Encore une soirée où la famille de Marius le traînait contre son gré. Parce que ça faisait bien. Parce que ça permettrait à Marius de rencontrer du monde et de serrer quelques mains. Le jeune homme avait bien tenté d’échapper à cette sortie au théâtre imposée par ses parents, arguant que Geoffroy suffisait pour eux deux dans cette exercice. Si Marius n’hésitait pas à tirer profit de la position de son frère aîné lorsque cela était possible, c’était Geoffroy qui avait des ambitions en politique, pas lui. Cependant, Jeanne et Louis avaient une toute autre opinion. Ils n’abandonnaient pas l’espoir que Marius suive les traces de son frère aîné et ils pensaient qu’un jour Geoffroy obtiendrait un poste important au Grand Conseil, mais que pour ce faire, il aurait besoin d’alliés pour atteindre les sommets hiérarchiques. C’est pourquoi toute la famille devait être mise à contribution.

En outre, Marius détestait le théâtre classique. A vrai dire, il le détestait car il ne l’avait connu qu’en pareilles circonstances : contraint et forcé par ses parents, obligé de sourire et d’observer son frère pendant qu’il se ridiculisait en feignant de tomber par hasard sur des hommes politiques importants. Marius pouvait toutefois reconnaître à son frère la capacité qu’il avait de mettre en avant ses connaissances approfondies des pièces de théâtre qui dépassaient bien souvent celles de ses interlocuteurs.

L’entracte venait d’être sonné et Marius s’éclipsa, bien décidé à prendre de la distance avec sa famille et à ne pas faire ce qu’on attendait de lui. Il rejoignit le bar, commanda un verre de vin rouge corsé au comptoir et se dirigea vers le fond de la salle, à l’opposé de là où il savait que sa famille se rendrait. S’adossant contre le mur, il but une gorgée de son verre avant de soupirer. Au moins, le vin était bon.

Le théâtre ! Quel lieu merveilleux ! Le préféré de Ludwig, qui ne manquait pas d'y aller dès qu'une nouvelle pièce y était représentée. Le libraire y avait ses habitudes : il choisissait toujours la même loge, celle offrant une combinaison parfaite entre vue imprenable et acoustique irréprochable, et il choisissait toujours le dernier jour de représentation pour s'y rendre, le jeu des acteurs s'étant affiné aux gré des précédentes. Ce qui changeait était la compagnie qu'il y amenait. Conquêtes d'un soir, amis de circonstances, relations de travail...il choisissait en fonction de ses intérêts du moment. Souvent, cependant, il ne méprisait pas le plaisir d'y venir seul afin de profiter pleinement du spectacle. Car, pour Ludwig, le théâtre n'était pas qu'un endroit où il fallait être vu pour faire partie de la bonne société sorcière, c'était également une réelle passion, un amour du jeu qu'il cultivait tous les jours dans son rôle d'espion.

Ce soir-là, c'était l'Antigone de Sophocle qui était jouée par la troupe résidente du Théâtre de Brocéliande, parmi les meilleurs comédiens de France ! Les applaudissements furent nourris dès que le rideau tomba, marquant l'entracte, et la foule se dirigea d'un bloc vers le bar du théâtre.
Ludwig ne se précipita, préférant observer les têtes connues qu'il apercevait du haut de son perchoir, épiant sans être vu. Il hésitait encore à fondre sur une proie à la sortie, son lit à peine refroidi de la visite de son amante de la veille.
Tout à ses lubriques réflexions, le sorcier se décida à quitter sa loge un instant pour aller chercher un rafraîchissement. Il ne poussait pas le snobisme jusqu'à mandater un serveur, préférant jouir des regards qu'il attirait en déambulant dans les lieux, sa silhouette de danseur de salon moulée dans des étoffes soyeuses à la coupe élégante.

