L'horloge de la salle des professeurs indiquait sept heures. Le professeur Maddox était là, assis derrière la grande table où pouvait s'assoir les enseignants, en train de corriger quelques parchemins, tout en mangeant son dîner, un simple assortiments de légumes avec une tranche de roti. Comme il était le seul professeur présent dans la pièce, il s'était permis d'allumer le tourne-disque magique, qui diffusait à présent le "Nocturne" de Chopin. C'était un artiste moldu que Niels appréciait beaucoup, tout comme de nombreux autres, tel que Teleman ou Bach.

Si il était là à l'heure de son dîner, c'est qu'il attendait son collègue, le professeur Richter, qui enseignait l'herbologie à l'académie depuis de nombreuses années. Terminant de donner son cours au septième année, il terminait à dix-neuf heures, et donc, ne devrait pas tarder.

Il devait se voir pour préparer un voyage scolaire qu'ils encadreraient. Niels avait eu plusieurs idées à lui soumettre, comme l'Angleterre, qui était son pays, le Tibet, ou encore la Nouvelle-Zélande. Si ça n'en tenait qu'a lui, Niels les auraient emmenés en Nouvelle-Zélande, car, peu de monde le sait, ce pays à eu une histoire magique extremement forte, et bien plus interessante à ses yeux que nombre de pays occidentaux.

Concernant les dates, ils pensaient partir pendant les vacances de printemps, car le temps serait parfait, ni trop chaud, ni trop froid. C'est à ce moment là, que des pas se firent entendre dans le couloir.

Le professeur terminait à peine son cours, et il devait encore fait un détour par la salle commune des enseignants. Tandis que son pas résonnait dans le couloir, une musique classique sonna de plus en plus fort. Bien incapable de reconnaître le morceau, Friedrich se contenta de pousser la porte en soupirant de fatigue.

- Bonsoir Maddox. Oh, et bon appétit.

Posant un fatras de feuille branlant sur la table, le petit bonhomme extirpa une plume et un encrier ainsi que quelques parchemins froissés. Réajustant ses lunettes il se gratta le front en regardant au loin. Il ne connaissait pas si bien que ça son collègue mais il ne lui était pas antipathique pour autant. S'éclaircissant la voix il lança la discussion :

- Bien, donc avant de commencer est-ce que vous avez trouvé des destinations et aussi doit-on emmener tout le monde ? Parce qu'il va nous falloir un sacré dossier pour que la Beau... La directrice veuille bien valider quoi que ce soit qui sorte des clous. L'idée me plaît bien et ferait une bonne occasion d'étudier un peu les plantes dans leur environnement, mais en ce moment c'est un peu... compliqué, avec notre hiérarchie.

La hiérarchie... En ce moment ses collègues n'avait que ce mot à la bouche... Hierarchie par çi, hierarchie par là, comme si il n'y avait que cela qui comptait. Et puis, si il avait vraiment voulu ne pas avoir de problèmes avec De Beauregard, cela leur aurait été facile. C'est pour ça que Niels lui répondit avec lassitude :

-Ne vous inquiétez pas, je m'occupe de Beauregard, on n'aura aucun problèmes pour avoir son autorisation.

Il posa ses couverts, puis sortir un boût de parchemin de son sac. Pendant quelques instants, il le parcourût, hochant là tête de temps à autre, puis il le posa.

-Oui. Donc, le voyage. J'avais quelques idées de pays où aller. Mais j'avais pensé que la Nouvelle-Zélande, en Océanie, convoendrait parfaitement à nos deux matières. En plus c'est un très beau pays.

Il marqua une pause, puis rejeta un coup d'oeil à son parchemin, sur lequel il avait noté toutes ses idées, pour ne pas avoir à s'en rappeller.

-Je pensais y rester entre deux semaines et un mois, et dormir dans des tentes, ce qui nous ferait économiser les coût d'hebergement. Qu'en dîtes vous ?

Le visage du petit professeur se fermait peu à peu en écoutant son confrère. L'Océanie était un pays lointain et complexe. Les pauvres élèves allaient être obligé d'utiliser des porte-au-loin de grande puissance pour pouvoir s'y rendre et les moins habitués seraient sûrement malades pendant des jours. Le regard du professeur s'égara, ses paupière se fermaient peu à peu. Puis dans un sursaut il se redressa sur sa chaise et essuya d'un geste discret la commissure de ses lèvres :

- Pardon professeur ! Je dors fort mal ces derniers temps, je suis confus !

