Le visage à moitié brûlé et le haut du corps meurtri sous des vêtements en lambeaux, Gaspard arriva devant la porte du bureau de la directrice de l’académie. Il avait mal, horriblement mal, il en pleurait même, mais il était beaucoup trop furieux après ce qu’il venait de lui arriver pour se laisser aller. Avachi contre la porte, le poing serré autour du bras de l’un de ses camarades, le jeune Cycna lui jeta un regard noir pour le forcer à frapper à la porte à sa place. Il n’attendit pas de réponse pour se ruer à l’intérieur de la pièce, craignant que ses agresseurs ne le rattrapent, et s’écroula à genou sur le sol, un bras posé contre son ventre.

« Madame De Beauregard… Aidez-moi ! Y a une gamine qui brûle des élèves avec sa baguette… »

Les autres élèves de sa guilde qui l’avaient suivi n’osèrent pas mettre un pied dans la pièce, se contentant de passer la tête par l’ouverture de la porte, inquiets des représailles de leur directrice. Gaspard suait à grosses gouttes à cause de ses blessures et grimaçait à chaque mouvement mais il était prêt à subir les pires tourments s’il pouvait causer des problèmes à Olive et Merlin après ce qu’ils lui avaient fait.

« Là-bas… C’est elle ! »

Le doigt pointé dans la direction où il venait, il espérait avidement que la gamine et son stupide sauveur était toujours dans le couloir.

Ces derniers temps, Bénédicte de Beauregard avait fort à faire et était aux prises avec un bon nombre de problématiques qui mobilisaient une bonne partie de son attention et de son énergie. Néanmoins, elle avait l'impression de contrôler la situation et cela lui apportait beaucoup de satisfaction. Niels Maddox et Friedrich Richter n'avaient toujours pas obtenu les fonds pour organiser leur voyage scolaire, elle avait toujours la main mise sur le fond documentaire de l'académie, de ce côté là, tout allait comme elle le voulait. Elle venait même de finir de formenter une vengeance contre celui qui avait réintroduit Vannier à l'école ...

Assise à son bureau, elle se détendait en sirotant une coupe d'hydromel lorsque quelqu'un frappa à la porte et y entra sans même y avoir été invité, chose que Bénédicte détestait. Gaspard Grange, un élève de Cycna fît irruption dans la pièce alors que ses vêtements étaient brûlés et il avait l'air en piteux état. Un sourire malsain commença à s'esquisser sur les lèvres de Bénédicte qui se retint de ricaner et préféra adopter une attitude indignée.

- Une gamine dîtes-vous ? Mais comment Diable une gamine peut-elle vous avoir fait ça ? Vraiment Grange ...

Même l'ancienne doyenne de Cycna, le plus souvent, ne trouvait rien pour excuser le jeune homme ...

La voilà donc obligée de se déplacer pour régler une histoire qui aurait dût être prise en charge par les doyens de guilde ... Motivée par la curiosité d'avantage que par le devoir, la Directrice alla dans le couloir et suivi Gaspard, qui lui indiqua la coupable ... Olive Demange. Et qui se trouvait non loin ? Dupuis ...

- Bien ! Lequel d'entre vous a fait ça ? Interrogea la directrice qui, d'une part, doutais des capacités de la fillette à lancer un sort à une telle puissance et, d'autre part, imaginait tout à fait Gaspard qualifier Merlin Dupuis de gamine ...

Si Olive avait "attaqué un élève", c'est qu'il y avait bel et bien une véritable raison. En effet, Gaspard Grange, élève de septième année à Cycna avait malencontreusement bousculé la jeune fille, puis avait commencé à l'agressé verbalement. Heureusement pour la petite Cerva, Merlin Dupuis était arrivé et l'avait "sauvé". Il n'avait fait qu'encore plus rire la bande de Grange. Olive Demange avait donc, pour sauver sa peau, jeté un petit sortilège de feu en direction de la robe de Gaspard. Ne contrôlant pas sa force, elle avait brûlé Gaspard et sa robe en grande partie. Le gourou d'Olive avait alors filé à l'Infirmerie, et voila qu'il en revenait accompagné de la directrice.

