Mes chères sorcières, mes chers sorciers, jeunes magiciens en herbe,

Que vous soyez ou non étudiants à l'Académie depuis des années, vous nous honorez de votre présence aux festivités de rentrée et nous vous en remercions. Vous avez eu l'occasion d'accueillir la semaine passée des nouveaux membres dans votre guilde. Ce soir, montrons-leur qu'en plus de recevoir un enseignement de qualité à Beauxbâtons, nous savons aussi donner de grandes et belles réceptions.

Mangez, buvez (du jus de citrouille), les tables sont pleines de victuailles. Tâchez d'être attentifs au discours de la Directrice et n'en perdez pas une miette. Cette année, beaucoup de choses vont changer.

Jamais une semaine à l'Académie n'avait paru aussi longue à Lysandre, et vivre cette 6ème année sans Alix lui paraissait impossible. Le dernier mois de la 5ème année avait été particulièrement morne et son existence dénuée de sens ... Non, j'exagère à peine. Lysandre, séparé d'Alix, était complètement déprimé.
Cet été, le Lutra avait même remis en cause ses études à l'Académie, mais sa mère l'avait forcé à continuer, croyant à un nouveau caprice.

- Non, Maman, je n'irai pas dans cette école ou une folle crame les livres et vire des élèves ! En plus elle est horrible avec les profs et elle m'a forcé à passer une soirée ENTIERE avec Boisseuil, tu réalises pas !

Effectivement, Cécilia Sainclair ne pouvait prendre la pleine mesure des déclarations de son fils étant donné que la sincérité n'était pas le point fort de ce dernier. Cet été encore, il lui en avait fait voir de toutes les couleurs.

- Et surtout, il n'y a pas Alix ? Et bien tu vas travailler, ça va te changer, avait-elle rétorqué.

Elle avait réussi cette fois à user d'assez d'autorité pour forcer le vilain garnement à reprendre le chemin de l'école. Lysandre avait beau être turbulent et désobéissant, l'idée de décevoir sa mère, même en abandonnant ses études, lui était insupportable.

La tête dans les mains, non loin de Merlin, le Lutra regardait vaguement la table des profs en mangeant sans savourer les délicieux mets dans les plats d'argent devant eux.

Alceste dépassait tout le monde de plusieurs tête et s'était placé au fond du réfectoire afin de ne pas gêner. De là où il était, il pouvait voir Evelyne et Aime, qui dînait avec les autres membres de leur guilde. Tout le monde bavardait joyeusement, dans une atmosphère mêlée d'insouciance et d'excitation, une fébrilité qui rappelait le jour de Noël. Sauf que ce début d'année n'annonçait rien de bon, en témoignait le regard glacé de la Directrice, Bénédicte de Beauregard, qu'Alceste s'efforçait à tous prix d'éviter.

Le Cerva se servait un cinquième verre de jus de citrouille dans un godet qui avait l'air d'avoir la taille d'un coquetier entre ses mains lorsque son regard tomba sur une toute petite jeune fille, du moins lui paraissait-elle toute petite, assise à ses côtés. Comme il ne l'avait jamais vue à Cerva avant, elle devait être en première année.

- Bonjour ! S'exclama t-il joyeux. Tu es nouvelle ici ?

Comme beaucoup de gens, Alceste considérait que la nourriture était un moyen sûr de créer des liens.

- Tu veux des cuisses de grenouille ?

Olive venait d'arriver dans sa nouvelle école. C'était un endroit nouveau, et elle n'aimais pas beaucoup la nouveauté. On venait de l'envoyer dans une guilde. Cerva. La dame de l'orphelinat lui avait dit que vu son caractère, elle serais surement envoyé dans cette guilde, car elle avait elle aussi été à Beauxbatons. Elle lui avait aussi dit qu'elle se ferait vite des amis, et que les onzes années qu'elle avait passé dans le malheur et seul avait enfin pris fin. Qu'elle allait s'envoler pour la première fois.
La jeune fille était donc assis à une table, au fond du réfectoire, à côté d'un homme qui devait au moins mesurer deux mètres. Elle se sentait plus petite qu'elle ne l'avait jamais senti. L'avantage, se dit-elle, c'est qu'il ne la verrais peut être pas. Elle ne mangeait pas beaucoup, en fait, elle n'osait pas se servir. Elle avait peur des represailles de son grand voisin. Elle n'avait jamais osé faire quelque chose sans qu'on le lui dise de le faire, mais faisais toujours tout ce qu'on lui demandait (Habitude, qui c'était installée pendant son enfance).

Puis le garçon lui adressa la parole. Elle s'était aventuré tellement loin dans le vaste monde de ses pensés, qu'elle sursauta et renversa la moitié de son verre d'eau qu'elle tenait à deux mains sur ses jambes.

- Bonjour ! S'exclama le garçon. Tu es nouvelle ici ?

Elle se retourna pour le regarder. Il n'avait pas l'air méchant.

-Oui, je suis en première année repondit-elle, pas encore très sur d'elle.

-Tu veux des cuisses de grenouilles ? lui demanda-t-il ensuite.

-Non merci... Je suis végetalienne. repondit elle avec regrêt, car elle mourrais de faim.

Elle se rendait enfin compte qu'elle avait vraiment faim, qu'elle devrait arrété de faire l'idiote, et qu'elle devrait commencer à manger. Elle pris donc le plus discrètement possible un peu de courgettes, et en regardant son voisin, elle eut l'impression qu'il ne comprenait pas ce qu'elle faisait !

Alceste était la dernière personne dont il fallait avoir peur au palais, mais il comprenait que la petite nymphe soit impressionnée par ses voisins, par l'ambiance, par tout, en fait. Elle semblait assez timide, car quand il l’appâta avec de la nourriture lorsqu'il lui proposa de se servir, elle bredouilla qu'elle était végétalienne. Le quart de géant ouvrit deux grands yeux ronds comme des soucoupes.

- Végétalienne ?! Tu veux dire que ... tu ne manges que de la salade ?

Il en avait entendu parler mais n'avait jamais cru que cela puisse exister et regardait la fillette comme si c'était elle, le quart de géant. Avec son grand bras, il attrapa le saladier plus loin et le posa près d'elle, puis au passage le gratin de pommes de terres, divers jus de fruits ... prenant tout ce qui ne contenait pas de viande, si bien qu' Olive fut vite envahie et qu'il restait une place à peine assez grande pour son assiette.