Un verre de martini à la main, il prit son temps pour observer les gravures animées accrochées aux murs du bar. Celles-ci montraient des scènes de pièces prévues pour les prochaines saisons, dont il nota mentalement les dates.
Alors qu'il terminait le tour de la salle dans son coin le plus reculé, se regard accrocha une silhouette nonchalamment adossée au mur à quelques pas de lui. Ludwig dut se creuser la tête quelques secondes, l'air de déjà vu du jeune homme faisant appel à ses souvenirs. Mais bien sûr ! C'était celui qui l'avait abordé lors du drame de Nouvel-an pour s'enquérir de ce qu'il était arrivé à la secrétaire du Consul.
L'espion du Grand Conseil se tourna donc vers le jeune homme avec un sourire charmant et lui tendit la main.

- Monsieur... Boisseuil ? C'est exact ?, salua-t-il, se souvenant parfaitement du nom de Marius mais jouant le jeu détaché qui le caractérisait, Nous nous rencontrons dans des conditions plus agréables cette fois-ci.

Après avoir observé pendant quelques instants les allées et venues des spectateurs et s’être assuré que de là où elle se trouvait, sa famille ne le verrait pas, le jeune homme laissa vagabonder ses pensées. Elles se tournèrent vers les derniers événements qui avaient eu lieu dans sa vie, en particulier sa rencontre avec la Rébellion et sa dernière dispute avec Franck. Concernant la première, elle s'était produite quelques semaines auparavant et n’avait pas tardé à produire ses fruits : recevant de nombreuses commandes, Marius était bien plus occupé qu’il ne l’aurait cru. Travaillant d’arrache-pied, il ne comptait plus ses heures et c’était cette nouvelle situation qui avait conduit à sa dispute avec Franck.

Cela faisait déjà deux ou trois mois que le couple se querellait assez régulièrement, Franck reprochant à Marius son manque de disponibilité mais également, et de plus en plus souvent, son manque d’implication dans leur vie de couple. Et ce n’était pas les nouveaux engagements de Marius, et les secrets qui les accompagnaient, qui allaient aider à arranger les choses entre eux.

Marius soupira. Si cette situation commençait à lui peser au point qu’il s’interrogeât sur le futur de leur relation, il n’était pas encore prêt à quitter Franck, des considérations aussi bien pratiques qu’émotionnelles le retenant auprès de son amant. Tout à ses réflexions sur la meilleure manière de régler ces problèmes, il ne vit pas tout de suite l’homme qui s’approchait de lui. Ce ne fut que lorsque Ludwig s’adressa à lui qu’il se rendit compte de sa présence et se redressa aussitôt. Reprenant rapidement contenance, il serra la main qu’il lui tendait :
- Vous avez bonne mémoire, lui répondit-il avec un sourire poli. Monsieur Lodski, c’est un plaisir de vous voir ici.

Il était à moitié sincère en disant cela. Il n’était pas d’humeur franchement badine et se serait bien passé de toute compagnie, mais le souvenir que lui avait laissé le libraire et son sourire charmant le persuadèrent de se montrer plus courtois qu’il ne l’aurait été avec une autre personne.
- Effectivement, une tragédie grecque est nettement plus agréable comme cadre de rencontre, remarqua-t-il sans pouvoir cacher une pointe d’ironie dans ses propos.

Il marqua une pause avant de demander à Ludwig s’il était venu seul ou accompagné.

Il était évident que Ludwig avait tiré Marius de profondes réflexions, sinon il n'aurait pas mis tant de temps à remarquer sa présence. Une personne attentionnée s'en serait peut-être excusée, mais Ludwig ne voyait pas de mal à déranger une personne dont les pensées ne semblaient guère joyeuses.

Marius lui rendit ses politesses, et lui demanda s'il était venu seul ou accompagné, ce à quoi le libraire répondit en désignant la première option.
Son sourire se fit doucement plus taquin lorsqu'il se décida à pointer l'ironie qui avait transparu des salutations des son interlocuteur.