Toussotant pour reprendre contenance, le petit bonhomme tassa quelques parchemins devant lui et se pinça la lèvre. La libérant il enchaîna :

- J'ai peur que l'Océanie soit très lointaine et un peu rude pour un voyage scolaire. De plus, il nous est déjà compliqué de nous absenter pour un week-end alors pour un mois ! J'étais plutôt parti sur un voyage de trois ou quatre jours. L'idée du camping est très bonne ! Économies et convivialité, ah... Les feux de camps sur les rives de la Pikien... Quel souvenir...

La tête du professeur se secoua de nouveau vivement, le sortant de sa rêverie d'un voyage passé.

- Bref, tout ça pour dire que j'avais plutôt pensé aux rives du Toktogul, vous pourriez étudier les kourganes, et je leur parlerait de la magnifique flore aquatique kirghize !

Puis le regard de Frierich s'éteignît lentement, une certaine tristesse mêlée de lassitude lui parcourût le visage. Morne, il termina :

- Mais je maintiens qu'il faudrait en parler à la Beauregard avant. Cette... femme pourrait nous le refuser facilement, elle refuse déjà qu'on achète des nouveaux ouvrages de cours alors un voyage, pensez bien ! Je n'ai pas très envie de passer du temps à préparer un voyage qui ne se fera pas. Je maintiens qu'il faudrait qu'on lui en parle avant toute chose, mon temps serait plus utiles à donner des cours du soir au fils Massardier qu'à tirer des plans sur la comète.

L’amertume était palpable dans la bouche de l'herbologue. Et c'était d'autant plus frappant dans la bouche de cet éternel optimiste... Le coup d'éclat de la réunion de pré-rentrée l'avait profondément chamboulé.

En disant un mois, Niels avait peut-être un peu exagéré. Il s'imagina la tête que pourrait tirer la directrice si il devait partir avec quelques élèves pendant un mois ! Cela le fit sourire, et je pense que le professeur Richter ne compris pas bien pourquoi Niels souriait. Ne voulant pas que son collègue croit qu'il se moquait de lui, Niels s'expliqua :

-Si je rit, c'est que je m'imaginais la tête de notre supérieur en lui annonçant que nous partions un mois. C'est vrai, j'ai été trop optimiste, vous aviez raison, et je pense, comme vous l'aviez si bien dit, que quatre ou cinq jours serait parfait.

Ensuite, le petit professeur lui parla une fois encore de l'avis de la directrice sur ce voyage, ce qui exaspéra encore Niels. POURQUOI ?! Pourquoi avait-t-il tant peur qu'elle refuse ?

-Ne vous inquiétez pas je vous ai dit ! J'ai rendez-vous dans son bureau d'ici peu, je lui en parlerai, et puis vous verrez, elle acceptera. Donc nous ne faisons aucun "plan sur la comète", comme vous dîtes.

Si il devait se répéter encore une fois, Niels n'apprécierait pas du tout. Enfin. Il devait maintenant lui parler du nombre d'élève qu'ils allaient emmener, et de la petite liste qu'il avait rédigé.

-J'avais pensé emmené entre 6 et 8 élèves, comme ça, nous ferons des économies de nourritures. J'avais fait une petite liste d'élève que l'on pourrait emmener. Sur cette liste il y avait :

Niels jeta un coup d’œil à cette dit liste.

-Demange, les Massardiers, Jones, Rondeau, La Malice, Dupuis, Monrency et Sainclair. Je vous liste réduire la liste, mais j'aimerais beaucoup emmener Sainclair.

Il venait d'énoncer sa liste d'élève. Friedrich reprit la parole, puis lui expliqua que, d'après lui, ils pourraient emmener sous forme de... volontariats, disons, des élèves. Le volontariat contrôlé, tout de même, parût être une bonne idée à Niels. La destination annoncé, les élèves intéressés s’inscriveraient, et le voyage se passerait pour le mieux, car personne n'aurait été obligé de venir (Bien qu'un voyage scolaire attire habituellement un grand nombre d'élève).

-Ma foi, je pense que prendre les élèves sur inscription, comme vous dîtes, serait une bonne idée. Mais avant de procéder au tirage au sort, il faudrait peut-être retiré les inscriptions de certains élèves, comme Grange par exemple.

Voyant que Niels ne mangeait que peu, son collègue se mit à lui parler de chose peu ragoutante, il faut bien l'avouer. Il lui proposa une potion pour la « maladie » qu'avait Niels, mais le professeur d'histoire de la magie ne pensait pas que ça lui était nécessaire.

-Merci bien Richter, ou Friedrich, si je puis me permettre, mais je ne pense pas en avoir réellement besoin. Je n'ai juste pas trop d'appétit ce soir.