- N'hésite pas à demander, si tu veux quelque-chose. Ici, tout le monde est gentil tu sais ... Enfin, à Cerva du moins.

Il se pencha sur elle et lui dit sur le ton de la confidence :

- A Cycna il y a quelques personnes qu'il vaut mieux éviter de fréquenter ...

Il désigna Gaspard Grange qui était le premier exemple qui lui vint en tête.

Olive ne savait plus quoi dire. Elle se dit qu'elle n'avait pas à avoir peur de ce garçon. Elle pris un peu de salade qu'elle mis dans son assiette. Il lui avait passé telleme t de chose qu'elle ne trouva plus ses couverts.
Elle s'aperçu qu'elle avait enfin de faire quelque  chose de nouveau : créé des liens.

-Je m'appelle Olive Demange. dit elle doucement et très rapidement.

Elle ne savait pas trop ce qu'elle ressentait en cet instant. Quelque chose entre l'excitation, l'angoisse et la timidité. Elle avait bien envie de parler avec ce jeune homme, mais elle n'osait pas trop.

Puis il lui dit que des personnes comme Gaspard, n'était pas très fréquentable.

-Est il violent ? (Gaspard) demanda-t-elle

Une semaine de cours passé, la vie normale avait repris son cours. Les restrictions de la directrice n'atteignaient pas Inahé qui, pour le moment continuait à mener ses journées comme elle l'entendait. Le principal, c'était de ne pas se faire prendre. L'hybride s'estimait bien au dessus des règles et tant que ses résultats étaient là, elle considérait qu'on ne pouvait rien lui dire. Elle entra dans le réfectoire, flanquée d'Ala, Evelyne et, comme toujours, de Klara de qui elle ne se séparait jamais. En dépit de sa petite taille, elle précédait ses amies et choisit sans le dire, les places qu'elles allaient occuper pour le reste de la soirée.
Inahé visa la table des profs. Comme beaucoup, elle avait eu très peur que le Professeur Tillier soit mise à pied après les événements de Mai, mais heureusement, cela n'avait pas été le cas. Elle aimait particulièrement ses cours et l'idée qu'elle se mouillait un tant soit peu pour la cause hybride la plaçait au dessus des autres simples mortels.

Les quatre filles se mirent en bout de table pour pouvoir papoter tranquillement, Inahé demandait régulièrement à Evelyne de lui placer des plats qui se trouvaient loin d'elle.

- Alors, votre été à toutes les deux ? Demanda t'elle à la harpie et à la géante, étant donné qu'elle avait passé le plus clair de son temps avec Klara.

La rentrée, qui habituellement plaisait à Irmine par l'énergie qu'elle lui insufflait, avait un bien morne goût cette année-là. Comme tous les membres du personnel, elle était obligée d'assister au banquet fêtant la rentrée une fois la première semaine passée, mais c'était de bien mauvaise grâce qu'elle se prêtait à ce jeu.
La perspective de devoir ouvrir la bibliothèque pour la première fois un dimanche le lendemain et surtout de se retrouver prisonnière de l'Académie, avec les nouveaux horaires que lui imposait Bénédicte, avait sérieusement altéré sa motivation au travail. Pourquoi restait-elle au juste ? Ah oui...parce qu'il était hors de question de laisser le contenu de la bibliothèque à la merci de la folle pyromane.

C'était donc sans entrain qu'Irmine sirotait son verre de jus de citrouille, encore plus déprimée à l'idée qu'elle aurait préféré quelque chose de plus fort ce soir-là, comme un bon verre d'hydromel fait par son meilleur ami qui ne s'était toujours pas décidé à rentrer en France.
Alors qu'elle laissait errer son regard sur la foule des élèves, elle aperçut Sainclair, qui avait tout autant l'air de broyer du noir. Se demandant un instant pourquoi lui tirait une tête de six pieds de long, elle comprit en se remémorant une autre joyeuseté qui lui était tombée dessus cet été : Goulven qui avait consacré une bonne partie de son temps à donner des cours privés à Vannier afin qu'elle réussisse l'examen lui permettant de réintégrer Beauxbâtons. Avait-elle réussi d'ailleurs ? A voir la mine qu'affichait le Lutra, probablement pas. C'était injuste pour la jeune fille, mais Irmine ne pouvait être sincèrement triste de ne plus devoir faire face à ses frasques. Malgré tout, si elle avait eu son mot à dire, jamais elle n'aurait préconisé ce renvoi. C'était démesuré, d'autant plus que la jeune Alix avait, au fond, osé faire ce qu'Irmine ne ferait jamais alors qu'elle était plus directement touchée : se rebeller contre le système totalitaire qui s'installait en France, et plus particulièrement à l'Académie de magie.

Seulement, comme pour beaucoup de choses désormais, Irmine n'avait pas son mot à dire. Alors elle ne disait rien, n'en pensait pas moins et agissait dans l'ombre, mais ne disait rien.
Sentant le pessimisme la gagner, elle détourna son regard du jeune Sainclair pour se porter sur la personne qui occupait la place à sa droite.

[HJ : Vienne qui veut. ^^]

La rentrée mettait de bonne humeur Evelyne. Elle allé enfin pouvoir retrouver les livres de la bibliothèque, les serres, ses manuels et bien sur sa bande de Noctua. Elle avait put ramené son Mimbulus Mimbletonia dans l'enceinte de l'académie, ses collègues de dortoirs avaient quasi toutes tirées une drôle de tête quand elle avait aperçut la plante sur la table de nuit de la jeune fille. Il avait fallut quelques jours à Alceste pour arrêter d'être jaloux du présent de leur grand père pour la demoiselle. Elle n'avait maintenant qu'une hâte c'était de montrer son bien au professeur d'herbologie. Trop occupé par sa famille, ses lectures estivales et ses expériences de croisement de flore elle n'avait pas réellement pris de nouvelles de ses amis durant l'été. Elle se doutait que Klara et Inahé avait du rester ensemble comme à leur habitude et Ala avait du passer du bon temps chez son parrain. Elle avait réussit à voir Aimée à plusieurs reprises et ils c'étaient tout deux entrainaient en sortilège dans son jardin pendant qu'Alceste les regardait de loin avec un air soucieux.