Olive s'était dit qu'elle pourrait aller s'éxcuser auprès de Gaspard, mais le Cycna avait été plus rapide qu'elle, et voila qu'il revenait avec l'artillerie lourde, comme qui dirais. La jeune fille commença à paniquer au moment où la directrice leur demanda de désigner un coupable. Olive savait que Merlin se dénoncerait pour elle, mais elle n'en avait pas envie. Si Merlin avouait avoir fait ça, il serait sûrement exclus de l'académie, et la Cerva ne voulait pas qu'un sorcier proche du diplôme doivent s'en allé à cause d'elle. Elle prit donc son courage à deux mains et dit timidement :

-C'est moi...

Après, une autre question se posait : la despotique directrice de l'académie de magie Beauxbatons allait-elle accepter ses aveux ? Ou plutôt, allait-elle les croire ? En tout cas, les problèmes n'était pas fini. Un des trois élèves ici présent repartirait obligatoirement avec une retenue, ou du moins c'est ce qu'Olive pensait.

Pour éviter que ce soit elle ou son amie qui écope de cette pénible punition, Olive décida d'expliquer à la directrice ce qui s'était véritablement passé. Elle était en état de légitime défense, étant donné que Gaspard l'avait attaqué. Verbalement, soit, mais attaqué tout de même.

-Je voulais juste qu'il me laisse tranquille, je ne voulais pas lui faire de mal ! Ajouta-t-elle rapidement.

Dans son dos, Olive croisa les doigts, bien qu'après toutes ces années passé avec son beau-père, elle ne croyait plus vraiment en la chance...

HJ : Un mois plus tard ... -_-

Ce n’était pas de Merlin Dupuis qu’il s’agissait, mais bien de la petite Olive Demange, membre de la guilde inutile de Cerva … Bénédicte ouvrit des grands yeux ronds et avait la furieuse envie d’en passer une seconde couche à Gaspard qui venait de se ridiculiser magistralement. Il s’était fait incendier par … ça ? Elle devint rouge de colère, mais c’était autant à cause de la nullité de son disciple que de l’insolence de Merlin et de l’action de la petite Naïade qui apparût immédiatement comme un fort danger potentiel qu’il fallait éliminer.

Heureusement pour Olive, il y avait des lois pour protéger les élèves des pulsions meurtrières de leur directrice, qu’ils soient hybrides ou pas, mais elle ferait en sorte que cela change. Elle tremblait de rage.

- Ecoutez … Franchement c’est … atterrant. Je ne trouve pas d’autres mots … tous les trois ! Je … Non. On nage en pleins cauchemar …

Elle détourna son regard de Gaspard pour se concentrer sur la jeune Cerva, sortit sa baguette et la ligota à l’aide de liens magiques.

- Vous êtes un vrai danger public ! Enfermons-la !

[HJ : Pardon du retard]

Après qu'elle se soit dénoncé, tout s'était passé très vite pour Olive. Elle n'aurais jamais, au grand jamais, imagnié que Madame de Beauregard, la directrice du noble établissement qu'était Beauxbatons aille jusqu'à la ligoté, et veuille l'enfermé. La jeune naïade n'était même pas sûr que cela soit autorisé dans l'enceinte de l'école, et elle priait pour qu'un gentil professeur arrive et vienne la sauver : le monstre, ce n'était pas Olive mais Beauregard.

-Vous n'avez pas le droit de faire ça ! s'exclama-t-elle. C'est interdit, même pour vous!!!

Olive essaya de se libérer, mais les liens magiques de Benedicte étaient trop resistants pour elle. Alors elle regarda tour à tour Merlin et Gaspard, en esperant que l'un d'eux, même Grange, fasse quelque chose pour elle.

Voyant qu'ils ne faisaient rien, elle essaya de taper sa géolière avec ses petits pieds, en esperant que cela lui fasse rompre le sortilège. Cette harpie était donc aussi féroce qu'on le prétendait ? Avait-elle le droit d'exclure des élèves à tour de bras ? Olive ne le pensait pas...

-Lachez moi maintenant... lui dit-elle. S'il vous plait...