Revenant au sujet du voyage, Friedrich proposa de monter deux dossier pour la directrice.

-Et bien, c'est une fort bonne idée que vous avez là. Nous pourrons chacun réalisé notre projet, et celui qui sera qualifié de « meilleur », sera choisi. Et peut-être, qui sait, pourrons nous faire les deux ! Bien que je pense que je sois un peu trop optimiste la dessus, dit Niels en souriant.

Puis, changeant de sujet, il demanda au botaniste :

-Pour changer de sujet, j'ai lu dans un livre le mot Snargalouf, si je me souvient bien, et il y avait écrit que c'était une plante. Je ne l'ai jamais étudié, donc pourriez vous m'en donner de plus ample explications ?

[HJ : Pardon pour le retard]

Alors comme ça le snargalouf ressemblait à une souche d'un arbre mort... Niels ne s'asseillerais plus jamais sur une souche pour se reposer, lors de la randonnée rituelle annuelle qu'il faisait avec ses parents, son frère et sa soeur. Si par hasard son déjeuner venait à être avalé par sa table, il saurait que c'est le moment de reprendre la route. Et en entendant parler le professeur Richter, il comprit qu'il n'était pas le seul enseignant passioné par son domaine.

-C'est très intéressant ce que vous me dîtes là. On voit que vous connaissez bien votre sujet, lui-dit Niels avec sincérité.

D'un coup, changeant de sujet, le collègue de Maddox se mit à aborder un point tabou dans cette école : la directrice. En vérité, Niels appréciait sa supérieur et ses délicates manières tout autant que ses collègues, mais il lui fallait joué le jeu si il voulait rétablir un équilibre précaire. Mentir au professeur Richter ne lui plaisait pas trop, mais il n'avait pas vraiment le choix.

-Et bien... C'est une personne pour le moins charmante, bien que, comme nous tous, elle ai ses défauts. Elle fais beaucoup de chose pour l'académie, et je pense, que le reste du personnel devrait prendre un peu plus à coeur tous ses efforts, bien que parfois, je l'accord, elle soit un peu extrême. Mais pourquoi cette question ?

[HJ : Pas de soucis !]

Le botaniste de Beauxbâtons se sentait un peu mal à l'aise dans son costume élimé. Décrochant ses lunettes de son nez pour avoir une excuse pour détourner le regard, le petit bonhomme poussa un profond soupir désappointé. Le regard perdu à la fenêtre, sa bouche se pinça, l'amertume et une note de tristesse se lisait sur son visage. Remettant ses lunettes il finit par répondre à son collègue :

- J'avoue être de plus en plus anxieux. Notre école... Notre école a toujours été un havre de paix et de tolérance. Un lieu d'apprentissage et un refuge. Mais plus les jours passent et plus les discussion sur les sujets d'enseignements, le confort des élèves et la qualité de l'enseignement sont remplacées par celles sur les finances de l'établissement, les réductions de personnel et les restrictions. Je dois bien avouer que je commence à redouter ce que l'avenir nous réserve et j'ai peur que ... La directrice Beauregard ne soit pas... en bonne cohérence, avec... L'esprit de notre établissement. On dirait qu'elle voit l'école comme une usine à têtes remplies. Pas un établissement scolaire.

Puis rapidement, Friedrich se tût. Son camarade avait l'air de ne pas partager ses avis, et son dernier coup d'éclat restait encore frais dans sa mémoire. Ses colères étaient rares, et celle-ci était même une première...

Accoudée à la table, Niels remuait le café qu'il venait de faire apparaître pour terminer son repas, tout en écoutant attentivement ce que lui disait son interlocuteur. La mine un peu déconfite, Friedrich enleva ses lunettes quelques instants, et son regard exprima un mélange entre tristesse et amertume. Puis il lui exposa son avis concernant la directrice. Malheureusement, ce qu'il lui dit était plus que vrai. Niels supposait grandement que l'école avait toujours été un havre de paix au temps de madame Maxime, et en voyant les dégâts qu'avait causé Bénédicte, il imaginait facilement une école plus reposante et intéressante...

Quand il en vint au fait que les finances et les restrictions prenait une place plus importante au sein même de l'école, au détriments de l'éducation des générations futures, Niels sût que ça ne pouvait plus durer. On ne pouvait pas laisser impunément une seul personne régir aussi mal tout un établissement. Ils devaient prendre les choses en main, et pourquoi pas, enseigner les programmes interdits !! Mais ils devaient le faire subrepticement, sans ce faire voir, pour éviter de finir leurs vies à la rue...