Elle suivit ses amis dans le réfectoire et fut percutée par un première année survolté, elle remarqua que celui-ci ne lui arrivait même pas aux genoux. Il balbutia des excuses confuses et fut accueillit par un regard glacial de la jeune fille et un grognement sauvage qui le firent fuirent. Evy grommela alors entre ses dents:

- Sont vraiment de plus en plus petit ses premières années

Inahé choisit les places et Evelyne la suivi docilement, c'était comme ça que la sang mêlée gobeline marché et cela n'avait jamais réellement dérangé Evy.
Tout comme son frère Evy arrivait à voir tout la salle même assise et jeta un regard à son frère et Aimé. Puis tout en passant à Inahé un plat qu'elle avait presque arraché des mains d'un deuxième année penaud elle répondit à la question de celle-ci:

- Bah pas grand chose, pas mal de lectures, des excursions avec mon grand père... Ah et avec Alceste on a essayé de croiser des plantes mais elles n'avaient pas l'air d'être réellement compatible, il y en a eu une qui a carrément essayer de gober mon frère vous auriez du voir sa tête à ce moment c'était tordant. Et vous vous avez fait quoi ?

Tout en continuant à s'empiffre elle écouta ses amis lui raconter leur récit de vacances . Elle releva les yeux pour croiser le regard semi méprisant, semi dégouté de cette morve de Troll qu'était Gaspard Grange, qu'elle gratifia d'un magnifique doigt d'honneur et se reconcentra sur sa nourriture.
Puis en montrant la directrice de la tête elle ajouta:

-Quel poisse, z'avez vus la Beauregard c'est pas étouffée avec sa propre salive cette été, vous croyez qu'elle nous réserve quoi cette année ?

Quoi que cela aurez put être en regardant la tête des professeurs assis à la table de la directrice Evy eu un mauvais pressentiment, le renvois d'Alix n'était donc qu'un avant goût. Quoi que cette ogresse tenterai Evelyne ne resterai pas sur le banc de touche cette année.

Difficile d’apprécier l’incroyable festin de rentrée de l’académie comme Jenna avait l’habitude de le faire chaque année et pour cause ? Le nouveau programme d’éducation que leur chère directrice avait énoncé quelques jours plus tôt lui restait encore en travers de la gorge. L’abondance de petits plats cuisinés à l’odeur alléchante n’était pas suffisante pour l’empêcher de ruminer sur son funeste sort, assise au fond de sa chaise, le dos voûté et les bras croisés contre sa poitrine.

Renfrognée, les sourcils froncés et le front plissé, la jeune femme n’était présente au banquet que parce qu’elle s’était laissé convaincre d’y assister. Car oui, par provocation et parce qu’elle détestait tout ce qui venait de De Beauregard, sa première idée fut de boycotter l’évènement en restant enfermer dans sa salle de classe. Mais elle n’avait pas pu se résoudre à abandonner ses collègues et amis, ni même ses élèves d’ailleurs, à subir seuls cet insupportable repas d’hypocrite.

Grinçant des dents pour s’empêcher de marmonner des horreurs à l’encontre d’une certaine personne, elle ne se priva pas, malgré tout, de tourner la tête dans sa direction pour la gratifier d’un regard noir et assassin en se penchant au-dessus de son assiette. La sylphide ne lui prêta pas une once d’attention, ce qui accentua son agacement envers elle. Pourquoi ne parvenait-elle pas à lui faire exploser la tête par la simple force de son esprit ? Ce n’était pas la volonté de le faire qui lui manquait pourtant. Non, à la place de ça, elle devait la regarder sourire faussement au-dessus de son verre de jus de citrouille, se réjouissant certainement des crasses qu’elle allait commettre cette année. Pathétique ! De rage, la rousse saisit sa fourchette brusquement et la planta violemment dans un morceau de fromage au milieu de la table avant de l’enfourner dans sa bouche, sans perdre Bénédicte des yeux. On ne sait jamais… Des fois qu’elle s’étoufferait avec ses petits-pois !

Son champ de vision fut soudain envahi par le visage d’Irmine qui se tenait à sa gauche et lui lançait un regard entendu. Quoi ? Elle ne lisait tout de même pas dans ses pensées ? La bouche pleine, les joues gonflées par la nourriture qu’elle mastiquait avec ferveur, Jenna se contenta de hausser les épaules en levant les bras en l’air. Incapable de prononcer le moindre son intelligible, elle finit par se contenter de grommeler à son amie :

« Ouais mais elle m’énerve ! »

Comme si cette simple évidence suffisait à justifier n’importe quoi ! Derrière la bibliothécaire, Jenna surprit la directrice échanger quelques éclats de rire avec un de leurs nouveaux collègues. Elle vira rouge et tapa du plat de la main sur la table, faisant légèrement frémir ses couverts.

« J’ai envie d’aller lui arracher les yeux avec ma petite cuillère et de m’en faire des boucles d’oreille… Non mais sérieusement Mimine ! Tu peux me dire pourquoi faut qu’on supporte encore tout ça ? C’est n’importe quoi… Regarde ! Même les gosses sont blasés d’être revenus à l’école ! »

D’un geste du bras, elle désigna les quatre tables des guildes avant de passer en revue les visages déprimés des élèves assis mollement dans la salle. Son regard s’arrêta un instant sur Alceste assis à l’extrémité, mais dont la taille démesurée attirée forcément l’attention. Ce grand nigaud souriait et semblait en grande discussion avec une gamine minuscule assise à côté de lui. Mauvais exemple ! Résignée, Jenna abandonna sa contemplation pour croiser de nouveau le regard d’Irmine, s’accoudant non sans grâce sur la table devant elle. Le visage déformé par une grimace provoquée par la pression de sa main contre sa joue, elle soupira bruyamment.