- Je me trompe ou vous ne semblez pas apprécier la pièce de ce soir ? La détermination d'Antigone vous laisserait-elle de marbre ?

A son expression, bien qu'habilement masquée derrière de bonnes manières, Marius lui donnait l'impression d'un jeune homme qu'on avait traîné de force à une soirée tenant plus du calvaire que de l'agrément.

- A moins que vous n'auriez préféré passer votre samedi dans une taverne.

La remarque de Ludwig sur le peu d'effet que la détermination d'Antigone semblait avoir sur lui eut le mérite de dérider légèrement Marius. Il esquissa un sourire, prêt à répondre, mais se ravisa tandis que son interlocuteur poursuivait en émettant l'hypothèse que le jeune homme aurait préféré passer sa soirée dans une taverne.

Cette remarque eut le don de vexer quelque peu le sorcier qui crut déceler dans cette observation un soupçon de moquerie. Son sourire s'évanouit et il considéra sérieusement son interlocuteur :
- Est-ce là la seule alternative au théâtre que vous pouvez envisager pour un samedi soir ?

Son ton n'était pas agressif, mais ses yeux d'un bleu perçant fixaient sans sourciller ceux de Ludwig. Il ne voulait pas se montrer désagréable, mais il n'avait pas envie qu'on le prenne pour un vulgaire pilier de bar non plus. Il commençait à se demander si Ludwig ne faisait pas partie de ces gens qui se pensent supérieurs uniquement parce qu'ils aiment les "classiques" et se pâment devant des oeuvres d'art dont personne n'est capable de saisir la signification, pas même leur auteur. Quitte à être déçu, Marius préférait en avoir le coeur net. Aussi demanda-t-il, dans un sourire poli :
- Mais dites-moi, qu'est-ce que vous trouvez de si réjouissant à voir une jeune femme tenter coûte que coûte d'enterrer son frère ?

Il but une gorgée de son verre de vin rouge, ne quittant pas le sorcier du regard.

Si Ludwig s'était amusé à à provoquer Marius, celui-ci lui paraissant jeune et peut-être un peu immature pour apprécier le théâtre à sa juste valeur, sa remarque n'avait apparemment pas été au goût du jeune homme. Ce dernier répondit sur un ton poli, mais la lueur qui animait son regard ne trompait pas : il avait été piqué par la taquinerie de Ludwig.

- Je peux imaginer mille alternatives toutes aussi plaisantes que le théâtre., répondit Ludwig avec un sourire entendu.

Il n'allait pas rabaisser le plaisir d'une pièce bien jouée pour les beaux yeux d'un jeune homme qui avait dû être mal introduit à cet Art. Il se fit même la mission d'instiller une once d'intérêt dans cet esprit qui ne semblait pas si hermétique, étant donné qu'il lui posait la question de l'attrait suscité par la pathétique Antigone.

- J'y vois une leçon de vie, si je me permets de vous gâcher la surprise de la fin : les entêtés idéalistes sont voués à disparaître. La réalité politique, mais surtout humaine, nous contraint à nous adapter, quitte à parfois devoir écorner nos grands principes pour assurer notre longévité.

Ludwig ne prenait pas le parti d'Antigone. Au contraire, il trouvait justement que cette obstinée jeune femme ne méritait pas la pitié qu'elle inspirait à la majorité du public. Il était persuadé que cette tragédie avait spécifiquement pour but d'avertir l'Humain des dangers de l'entêtement, et que la commun des mortels ne comprenait rien à Sophocle en prétendant qu'Antigone était une victime du cruel Créon.

Ludwig éveilla la curiosité de Marius lorsqu’il répliqua pouvoir imaginer mille alternatives toutes aussi plaisantes que le théâtre. Son sourire entendu et son regard malicieux ne laissaient pas le jeune homme indifférent, mais ce dernier s’efforça de n’en rien laisser paraître. Il évita soigneusement de lui demander ce qu’il entendait par là et préféra donc l’interroger sur son attrait pour Antigone.

