invités les plus prestigieux, lancer des sourires polies à ses collègues de rang inférieurs que les élites ignoraient totalement. Puis elle prit une coupe de champagne et alla se planter dans un coin, priant pour que la soirée ne dure pas toute la nuit.

Encore une réception... Augustus les avaient en horreur. Mais il était bien obligé de s'y plier. Après tout, il était Consul de France, il avait donc des obligations. Il avait donné toutes les consignes aux elfes de maison pour la soirée. Il savait que sa fille devait rentrer de Beauxbâtons le lendemain et il n'avait pas envie qu'elle revienne dans une maison qui semblait abandonnée. Car après tout, il avait passé toutes ses journées au Grand Conseil ces derniers temps et il avait tellement de travail que même lui se sentait un peu dépassé. Mais ce n'était pas la première fois, il s'en remettrait.

Encore une fois, il était arrivé seul. Et encore une fois, il avait senti tous les regards sur lui "il ne s'est toujours pas marié.... qu'attend-t-il? Un si bel homme..." Il avait préféré ignorer ces remarques. Aucune femme n'arriverait jamais à la cheville de Juilia. Bien que de nombreuses femmes avaient assouvi un besoin hurmain à plusieurs reprises, il ne s'était jamais attardé plus d'une nuit avec qui que ce soit.

Mais ce soir, il n'était pas réellement seul. Il avait invité Bénédicte De Beauregard à l'accompagner, mais malheureusement, elle n'était pas encore arrivé. D'ailleurs il préférait ne pas avoir fait son entrée avec elle, il savait pertinemment que cela ferait jaser ses détracteurs et il ne comptait pas du tout leur offrir cette opportunité. Ce serait un trop beau cadeau à leur faire.

De loin, il aperçu la nouvelle ambassadrice du Royaume Uni, Ania Fillarius. Il ne la connaissait que peu, mais savait que sa soeur avait beaucoup fait parler d'elle ces derniers temps. Avoir un oeil sur la jeune femme serait donc sûrement très très bénéfique pour lui. Elle avait beau être une hybride, elle était d'une beauté ensorcelante. Augustus avait d'ailleurs du mal à détacher son regard de la jeune femme. Attrapant au passage une coupe de champagne sur un plateau magique qui passait devant lui, il se dirigea vers la jeune femme comme aimanté. Arrivé à son niveau, il lui fit son plus beau sourire hypocrite et, un large sourire aux lèvres, il dit.

Madame Fillarius... Quelle joie de vous voir parmi nous...Soyez la bienvenue ! J'espère que vos nouveaux vous conviennent ?

Anastasiya s'était élégamment planté dans un coin, une coupe à la main. Elle observait l'assemblée devant elle qui se confondait en sourire hypocrites. C'était un monde vraiment particulier, et la sorcière en faisant parti bien malgré elle. Elle était différente de ces gens là. Ania essayait comme elle le pouvait de se différencier d'eux, mais ce n'était pas chose facile. Pour gravir les échelons et se faire un nom au Grand Conseil il fallait être passe partout, ne surtout pas être quelqu'un d'original ou d'à part. Alors, l'ambassadrice se contenter de prouver sa différence aux gens qui en valaient vraiment la peine – et il étaient si peu nombreux que ce n'était pas un exercice très difficile.

Elle vu arriver ce très cher Augustus Courtois, le roi du faux semblant. La personne la plus importante à cette réception. Et c'était vers elle qui se dirigeait. Anastasiya ne le connaissait pas, ou presque pas, elle avait seulement entendu parler de lui mais ne l'avait encore jamais rencontré. Évidemment tout le monde au Grand Conseil savait à quoi il ressemblait c'est pour cette raison qu'elle sût immédiatement à qui elle avait à faire.
Elle lui fit son plus beau sourire, à la fois séducteur et avenant.

« Monsieur Courtois, je suis enchantée de vous rencontrer enfin », dit-elle en lui serrant délicatement la main. « Ils me conviennent à merveille, je vous remercie. Je me plais beaucoup ici ! Et l'accueil que j'ai reçu était parfait. »

Ania bu une gorgée de son champagne. Elle se demandait comment elle pourrait à la fois paraître extrêmement charmante et polie, tout en essayant de se débarrasser de lui et rentrer chez elle. Elle n'avait qu'une seule idée en tête : retrouver la sérénité de sa maison vide. Mais pour le moment, l'heure était aux courtoisies et à la politique.

« Monsieur le Consul, permettez moi de vous dire que vous avez fait du très beau travail en France. Je trouve ce pays merveilleux ! Cela me change de l'Angleterre, même si j'aime mon pays, je ne pouvais plus tenir une seule seconde de plus dans cet endroit qu'était le Ministère de la Magie ! »

A vrai dire, l'ambassadrice ne parlait pas de politique en cet instant. Mais plutôt de sa vie sentimentale. Et par « Ministère de la Magie » elle voulait surtout dire « ma maison ».