« Elle va être longue cette année, c’est moi qui te le dis ! »

Contrairement à certains de ses collègues, Bénédicte était complètement dans son élément. Les réceptions, les repas raffinés, les banquets fastueux, elle adorait ça et se targuait d'avoir donné à celui qui était donné à l'Académie un peu de cachet. Pas de doute, cette année, elle allait marquer les esprits et reléguer Madame Maxime à l'ancien temps. La Sylphide se délectait d'un hydromel grand cru, proposé à l'ensemble des membres de l'Académie tandis que dans la salle, les conversations allaient de bon train. Bénédicte de Beauregard tâchait de ne pas relever les regards réprobateurs et faisait mine de ne pas entendre les médisances à son égard. Elle jubilait, intérieurement, en voyant la tête de Sainclair. Au moins, sans son acolyte, il serait sûrement plus sage cette année.
Elle regarda d'un air méprisant la fratrie Massardier qui prenait toute la place et faisait du bruit.
*Il y en a pour qui l'on devrait doubler les frais d'inscription* pensait-elle. Et elle garda cette idée dans un coin de sa tête.

Son imagination débordait dès qu'il s'agissait de creuser l'écart entre les sorciers normaux et les autres. Elle fît mine de ne pas sentir le regard de Jenna Tillier sur elle. Elle se le jura, cette dernière ne serait plus professeur, d'ici la fin de l'année. Avec ou sans remplaçant, de toutes façons ce n'était pas comme si sa matière était indispensable, non ? Elle était justement en train de discuter avec Boisseuil ... Ah, elle avait une nouvelle à lui annoncer à elle aussi.

La directrice se leva et fît glisser son doigt sur le bord de son verre en cristal afin de réclamer l'attention de l'ensemble des gens présents dans le réfectoire. Lorsqu'elle eut brisé leurs tympans, elle les regarda, satisfaite d'avoir pu captiver leur attention.

- Merci de votre attention. C'est non sans émotion que je préside ce banquet de début d'année. Je me permets de souhaiter la bienvenue à ceux qui nous rejoignent, jeunes sorciers en première année ou bien professeurs ! Je me permets de vous présenter le Professeur Maddox qui assurera dorénavant les cours d'Histoire de la Magie.

Elle attendit un moment, que le nouveau Professeur se manifeste, et continua.

- L'Académie de Magie Beauxbâtons offre depuis des siècles une éducation, un enseignement de qualité à tous ceux qui savent s'en montrer dignes. Nous ne nous encombrons pas d'éléments perturbateurs, nous mettons tout en oeuvre pour que chacun, ici, puisse devenir un sorcier accompli.

Sa voix se durcit soudain.

- C'est pour cette raison que, dorénavant, certaines mesures vont entrer en vigueur. La Bibliothèque et toutes les salles d'étude seront ouvertes tous les jours, il y sera exigé un calme complet et une ambiance propice au travail. De plus, un couvre-feu sera instauré à 22h, chaque délégué devra veiller à ce que chacun de ses condisciples se trouve dans ses quartiers. Je leur demanderai un rapport de présence.
Aussi ... Sachez que dorénavant, le nombre de réunions de l'orchestre, du club de théâtre et d'arts visuels seront réduits ... Un emploi du temps vous sera délivré dans les meilleurs délais.

Elle attendit quelques secondes et enchaîna, avant que ne montent les protestations.

- Aucun écart de conduite ne sera toléré. Ceux qui s'y sont risqué ne sont plus là pour en parler ... dit-elle avec un sourire malsain.

Alceste se sentait toujours très mal à l'aise lorsque sa directrice prenait la parole. Il avait la désagréable impression que chacune de ses paroles le visait. Sa gorge se serrait et ses mains se crispèrent autour de sa fourchette tandis que le discours progressait. Travailler plus ... il leur serait encore demandé, cette année, de travailler plus et d'avoir des meilleures notes ! Alceste angoissait tellement pour son avenir, mais il était déjà au maximum de ses capacités, il savait qu'il pourrait difficilement faire mieux. Pour la première fois depuis son arrivée à l'école, l'idée d'arrêter là ses études et d'essayer de se faire sa place ailleurs, dans le monde des sorciers, le tenta. Mais pour quoi faire ? Le géant cacha sa tête dans ses mains et chuchota à Olive.

- Je ne l'aime pas, elle me fait peur ...

Alceste faisait partie des élèves qui regrettaient Madame Maxime, même si, sur la fin, elle n'avait plus toute sa tête, elle leur était toujours apparu comme une figure bienveillante et chaleureuse. Elle avait fait beaucoup pour les gens de leur condition et avait su les préserver de l'hostilité ambiante, faire de l'académie un havre de paix.

- Elle parle d'Alix. Elle a été renvoyée l'année dernière ... dit-il à sa petite voisine de table.

Irmine n'avait pas imaginé un seul instant pouvoir supporter le festin et les annonces de Bénédicte sans une amie à ses côtés, alors elle avait supplié Jenna d'accepter de venir subir cette épreuve avec elle, en lui promettant qu'elle le lui revaudrait d'une façon ou d'une autre.
Seulement, la tête que tirait son amie en mangeant donnait l'impression qu'elle allait finir par exploser si elle ne la sortait pas de ses pensées. Se penchant légèrement pour attirer son attention, elle lui dit :

- Fais attention ou tu vas t'étouffer toute seule.

La sorcière rousse lui répondit en exposant toute son amertume et sa rage, à laquelle Irmine ne pouvait qu’acquiescer avec dépit. Il était vrai que s'entêter à rester employées de l'Académie pouvait faire penser à un goût prononcé pour le masochisme, mais Irmine ne pouvait se résigner à l'idée d'abandonner sa place de gardienne des ouvrages - ou ce qu'il en restait... - pour quelque sbire du Grand Conseil qui serait nommé à sa place. De plus, avec son hybridation, bien que cachée, elle ne risquait pas de trouver une autre place de travail décente dans le contexte actuel. Pas en France en tout cas.

- On le supporte parce qu'on n'a pas le choix. C?est ça ou laisser nos places à des amis de Bénédicte. Je préfère encore me crever les yeux et te les donner pour t'en faire un collier assorti à tes boucles d'oreilles, plutôt que de voir ça !

La bibliothécaire observa elle aussi les élèves, son regard s'arrêtant une nouvelle fois sur Merlin Dupuis, qui semblait avoir remarqué qu'elle l'observait. Elle soupira à l'idée de la mauvaise nouvelle qu'elle avait à lui annoncer, mais décida de le convoquer avant la première répétition de l'orchestre et de ne pas lui gâcher son repas.

- Oui, très longue., répondit-elle en écho à la remarque de Jenna.