La réponse que Ludwig lui fit surprit agréablement Marius. Il se détendit légèrement, ce qui se vit clairement dans son attitude corporelle. Il esquissa un petit sourire en coin. En effet, le jeune homme considérait ne pas faire partie de cette catégorie de personnes qui se battent et sont prêtes à mourir pour un idéal ou pour des principes. Non, lui était plutôt du genre à suivre le mouvement dominant pour pouvoir s’en sortir au mieux. Sa survie et son intérêt personnel étaient les objectifs les plus importants dans sa vie.

Ainsi, entendre Ludwig parler de manière quelque peu condescendante des idéalistes lui plut. Plutôt que de se lamenter sur le fait qu’une personne aux idées nobles ne puisse l’emporter sur une société impitoyable, Ludwig, par ses propos, démontrait qu’il pensait que tout un chacun devrait savoir remiser ses principes au placard pour pouvoir avancer dans la vie.
- Je vais apprécier cette pièce différemment maintenant, répondit Marius avec une lueur d’intérêt dans son regard bleu. Merci de m’avoir éclairé, Monsieur Lodski.

Il conclut par un sourire qui signifiait qu’il considérait leur conversation comme close et allait partir, mais ajouta, sur un ton étonnement neutre :
- Profitez bien du spectacle.

Il passa devant Ludwig, posa son verre au bar et retourna près de sa famille. La cloche annonçant la reprise de la représentation sonna bientôt et Marius reprit place dans la loge louée par sa famille. Cherchant Ludwig du regard, il le vit s’installer dans une loge de l’autre côté de la salle. Il l’observa sans gêne, mais détourna le regard avant que celui-ci ne puisse l’apercevoir.

L'explication de Ludwig eut l'air d'allumer une lueur d'intérêt dans l'esprit de Marius, du moins ce fut ce que sa physionomie et sa disposition physique laissèrent à penser.
Le libraire ne se départit pas de son sourire lorsque Marius fit mine de rejoindre sa famille et il lui souhaita un tout aussi bon spectacle, agrémentant les salutations d'un signe de la tête. Il était satisfait de constater que Marius ne devait pas être plus idéaliste que lui, et plutôt se ranger du côté des sorciers dotés de bon sens.
Accoudé au bar, il termina son verre sans se presser, et s'en fut reprendre sa place lorsque les coups de reprise du spectacle sonnèrent.

Ludwig suivit le reste de la pièce avec moins de concentration qu'au début, s'amusant à tourner les yeux vers Marius lorsqu'il devinait que celui-ci le regardait. En effet, il avait fini par remarquer les coups d'oeil à la dérobée du jeune Boisseuil, et s'en satisfaisait pleinement. Plaire était l'un de ses grands plaisirs !

La pièce de théâtre se termina, comme toujours par la mort d'Antigone et de plein d'autres pauvres bougres faibles d'esprit, et Ludwig salua quelques connaissances tandis qu'il récupérait sa cape et son haut-de-forme au vestiaire.
Le sorcier s'attarda volontairement sur le perron du théâtre, ajustant le retombé de sa cape sur épaules, faisant mine de jauger la pluie qui tombait sur la rue. Il attendait Marius, n'ayant pas l'intention de le laisser filer facilement.
Il n'eut guère à patienter, car le jeune Boisseuil sortit et se retrouva justement à ses côtés.

- Alors, mon jeune ami, qu'avez-vous pensé de la seconde partie ? Celle-ci a-t-elle pu relever vos avis en matière de théâtre ?

Avec un sourire des plus agréables, Ludwig accueillit sa réponse et pointa un établissement de l'autre côté de la rue.

- Que diriez-vous d'un verre pour se remettre de toutes ces émotions théâtrales ?, plaisanta-t-il, Je ne suis pas homme à critiquer ou même me refuser des plaisirs plus simples que le divertissement intellectuel auquel nous venons d'assister.