-Et bien... Je ne peux qu'être d'accord avec vous. J'ajouterais aussi, qu'on ne peux à présent faire confiance à personne. Personnellement, je me méfie de tout le monde, et je ne sais pas à qui confier mes inquiétudes concernant l'avenir de l'académie. Mais j'ai l'impression que vous êtes plutôt à l'écoute des autres, vous qui avez connu l'avant et l'après De Beauregard, ce que je n'ai moi-même pas connu.

Niels s'arrêta, bu une gorgée de café et reposa sa tasse. Peut-être que ce voyage permettrait d'apprendre aux élèves digne de confiance qui viendrait, plus que la culture local néo-zélandaise...

-Mais si nous, le personnel de l'académie, ne faisons rien, rien ne bougera jamais...

Le professeur regardait son interlocuteur avec un air d'incompréhension. Comment pouvait-il dire une chose et son contraire l'instant suivant ? Désarçonné, Friedrich resta coi quelques longues secondes avant de répondre avec une prudence non-feinte :

- Oui, vous avez raison nous avons notre responsabilité. Mais... J'avoue ne pas trop vous suivre, vous estimez hautement la directrice mais vous dites que son travail n'est pas bon. Enfin je...

Se ravisant, le petit homme se leva en rassemblant ses affaires sous son bras. Et si... Et si ce bonhomme était au final un envoyé de la directrice chargé de le piéger pour donner à la, à madame De Beauregard l'opportunité de l'évincer ? Il savait qu'il n'était pas passé loin de la faute ultime en pleine réunion tout à l'heure et redoutait qu'elle ne lui en tienne une rancœur sourde et féroce à faire passer un géranium dentu pour un compagnon chaleureux. Finalement ravisé, et avouons-le, effrayé, le petit professeur se disait que, partir maintenant n'était peut-être pas une si mauvaise idée...

- Je suis fatigué professeur Maddox. J'ai eu une longue journée et une courte nuit et mes Ravegourdes doivent encore être sarclées avant que je n'aille dormir. Aussi, si vous n'y voyez pas de problèmes, je vais devoir vous laisser mon cher.

Un sourire tendu vînt ponctuer sa phrase, son attitude dissimulant assez mal sa nervosité...

D'un seul coup, le professeur Friedrich Richter avait comme été pris d'une "fatigue nerveuse". Il semblait fatigué, nerveux et anxieux, comme si Niels avait prononcé des paroles déroutantes. Peut-être le fait que Niels ai exprimé deux avis disjoint ai sonné comme une fausse note aux oreilles de son collègue. En tout cas, le petit bonhomme n'avait qu'une envie, c'était partir le plus loin du professeur Maddox que possible, et cela désolait bien l'historien, qui avait ésperé un peu de compagnie lorsqu'il corrigerait ses copies.

En vérité, si Richter avait cette envie aussi soudaine de s'en aller sarcler ses ravegourdes, c'est parce qu'il croyait que Niels Maddox était un agent de la directrice chargé de trouver une bonne raison de le faire renvoyer de l'académie. C'était bien sûr completement grotesque. Niels avait déjà quelques bribes de confiance de la part de la directrice, et même si elle le lui demandait, il n'accepterait pas de faire virer un de ses collègues de l'école, sauf cas exeptionnel. Il tenait à ce voyage, et il comptait bien mettre leurs projets à execution.

-Aucun problème, il me reste moi même, un monceau de copies non corrigé pour demain.

Niels se leva pour échanger une poignée de main avec son collègue. Concernant le voyage, il allait de son côté travailler sur sa partie du projet, et ils reprendraient tout deux rendez-vous avec la directrice pour lui exposer leurs projets.

-Concernant le voyage, nous écrirons le plus rapidement possible nos dossier, sur les destinations que nous avions choisi, et les ferons parvenir à la directrice au plus vite. Je pense qu'il est utile de préparer le voyage avant d'avoir les fonds, car cela montrera que nous savons vraiment ce que nous faisons. En tout cas je vous souhait une bonne nuit Friedrich.

Puis Niels remit sa musique en route d'un geste de baguette, d'un autre heste il amena son tas de copies à lui, puis sorti sa plume, et commença à lire ce que ses élèves lui avait concocté.

[HJ : Je pense que ce rp est terminé, sauf si tu veux conclure. Après, si tu es d'accord, et que les fonds nous sont accordés, nous pourrons faire un rp avec Béné pour voir sa réaction ]

[HJ : eh bien fin de RP alors =), merci du RP !]