C'est alors que Bénédicte prit la parole pour son habituel discours. Rien que le son de sa voix énervait Irmine, qui sentit monter en elle des pulsions meurtrières lorsque le thème des activités extra-scolaires, la touchant directement, et celui des heures d'ouverture de sa bibliothèque furent abordés. Sa main se serra sur sa fourchette et son visage se ferma. Voilà qu'elle était prisonnière de l'Académie, le Conseil Académique ayant fait sauter son seul jour de congé ; elle se souvenait encore de la tête de Goulven et d'Elyon lorsqu'elle le leur avait annoncé...leurs expressions avaient été différentes mais partageaient une indignation commune.

- Sois contente, toi au moins tu gardes ta liberté du week-end., chuchota-t-elle à son amie alors que leur directrice continuait de pérorer sur les restrictions qui allaient également toucher les élèves, avant d'être brutalement interrompue.

Un grand bruit interrompit le discours de la directrice. Un bruit de quelqu'un tapant contre les grandes portes du réfectoire.

- Bordel, elles sont super lourdes en fait !

Une voix étouffée par l'épaisseur des portes se fit entendre par ceux qui y prêteraient l'oreille, puis les battants finirent par s'ouvrir à la volée, poussés par Alix qui avait l'impression d'être dans un de ces films épiques moldus que sa mère adorait. [HJ : comme ça -> http://static.tumblr.com/opxwfqg/nJTm7nkfj/aragorn-entrance.gif ]

- Bonjour Madame de Beauregard ! J'vous ai manqué ?, lança-t-elle en déboulant dans le réfectoire où était donné le banquet de début d'année.

C'était passé à un cheveu - un long cheveu décoloré de sa chevelure aux couleurs de l'arc-en-ciel - qu'Alix rate l'examen de rattrapage lui permettant de réintégrer Beauxbâtons ! Néanmoins, grâce aux efforts estivaux de Goulven et au sérieux qu'elle avait pour une fois mis dans ses révisions, elle avait réussi à répondre à toutes les questions du parchemin, et avait même produit une métamorphose animalière spectaculaire. Elle avait donc été autorisée à rejoindre ses congénères le soir-même, après un détour par Brocéliande pour récupérer ses affaires chez son père.

Ne prenant même pas la peine de fermer les portes derrière elle, elle fondit sur Lysandre à qui elle n'avait même pas pu annoncer la bonne nouvelle. Elle lui sauta au cou en s'exclamant.

- J'allais quand même pas te laisser t'amuser tout seul cette année !

Éclatant d'un rire sonore devant sa surprise, elle était ravie de son petit effet. Elle s'était réjouie de faire la surprise à l'assistance et n'avait guère eu le temps de prévenir qui que ce soit de toute manière. Une seule personne avait su en-dehors de sa famille : Maître Le Guerrec, qui s'était battu comme un beau diable pour lui permettre de continuer ses études. Elle n'avait eu aucune peine à convaincre son père de l'emmener en transplanage d'escorte jusqu'au bureau de l'avocat pour lui apprendre sa réussite et le remercier à sa façon, ce qui voulait dire une bonne grosse bourrade dans le dos du Breton suivi d'un baiser sonore sur sa joue.

Celui-ci lui avait d'ailleurs confié un petit mot à remettre à la directrice, ce qu'elle s'empressa de faire en rejoignant la table du personnel sans aucune gêne. Alix tendit une feuille de parchemin pliée en quatre à Bénédicte avec un grand sourire triomphant, accompagnée de la lettre officielle certifiant son autorisation à revenir à l'école en 6ème année.

- De la part d'un ami, avec tout notre respect mutuel pour votre auguste personne, Madame la Directrice !

Puis elle se pencha en une courbette moqueuse et lui tourna le dos pour saluer l'assistance d'une profonde révérence, avant de rejoindre la place qu'elle avait toujours occupée, au côté de son meilleur ami à la table des Lutra.

- Donc, j'attends de vous une parfaite ...

Un coup sourd interrompit le discours de la directrice. La porte du réfectoire avait bougé. La Sylphide se demanda qui donc pouvait oser interrompre les festivités de la rentrée. Un rapide coup d'oeil lui montra que tous les Professeurs étaient déjà en place. Ne serait-ce pas un élève ? Prête à dégainer sa verve, la directrice enchaîna :

- Et la ponctualité sera ...

Les portes s'ouvrirent sur Alix Vannier. Et l'humiliation fût cuisante pour Bénédicte de Beauregard qui fixait la chevelure multicolore de la Lutra tandis que celle-ci revenait vers la table occupée par les membres de sa guilde. Elle prit Sainclair dans ses bras et alla vers celle du personnel, sans aucune gêne et avec un sacré culot.
Alors que l'ancienne doyenne de Cycna allait ouvrir la bouche pour lui suggérer d'aller dans un pays lointain vérifier si par hasard elle ne s'y trouvait pas, l'étudiante lui coupa à nouveau la parole, déposant devant elle un petit parchemin plié en quatre. Curieuse, la Directrice le déplia et lu le petit mot qui lui était adressé, qui l'enfonçait plus profondément dans l'enfer de la honte.

"Amitiés, G. Le Guerrec".

Ce mot de la main du Breton la mettait hors d'elle, autant que l'attitude d'Alix Vannier qui s'en était retournée vers ses camarades. Le Guerrec voulait avoir la guerre ? Il l'aurait. Un sourire malsain étira les lèvres de la rousse qui leva son verre et y trempa les lèvres. Mieux valait rester digne et ne pas s'enfoncer d'avantage.

Attablé avec les membres de sa guilde, Gaspard mangeait et buvait en ne se souciant de rien. La rentrée était derrière lui maintenant et il avait déjà repris ses petits rituels habituels avec la plus grande joie : Harceler des hybrides, insulter Sainclair et perturber les cours, de quoi égayer ses journées. Plus de Vannier dans les parages lui offrait même trop d’opportunités de mettre Sainclair hors de lui. C’était risible !