Le bar qu'il proposait avait des allures chics de club privé pour gentleman, un des autres terrains de chasse privilégiés de Ludwig.

- A moins que vous deviez rentrer à la maison avec votre famille ?

La pointe d'ironie était palpable, Ludwig ayant remarqué que Marius tiquait lorsqu'il semblait le prendre pour un gamin.

La seconde partie de la pièce de théâtre fut nettement plus agréable pour Marius. Non pas parce que Ludwig avait éveillé son intérêt pour le destin d'Antigone, mais parce qu'il avait éveillé son intérêt tout court. Il jeta plusieurs coups d'oeil en sa direction et put s'apercevoir que Ludwig les lui rendait. Il arrêta cependant ce petit manège au moment de la scène finale, tout en se demandant à quoi, au juste, il était en train de penser. Il se morigéna intérieurement en se rappelant l'existence de Frank et décida d'arrêter ce petit jeu qui, en outre, n'en était probablement pas un.

- Tu étais distrait, lui reprocha d'ailleurs sa mère alors qu'ils applaudissaient les comédiens.
Jeanne était la plus perspicace de ses deux parents, mais cela ne troubla guère le jeune homme. Affichant son air détaché habituel, il haussa les épaules :
- Estime-toi heureuse que je sois là.
Il coula vers elle un regard entendu et sa mère ne répliqua rien. La famille Boisseuil se leva et Marius les suivit quelques pas en arrière. Tandis qu'ils s'arrêtaient pour discuter (encore) avec des personnes d'importance, Marius saisit sa chance pour s'en aller au plus vite. Il se fichait bien de ce que ses parents ne manqueraient pas de lui dire le lendemain. Il voulait juste rentrer chez lui.

Il récupéra donc son manteau au vestiaire et marcha d'un pas décidé vers la sortie du théâtre. Il s'arrêta net quand il aperçut Ludwig sur le pas de la porte. Il s'empêcha de penser que l'homme l'avait peut-être attendu, mais s'approcha néanmoins de lui. Celui-ci se retourna vers lui et, avec un sourire, lui demanda ce qu'il avait pensé de cette seconde partie. Marius l'observa de ses grands yeux bleus, tentant vainement de percer à jour les pensées de son interlocuteur. Avait-il rêvé leurs échanges de regard ?
- Elle était plus... distrayante, finit-il par reconnaître. Je dois admettre qu'elle m'a paru moins ennuyante, grâce à vous.

Il eut un sourire imperceptible et pendant l'espace d'un instant une étincelle brilla dans son regard. Une alarme retentit toutefois dans son cerveau et l'image de Frank vint gâcher le moment. Marius n'avait guère de principe, mais il n'était pas du genre à tromper. Or, cet homme là était bien trop séduisant pour ne pas être dangereux.

C'est pourquoi, lorsqu'il lui proposa d'aller boire un verre, il était sur le point de refuser. Il commença d'ailleurs par quelques sons d'hésitation, mais la dernière remarque de Ludwig, et surtout le ton avec lequel il la prononça, le piqua au vif.
- Allons donc boire ce verre, fit-il en dépassant Ludwig et en descendant les marches du perron du théâtre.

Marius avait conscience qu'il s'était laissé emporter, mais il était maintenant trop tard pour reculer. Et puis, une part de lui était flattée qu'un homme aussi élégant veuille prendre un verre avec lui. Ils entrèrent dans le bar que fréquentait, de toute évidence, l'homme avec lequel il se trouvait, puisque celui-ci fut accueilli comme un parfait habitué et ils furent menés à une table de choix. Marius laissa sa veste au serveur et s'assit en face de Ludwig, scrutant chacun de ses gestes afin de cerner le sorcier.
- Vous venez souvent ici j'ai l'impression, remarqua-t-il.