Un élève de troisième année d’une autre guilde longea leur table pour rejoindre l’un de ses amis. Malheureusement pour lui, il passa juste derrière le jeune sorcier qui prit un malin plaisir à tendre sa jambe devant lui pour le faire trébucher. Le pauvre Cerva perdit l’équilibre et s’étala de tout son long sur le sol, face contre terre, renversant par la même le verre de jus de citrouille qu’il tenait dans sa main. Satisfait de sa prouesse, Gaspard se releva, brandissant ses bras au-dessus de sa tête, une cuisse de poulet rôti dans la main, tandis qu’il exultait de joie en montrant du doigt le pauvre sorcier ridiculisé, sous les acclamations de sa petite bande. La soirée commençait décidément très bien ! Sa pauvre victime finit par se relever tant bien que mal et s’éclipsa sans même un regard en arrière pour aller s’asseoir parmi les siens tandis que le jeune homme se rasseyant à sa place, hilare. Sans le vouloir, il croisa le regard de la quart de géante, dont la taille attirée forcément l’œil. En une fraction de seconde, il perdit son sourire pour se couvrir d’un masque de froideur. La jeune fille brandit alors sa main contre lui, lui adressant un geste obscène qui lui arracha une grimace outrée. Il détestait cette fille autant que ses timbrées d’amies.

« Elle perd rien pour attendre celle-là ! »

La tête enfoncée dans ses épaules, le dos voûté, Gaspard ruminé sa rage au-dessus de son assiette. Mais il n’eut pas le temps de se morfondre davantage que la directrice exigeait le silence pour prendre la parole. Soupirant d’ennui, le jeune sorcier s’accouda sans grâce sur la table, fixant un point complètement opposé de la table du personnel. Il n’avait que faire des nouvelles directives mises en place pour cette nouvelle année, ne respectant déjà pas tellement les anciennes. Tout ce blabla était un calvaire à supporter rien de plus. Jusqu’à ce martèlement sur les portes du réfectoire, interrompant le discours de De Beauregard. Intrigué, il fit comme les autres et attendit en silence, fixant les lourdes portes en bois, impatient de découvrir le responsable de tout ce vacarme. Mais son enthousiasme vira vite à la déception en découvrant l’auteur, Alix Vannier.

« Qu’est-ce qu’elle fout là celle-là ! »

Désemparé, il la regarda traverser la salle pour se jeter dans les bras de son acolyte avant de se diriger d’un pas sûr vers la directrice. Il ne manquait plus que ça ! Le retour de la casse-pied de service.

Jules-Magnus a failli ne pas faire sa cinquième rentrée a Beauxbâtons cette année et ce, pour plusieurs raisons, entre autres, le fait que son père était totalement contre l'idée que son fils partage ses cours avec des "sous-humains" mais Jules-Magnus avait lui-même hésité a cause de son père, en effet, celui-ci avait fait partie des plus farouches opposants aux droits des hybrides et il ne voulait pas affronter le regard de ses "amis" qui n'étaient pas totalement humains. Malgré tout, ne serait-ce que par opposition avec son père et l'idée qu'il risquait de passer ses journées avec cet homme exigent et dur, en qui il avait de moins en moins confiance il avait insisté pour finir sa scolarité normalement, entrant dans son jeu en argumentant qu'ils n'étaient à présent pas de vrais sorciers et qu'un sorcier de sang-pur tel que lui n'avait strictement rien à craindre d'eux. De plus, ils seraient fortement encadrés et la présence de sa marraine au poste de directrice ajouta un argument de poids à sa présence dans cette école plutôt que de rester à la maison à recevoir une éducation formatée par les idéaux intégristes de son père.

Il avait donc pris la direction de l'école une nouvelle fois, en dehors du regard que porteraient les autres sur lui, il savait qu'après les événements qui se déroulèrent en marge de la résistance, la tension serait probablement très tendue, il ferait donc attention a ne pas trop croiser certaines personnes a qui il ne saurait quoi dire, ni avec qui il serait capable de se comporter normalement, il n'avait pas rejoint la résistance mais sa mentalité avait fortement évoluée et pour lui, les hybrides étaient des sorciers comme les autres si ce n'est qu'ils avait des gênes un peu différents. Parmi eux et ceux qui les avait défendus, celui qui lui faisait plus "peur" était très sûrement Lysandre, bien qu'il lui avait toujours mené la vie difficile, il l'avait toujours plus ou moins considéré comme une sorte d'ami et jamais il n'oserait le titiller sans que n'importe qui puisse avoir une certaine arrière pensée, il ne pouvait pas non plus lui répondre de manière sèche. En bref, il ferait tout pour l'éviter autant que possible.

Durant le banquet du début d'année, il retrouva certains de ses amis qui pensaient comme son père ou ceux qui n'avaient aucune opinion, c'étaient avec ces derniers qu'il préférait passer du temps vu que lui-même ne savait pas trop quoi en penser. Il avait en partie réussi a éviter Lysandre durant toute la première semaine même s'il se doutait que celui-ci l'avait forcément remarqué, il tenterait d'aller le voir quand il saurait comment lui parler, il serait d'ailleurs presque obligé de supporter son regard lors des répétions de l'orchestre. En parlant de l'orchestre, Bénédicte fit résonner le son de son verre et dans cette salle gigantesque, le son se propagea sans difficulté, il n'y eu guère de temps avant que le silence se fasse et que la Directrice ne commence son discourt. Elle parla de l'excellence de l'école, comme la majorité des autres directeurs avant elle et surtout annonça qu'un couvre feu avait été instauré et que les différents groupes, notamment l'orchestre, se réuniraient moins souvent.

Alors qu'elle continuait son discours, elle fut interrompue par un gros bruit sourd, toute la salle se tourna vers la source, la grande porte. Alix apparut dans son encadrement avec une légère attitude de défi... Il semblait qu'elle avait finalement réussi à réintégrer l'école. Il détourna le regard, elle n'avait que peu d'importance pour lui, et se retourna vers la Dirctrice. Il connaissait bien sa marraine et voyait bien que l'attitude d'Alix la faisait fulminer, ou bien était-ce le mot que celle-ci lui avait passé. Il aurait bien aimé savoir de quoi il en retournait mais toute marraine de Jules-Magnus qu'elle était, il ne pourrait pas entrer et lui demander comme si de rien n'était...

Il faudrait vraiment qu'il parle à Lysandre plus tard...

Pendant qu'Evelyne continuer de s'empiffrer ses amis papotées de leurs vacances.

Il régnait dans la salle à manger une ambiance conviviale, les élèves avaient l'air heureux. Notre quart de géante remarqua un changement d’atmosphère, et le brouhaha se calma. Elle sentit poindre un tension chez ses camarades, et leva la tête de son assiette pour en chercher la raison. Elle comprit rapidement quand elle vus la directrice debout avec un sourire malsain sur le visage le pourquoi de ce calme soudain. Evy se tendit à l'approche du discours. De léger frissons parcourent ses bras quand Beauregard commença son discours, elle abattit son poing sur la table de rage à l'annonce de couvre feux et celle de la réduction des réunion de clubs.

Quand celle-ci parla d’augmenter les conditions de travail Evy se douta que par là elle aller se faire encore plus sévère sur les élèves en difficultés. S'acharner sur les hybrides ne semblait plus lui être suffisant apparemment. Elle jeta un coup d'oeil inquiet à son frère, sachant qu'il était vulnérable et très concerné par ce genre d'annonce. Puis elle braqua un regard furieux contre la directrice, qu'elle essaye donc de sans prendre à son frère elle verra à quoi ressemble une hybride géante en colère.
Evy furieuse se saisit vivement de son verre de jus de citrouille et le porta à sa bouche pour en boire le contenus.

Puis il eut un grand grincement qui interrompit la directrice, toutes les têtes se tournèrent vers l'entré de la salle à manger.

Quand la quart de géante aperçut la jeune Alix débouler dans la salle, Evelyne recracha de surprise son jus de citrouille sur un premier année effaré qui se trouvait à côté d'elle. Evy en ignorant royalement le pauvre élève trempé n'en croyait pas ses yeux. Il existait donc une justice pensa t-elle. Elle suivit des yeux la demoiselle quand elle confia le mot à la directrice pour retourner voir son ami pleine d'entrain. Evy souris instinctivement devant la tête de la directrice qui essayer de faire bonne figure mais qui semblait cependant décontenancée. Elle espérait secrètement que celle-ci s'étouffe une bonne fois pour toute avec sa propre langue.

Même si la demoiselle ne connaissait pas bien Alix elle se réjouissait de son retour, cela prouverait à tous qu'il était possible de se dresser contre cette garce de Beauregard et de triompher. Le retour de la lutra inspirait à Evy l'espoir que cette année ne serait pas synonyme de soumission

Alors même que Jenna mastiquait bruyamment un morceau de cake salé, son regard noir toujours posé sur la sylphide, celle-ci brisa le brouhaha de la salle par un chuintement assourdissant à faire saigner les oreilles. Fronçant le nez, la jeune rousse lâcha brutalement ses couverts pour plaquer ses mains contre ses oreilles dans l’espoir de les protéger de ce vacarme strident. Si seulement elle n’était pas aussi peu habile de ses mains, elle aurait pu lui envoyer sa cuillère entre les deux yeux pour l’empêcher de continuer à frotter son doigt contre le cristal. Mais non ! Au lieu de ça, elle ne pouvait que grincer des dents et maugréer dans son coin tout un tas d’insanités et de menaces à l’encontre de sa supérieure sans se soucier le moins du monde d’être entendu.

« Un jour, il va lui arriver des bricoles à celle-là et elle l’aura pas volé ! »

A voir la tête que faisait son amie Irmine, assise à côté d’elle, Jenna se doutait qu’elle devait en penser tout autant durant la prise de parole de leur supérieure. Comme si cela n’avait pas suffi d’entendre, une première fois durant la réunion de pré-rentrée, les idées complètement débiles de la direction, il fallait encore en plus qu’elle se les coltine une fois de plus ce soir-là. Ses sombres pensées assassines furent très vite interrompues par la remarque chuchotée à son oreille de la part de sa voisine de table, qui provoqua une indignation de plus chez la jolie rousse. Les yeux écarquillés tournés vers la bibliothécaire, elle allait ajouter quelque chose lorsqu’un bruit sourd et répétitif se fit entendre à l’autre bout de la salle. Quelqu’un frappait à la porte. Allons bon, quelle surprise leur réservé cette sale harpie peroxydée ? La visite du Consul lui-même ! Pfff ! Un regard en direction du centre de table lui démontra pourtant tout le contraire. A en juger par l’air outré et passablement agacé qu’arborait De Beauregard, ce n’était pas une visite prévue. Et pour cause, une jeune fille entra bientôt dans le réfectoire, les cheveux bariolés de multiples couleurs, et traça sans hésitation jusqu’à la table des professeurs pour remettre un mot à la directrice sous le regard de la salle entière.

« Ce serait pas la petite qui s’est faite renvoyée ? »

Oui bon, Jenna et la mémoire des visages, c’était pas ça… Mais en même temps, elle ne pouvait pas se souvenir de la tête de tous les mômes de l’académie non plus ! Déjà que ceux de sa classe c’était pas toujours ça, elle n’en avait vraiment pas beaucoup en plus. Mais là, vu le ramdam qu’il y avait eu à propos de l’expulsion de la jeune Vannier, difficile de ne pas se souvenir d’elle ou au moins du fait qu’elle avait pour habitude de porter ses cheveux colorés. Et puis vu le brouhaha qui commençait à monter dans la salle, pas de doute qu’il s’agissait bel et bien d’elle.

« Ah bah ça ! »

Epoustouflée de la voir de retour, Jenna se laissa tomber au fond de sa chaise, un large sourire sur le visage en la regardant se diriger vers la table de sa guilde. Quelques éclats de rire et puis elle se releva d’un bond, se dressant sur ses pieds pour applaudir et huer bruyamment cette élève qui semblait avoir accompli un exploit en revenant à BeauxBâtons.

« Bravo Vannier ! Bravo ! »

Lysandre avait la tête appuyée dans sa main durant la totalité du discours de Beauregard et faisait un bonhomme avec une patate tout en faisant des grimaces tandis qu'elle parlait. Il n'y avait pas de mot assez juste pour décrire ses sentiments ... outré était bien trop faible et il se sentait également écœuré. Cela dit, il était assez peu surpris par les nouvelles règles, et ce n'était pas ce qui l'ennuyait le plus. Que vaudrait le plaisirs de les enfreindre si Alix n'était pas à ses côtés ? ()

Impossible n'est pas Lily ! L'improbable se produisit : les lourdes portes de bois s'ouvrirent sur la jeune Lutra multicolore qui traversa le réfectoire d'un pas triomphant avant de se jeter dans les bras de l'adolescent qui se mit à sauter sur place. Alix avait réussi ! Elle avait passé avec brio les examens qui devaient valider son retour à l'école !

- Lili ! T'as géré !!!

Elle s'écarta de lui et se dirigea vers la table des profs pour remettre à De Beauregard un petit mot plié en quatre qui, sembla t-il, la fît fulminer, ce qui rendit Lysandre encore plus fou de joie qu'il ne l'était déjà.

- C'est un mot de Maître Boisseuil ? Lui demanda t-il quand elle fût de retour près de lui.

La liesse devint générale, plusieurs élèves se mirent à applaudir et, par un effet de groupe, la foule délira littéralement. Même le Professeur Tillier se joignit à eux. Lysandre prit à nouveau Alix dans ses bras, il n'était pas prêt de la lâcher, d'autant qu'ils ne s'étaient pas vu autant qu'ils l'auraient voulu cet été, à cause de ses cours avec Le Guerrec, et du divorce des parents de la jeune fille.

- C'est trop cool Li' ! Y a pleins de nouvelles règles, mais ça va être marrant. Je me voyais trop mal passer une année sans toi, ça craint !

S'écartant d'elle, il se mit à applaudir, comme les autres.

Ce retour haut en couleurs était des plus agréables pour la jeune Alix ! La tête que tirait Bénédicte valait bien toutes les heures perdues durant l'été à réviser.
Prenant place à côté de Lysandre, en poussant un peu Merlin pour que celui-ci fasse de la place à côté de Lutra, elle acquiesça avec un grand sourire espiègle à sa question.

- Ouais ! Apparemment il connait la dirlo et avait envie de lui passer un petit message.

Les paroles de la jeune fille avaient de plus en plus de difficultés à couvrir le brouhaha général, d'autant plus que son meilleur ami la serrait contre lui d'une joie partagée. Elle avait vraiment crû qu'elle devrait se taper des cours par correspondance pour terminer ses études, ce qui était absolument impensable pour l'élève dissipée qu'elle était. Et puis laisser Lysandre tout seul pour gérer la rébellion estudiantine ? Jamais de la vie !

- Non mais impossible ! Jamais je t'aurais laissé pourrir la vie de Beauregard tout seul. Le Lily c'est pas n'importe qui !

Là-dessus, Lysandre la lâcha enfin pour se joindre aux applaudissements de leurs congénères et même de Mme Tillier, qui hurlait carrément depuis la table du personnel. A celle-ci, les têtes affichaient différentes expressions : surprise, déception, colère, ou même désintérêt. Celle de la bibliothécaire se voulait insondable et affichant ce qui ressemblait à de l'ennui, mais Alix put reconnaître l'ombre d'un sourire amusé au coin des lèvres de la copine de son avocat. Boisseuil avait souri pour son retour, c'était quasiment la quatrième dimension là !

La Lutra ne put se retenir d'éclater de rire à la clameur assourdissante et, les yeux brillants de fierté, elle se mit debout sur le banc pour saluer à nouveau la foule de révérences et de signe de la main exagérés ponctués d'un "Yeah ! triomphal. Son sourire éclatant était le garant qu'elle se souviendrait de cette soirée toute sa vie. Qui aurait crû qu'elle serait aussi heureuse un jour d'être à l'école !

Alors que la foule des élèves qui peuplait le réfectoire faisait l'ovation au retour d'Alix Vannier, Bénédicte échappait à son humiliation en se projetant ailleurs. Alors c'était à Goulven Le Guerrec qu'elle devait d'avoir été ridiculisée devant son école ? Il le paierait, c'était certain. C'était se fourvoyer que de penser que l'on pouvait se payer sa tête sans qu'il n'y ait de conséquences ... fils d'un notable du gouvernement ou non. Bénédicte était assez renseignée pour savoir que le fils unique, du moins officiellement, de Yannick Le Guerrec, n'était pas dans les bonnes grâces de leurs politiques ces temps. Un sourire malsain étira ses lèvres et elle leva son verre à l'intention de la jeune fille qui se tenait près de Lysandre Sainclair. Cela lui prendrait sans doute du temps, mais elle ferait tout pour se venger, briser leurs vies, voilà ce qu'il leur en coûterait.

Dans son cerveau, commençaient à se tisser moult stratagèmes et autres plans pour contrecarrer les leurs. La Sylphide se taisait pour l'instant, mais elle n'avait pas dit son dernier mot dans cette histoire. Sans aucune gêne, elle fixa Tillier et Boisseuil et leur envoya le même sourire mauvais, puis, sans un mot, elle se leva et sortit de la pièce, se dispensant de la peine d'assister à la fin du banquet, des fois que la bonne humeur des autres s'avère être contagieuse.

Irmine aurait terminé son repas d'humeur encore plus sombre qu'il n'avait commencé, si Alix n'avait pas fait son retour tonitruant ! La bibliothécaire se pencha vers Jenna pour lui rappeler le nom de l'élève juste avant que sa collègue ne se lève pour se joindre à la foule qui applaudissait ce retour aussi haut en couleurs que la chevelure de la jeune Lutra.
Bien plus réservée, Irmine se contenta de petits applaudissements polis mais brefs, et elle ne put se retenir de jeter un regard à Bénédicte, qui le croisa après avoir lu un mot remis par Vannier. La jeune femme avait une idée assez précise de l'auteur du message, car elle connaissait l'identité de celui qui avait aidé Alix à pouvoir continuer sa scolarité. Capable d'assez se maîtriser pour ne pas éclater de rire, bien que l'envie était grande, elle laissa malgré tout échapper un sourire en coin à l'adresse de sa supérieure. Cette dernière devait réaliser que toutes ses tentatives de prise de pouvoir ne réussiraient pas, et si Irmine avait jubilé un quart de seconde...le sourire méphistophélique que lui renvoya Bénédicte eut raison de sa réjouissance pour faire place à une inquiétude. Comment la sylphide allait-elle se venger ?
C?est donc préoccupée qu'elle finit ce repas, malgré la note joyeuse que la tournure des événements lui avait donné, et elle prit congé de Jenna assez rapidement pour retourner à ses appartements.